• 400 pièces pour abriter des fantômes

     

    La passion de l'architecture prend quelques fois des chemins aussi surprenants que détournés. L'étrange maison de l'héritière des Winchester, témoigne de ce que le délire obsessionnel et la fortune peuvent faire naître dans ce domaine...



     

    En bordure de la ville de Santa Clara (San José aujourd'hui), sur un terrain de 80 hectares, elle va construire jour et nuit pendant 40 ans une incroyable maison destinées à abriter les fantômes des victimes des fusils familiaux. Le chantier sera à la mesure de sa fortune et de sa folie. L'entreprise va durer toute sa vie. Sarah n'a pas de plan, aucune connaissance architecturale mais de l'inspiration et une équipe de 22 solides charpentiers.

    La jeune Sarah Pardee a 23 ans quand elle épouse William Winchester, le fils de l'inventeur du fusil à répétition. Quatre ans plus tard, elle met au monde une petite fille qui meurt très vite. Peu après, son mari meurt à son tour, de tuberculose, la laissant à moitié folle. Elle hérite cependant d'une colossale fortune. La jeune Sarah attribue alors ses malheurs successifs à une malédiction. Pour la combattre, elle consulte les médiums et les mages de toute l'Amérique. L'un d'eux lui explique que se sont les âmes des hommes tués par les funestes fusils de son beau-père qui réclament réparation. Sarah Winchester va alors, sur les conseils du mage, chