• Origines et histoires


    Après avoir voyagé à travers tous les pays méditerranéens, Pythagore fonda vers 530 av. J.-C., une école de philosophie à Crotone, en Italie méridionale. Le système philosophique de Pythagore, connu sous le nom de Pythagorisme, intègre des croyances éthiques et mathématiques à une vision spiritualiste de la vie.
    Découvrant que les vibrations des cordes d’un instrument de musique produisent des sons harmonieux lorsque les rapports des longueurs des cordes sont des nombres entiers, Pythagore en déduisit que la gamme est nombre et la musique, mathématique. Les pythagoriciens extrapolèrent cette découverte – les rapports de nombres entiers traduisent les harmonies musicales – à l’univers entier. C’est ainsi que naquit la croyance pythagoricienne en la toute puissance du nombre qui régit l'univers. Les pythagoriciens identifièrent la science aux mathématiques, soutenant que toute chose est composée de nombres et de figures géométriques.
    La numérologie se réclame de l’école de philosophie pythagoricienne, utilisant ainsi la renommée du mathématicien, philosophe et astronome grec (Samos, 580 av. J.-C. - 490 av. JC) pour se présenter comme une science.

    Le pythagorisme attribue aux nombres une existence propre, douée de propriétés originelles intervenant dans la création de l’Univers et de la matière. Cette idée est reprise au Moyen-Age, dans le monde occidental chrétien, par des religieux qui cherchèrent à retrouver ces propriétés dans les textes sacrés, comme la Bible. Cette pratique, que l’on nomme l’exégèse est définie comme la science qui consiste à établir, selon les normes de la critique scientifique, le sens d’un texte. Son but est de construire une science chrétienne et de trouver une explication rationnelle à la pratique liturgique en élaborant une méthode symbolique à partir de données mathématiques.
    Dès le 4ème siècle après J.C., des pères de l'Eglise, tels Saint Ambroise, Saint Clément d'Alexandrie, Saint Atanase, Saint Augustin (354-430), et même le philosophe Boèce (480-524) se sont intéressés aux théories issues des travaux de Pythagore en reconnaissant que les nombres, de par leur richesse symbolique, sont des vecteurs idéaux de la spiritualité. L’étude minutieuse qu’ils font des nombres afin d’élucider certains passages des Ecritures passe par leur classement (premiers, pairs, impairs, parfaits), leur utilisation dans les Ecritures (emploi et fréquence) et leur décryptage par des opérations simples (addition, multiplication,…)

    La Kabbale est un ensemble d’interprétations ésotériques du texte de l’ancien testament de la Bible, dont le livre classique est le Zohar ou Livre de la splendeur, écrit vers 1300 par le rabbin Moïse de Léon. Ses textes ont été élaborés grâce à divers décryptages numérologiques, possibles en hébreu, car il n’existe pas de chiffres et chaque lettre de l’alphabet est associée à un nombre.
    La gématrie est l’une des trois méthodes de lecture des textes sacrés rédigés en hébreu. Elle permet de rapprocher des mots dont la somme des lettres qui les composent est identique. La gématrie enseigne l’art de découvrir le sens caché des sentences et des mots d’après la valeur numérique de chaque lettre. Cette méthode transforme la Bible en un livre écrit en chiffre.
    Les Kabbalistes considèrent que les nombres sont des êtres vivants et qu’ils possèdent donc un corps physique, un corps astral et un esprit. A partir de ces hypothèses, ils étudient les mathématiques avec une vision théosophique et ont développé plusieurs outils :

    1. La réduction théosophique (bien connue des numérologues) : réduction de tout nombre en un seul chiffre (de 1 à 9), par addition successive de ses chiffres jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Tous les nombres ne sont finalement que des représentations des neuf premiers chiffres.
    2. L'addition théosophique : Cette opération permet de trouver la valeur secrète d'un nombre. Elle consiste à additionner arithmétiquement tous les chiffres depuis l'Unité jusqu'à lui. Ainsi le chiffre 4 est égal en addition théosophique à 1+2+3+4 = 10.

    Au XXème siècle, la numérologie renaît sous sa forme moderne aux Etats-Unis grâce aux travaux de trois femmes, L. Dow Balliet, Juno Kapp et Florence Campbell. En 1977, le livre de Kevin Quinn Avery The numbers of life eut un retentissement mondial.


    Principes de la numérologie moderne

    Hypothèses

    Les numérologues occidentaux modernes sont convaincus qu’il existe un rapport, un lien vibratoire, entre un nombre et toute manifestation physique dans notre monde. Puisque tout phénomène observable peut être mis en nombre, ils acceptent l’hypothèse que ces nombres soient à la fois cause et effet de ces manifestations. Ainsi l’évolution de l’univers et des êtres qui y vivent est, selon eux, gouvernée par une force immuable : la vibration des nombres.

    Pour déterminer quels sont les nombres qui influencent une personne, les numérologues se réfèrent à sa date de naissance ainsi qu'à ses noms et prénoms usuels. Grâce à une table de correspondance inspirée du principe de la gématrie, ces informations leur permettent de calculer des nombres clés qui servent à l'élaboration d’un thème numérologique, révélateur de la personnalité et de la destinée de la personne concernée.
    Les connaissances apportées par la numérologie devraient aider chacun à mieux comprendre sa personnalité et découvrir le but de sa vie, afin de lui permettre de s'orienter sur la voie du plein épanouissement de son potentiel créateur.

    Symbolisme des nombres


    A l’époque de Pythagore, les nombres étaient notés avec des points et pouvaient ainsi dessiner des figures ou des volumes géométriques. Trois points forment un triangle, c’est pourquoi le chiffre 3 était dit triangulaire. 4 points forment un carré. De la même manière, 5 est un pentagone, 6 un hexagone, 7 un heptagone, etc. Si on ajoute à cela un peu de géométrie dans l’espace, certains nombres peuvent avoir plusieurs désignations. Plus un nombre a de formes, et plus il est riche de significations.
    Pour les pythagoriciens, chaque classe de nombres a une signification dont l’origine reste mystérieuse : Les triangles seraient liés aux théoriciens, les carrés aux réalisateurs, les pentagones aux créateurs, etc. Mais il semble, aujourd’hui, qu’il y ait autant de symboliques que de numérologues. Par ailleurs, il n’existe nulle part dans la littérature numérologique d’explication claire et objective de ces attributions symboliques. Il est donc possible de trouver d’autres significations plus ou moins arbitraires ou issues d’analogies évidentes, dont les plus couramment évoquées :

    1. Le chiffre 1 représente à la fois le Divin, l'Unique, l'Universel et le Transcendant. Il symbolise la créativité et l'autorité, mais peut également signifier solitude et égoïsme.
    2. Le 2, symbole de dualité et de séparation, englobe également l'amour et la charité.
    3. Le chiffre 3 est associé à la sainte trinité, à l'homme qui dispose d'un corps, d'une âme et d'un esprit, au temps regroupant passé, présent et futur. Il représente donc la plénitude, l'achèvement, l'intégralité.
    4. Le 4 représente l'ordre et la méthode, l'organisation et le rythme parfait.
    5. Associé au pentagramme, le 5 régit des esprits vifs, plein d'énergie, versatiles mais instables, changeants.
    6. Le 6 représente l'harmonie et le bonheur. C'est le nombre de l'équilibre, de la beauté.
    7. Nombre mystique par excellence, le 7 est souvent lié à la magie et à l'occultisme.
    8. Symbole de l'infini redressé, le 8 représente l'éternité, les énergies qui circulent et se régénèrent. Il est associé à l'argent et au pouvoir, à l'ambition.
    9. Nombre de l'harmonie, le 9 représente l'inspiration et la perfection des idées. C'est le chiffre de l'accomplissement selon la kabbale, le nombre de l'initié.
    10. Le 11 symbolise l'inspiration spirituelle et la révélation.

    Interprétation d’une date et d’un nom


    Avant d’interpréter un événement par la numérologie, il faut le dater, c’est-à-dire le situer dans le temps. Pour cela, chaque civilisation a défini son propre calendrier à partir d’un jour de référence ayant marqué son histoire. Cette origine choisie, la localisation d’un événement particulier peut se faire soit par un décompte régulier des jours (c’est le cas du calendrier Julien dont l’origine est définie de manière astronomique), soit à l'aide d'un système de cycles successifs parfaitement définis comme notre calendrier grégorien qui comporte des années, mois, semaines...
    Même si le calendrier le plus utilisé dans le monde est le calendrier grégorien, défini à partir de la naissance du Christ, il existe de nombreux autres calendriers comme le calendrier israélite, musulman, etc. Il est donc inévitable que pour un événement donné, situé dans deux calendriers différents les interprétations numérologiques soient différentes. Cette discipline dépend donc étroitement du calendrier auquel elle se rattache.

    Le principe de la numérologie a été étendu à l’évaluation numérique des lettres et l’interprétation des noms et autres vocables rattachés à nos vies. Cette interprétation semble avoir pour origine la notion d'alphabet numéral. Dès le développement de l'écriture, que ce soit en Inde, en Égypte, chez les Hébreux ou les Arabes, les notions de chiffres et de lettres se sont trouvées sensiblement. De même, le système de numération grecque utilisait 37 lettres, celui des romains : I, X, L, C, M… L’alphabet hébreu comporte 22 lettres :

    LettreRangÉquivalent en français
    LettreRangÉquivalent en français
    aleph1Alamed12L
    beth2Bmem13M
    ghimel3C–G–GHnoun14N
    daleth4Dsamekh15S
    5E – HEhayin16HO
    vav6U–V17F–PH–P
    zayin7Ztzadé18TZ
    heth8Hquoph19Q
    teth9Tresch20R
    iod10I–Jshin21SH
    kaph11K–KHtau22TH
    Alphabet hébreu.

    Cette équivalence lettre-nombre issue des correspondances entre l’alphabet hébreu et français a donné naissance à une première table de conversion :

    123456789
    AIQJYBKRCGLSDMTEHNUVWXOZFP/

    Correspondance lettres - chiffres inspirée de la gématrie kabbalistique.

    Mais dans la numérologie occidentale moderne, la table de correspondance la plus couramment utilisée est la suivante, basée elle aussi sur l’ordre alphabétique :

    123456789
    ABCDEFGHI
    JKLMNIOPQ
    RSTUVWXYZ

    Correspondance lettres - chiffres dans la numérologie moderne.

    Le choix du système décimal semble totalement arbitraire et tout autre système de numération devrait pouvoir être utilisé, par exemple le système binaire (base 2) fondamental en informatique.

    Malgré ces contradictions, d'après les numérologues, le nom complet, prénom et nom de famille, réduit à un chiffre de 1 à 9, en appliquant la réduction théosophique, définit notre nombre d’expression et notre caractère. Le prénom donne le nombre actif qui serait le signe de l'évolution personnelle. Le nom fournit le nombre héréditaire. Les consonnes du nom complet forment le nombre de réalisation, les voyelles le nombre intime.
    La date de naissance permet d’accéder au chemin de vie révélant notre destinée.
    En additionnant le nombre actif, le nombre héréditaire et chemin de vie, on obtient le nombre unique.


    Objections

    Les adeptes de la numérologie s’étendent volontiers sur les origines anciennes de leur discipline. Cependant, de nombreuses zones d’ombre demeurent :

    1. Comment ont été choisis par les numérologues les nombres et les indicateurs significatifs ?
    2. Comment leurs significations leur ont-elles été attribuées ?
    3. Au fil du temps, comment les théories ont-elles été adaptées à différentes langues, à différents alphabets et systèmes numériques ?
    La numérologie apporte très peu de réponses à ces questions et ne fournit aucune justification empirique. Cependant, elle abonde de postulats variables qui permettent de douter de sa cohérence. En effet, la symbolique des nombres n’est pas uniforme, en particulier en ce qui concerne les chiffres supérieurs à 4. Elle dépend des cultures, des religions…
    Il existe également différentes tables de correspondance lettres-chiffres. La plus utilisée est celle déduite de l’ordre alphabétique mais certains numérologues lui préfèrent la table inspirée de la gématrie hébraïque. De plus, aucun numérologue ne peut expliquer pourquoi la valeur numérologique des lettres est définie par leurs positions dans l’ordre alphabétique (hébreu ou autres). Enfin, l’école américaine prend systématiquement en compte l’initiale du second prénom alors que l’école européenne l’ignore.

    La numérologie présente la vibration des nombres comme une force immuable et universelle. Pourtant, pour interpréter une date, les numérologues utilisent généralement le calendrier grégorien et la base 10, qui sont des choix purement arbitraires. Avec d’autres référentiels, les calculs donneraient des résultats différents et donc d’autres significations.
    Plus généralement, le discours des numérologues sous-entend « C’est ancien, donc c’est vrai ! ». Ce n’est pas pourtant pas l’ancienneté d’une pratique ou d’une croyance qui justifie sa véracité - on a longtemps cru que la Terre était plate - mais sa confrontation à l’observation expérimentale. Pourtant, à ce jour et à notre connaissance, aucune influence des nombres sur le destin ou la personnalité n’a pu être mise en évidence de manière scientifique.

    D’après les principes numérologiques, deux individus portant le même nom devraient forcément avoir des personnalités très proches. Les numérologues ont cependant un argument pour modérer cette conclusion directe de leur théorie : les nombres nous prédestinent mais chacun resterait maître de son devenir, personnalité et destin, grâce à son libre-arbitre. La numérologie ne prétend pas vous révéler qui vous êtes mais qui vous devriez être si vous viviez en harmonie avec les nombres de votre portrait numérologique. C’est d’ailleurs pour cette raison, que les numérologues soulignent la nécessité de consultations numérologiques personnalisées.
    Mais alors dans ce cas, en quoi la vibration des nombres est-elle immuable et universelle ?
    Ceci souligne le flou artistique entretenu par la numérologie, qui se veut à la fois science exacte et science humaine mais qui n’a pourtant rien de scientifique.

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  • Numéro cabalistique


    La numérologie de la kabbale a vingt-deux nombres.

    Le codage des lettres hébraïques est une bonne illustration de la lecture des idéogrammes avec les correspondances possibles dans notre alphabet français :

    1. Aleph, bœuf, A
     2. Beth, maison, B  3. Guimel, chameau, G
     4. Daleth, porte, D   5. Hé, fenêtre, E   6. Vau, crochet, V
     7. Zain, arme, Z  8. Heth, haie, H  9. Thet, boue, Th
     10. Yod, main, J   11. Caph, paume, K  12. Lamed, aiguillon, L
     13. Mem, eau, M  14. Nun, poisson, N  15. Samek, poteau, S
     16. Ayn, œil, O  17. Phé, bouche, P  18. Tsadé, javeline, Ts
     19. Kof, singe, Q   20. Resch, tête, R   21. Schin, dent, Sch
     22. Tav, croix, T    


    Cette correspondance entre les lettres de l'alphabet et les vingt-deux nombres ou les lames majeures du Tarot permet de découvrir une numérologie plus inspirée, plus spirituelle, plus universelle car elle harmonise le visible et l'invisible, le yin et le yang, la lumière et l'ombre, le conscient et l'inconscient... ou tous les opposés complémentaires.

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  • Numérologie


    La numérologie est un ensemble de croyances et de pratiques superstitieuses, fondées sur l'attribution de propriétés à des nombres, propriétés variables selon le contexte (dépendant par exemple de la source alphabétique d'un mot, latin, grec, copte, hébreux etc.).

    L'une des origines de la numérologie serait la gématrie, technique herméneutique traditionnelle dans le judaïsme et la Kabbale.

    Origine

    Dans la numérologie hébraïque, les chiffres renvoient en réalité à des lettres, dans l'ordre alphabétique. Ainsi par exemple, 1 renvoie à la lettre Aleph; 2 renvoie à la lettre Beth etc. Pour connaître le sens d'un chiffre, il est nécessaire de remonter à la lettre correspondante. La numérologie est une interprétation du rang, du sens et de la forme des lettres de l'alphabet.

    Nombres et mystique musulmane

    Les nombres dans l'islam ou numérologie musulmane occupent une place primordiale dans la mystique ; les nombres sont le pendant des lettres qui possèdent des valeurs et chaque valeur peut ramener à un mot ou un groupe de mots.

    Dans son ouvrage, "les ouvertures de La Mekke" (8000 pages) par Ibn Arabî, (traduit de l'arabe en 250 pages de poche en 1997 par trois éminents spécialistes français sous le titre "Les illuminations de la Mekke), Ibn Arabî connu également sous le nom de Sheikh al Akbar, développera dans les derniers 2000 pages la théorie des nombres et des lettres. Cet auteur, considéré comme l'un des plus illustres mystiques et qui a écrit plus de 850 ouvrages, possède plusieurs écrits sur la science des nombres.

    La science des nombres en Islam utilisera ainsi les 4 opérations essentielles, l'addition, la soustraction, la mutiplication et la division pour déterminer un évènement, une personnalité ou pour résoudre des problèmes concrets: de la maladie d'un être souffrant jusqu'à la gestion quotidienne (ou sur plusieurs années) d'un commerce ou des affaires de l'Etat. Ainsi, en Islam, les rois ont très souvent fait appel à des numérologues pour la conduite des affaires de la cité.

    Principe



    Chaque lettre est représentée par une valeur numérique, indiquant la fréquence vibratoire de cette dernière. Dans l'alphabet francophone, il y a donc 26 lettres auxquelles on peut donner une valeur.

    L'on distingue deux grandes catégories de numérologies :

    •     Numérologies primaires ou traditionnelles :
    •            la plus commune, traditionnelle occidentale latine: la numérologie à neuf nombres
    •            la numérologie à 22 nombres découle de l'attribution numérale des séphirotes (chemin de la cabale).


    Plus récemment:

    •      Numérologies récursives : numérologie récursive à 9 nombres

    Depuis les années 1980 une nouvelle numérologie basée sur les claviers téléphoniques a fait son apparition:

    •     La numérologie à huit nombres,


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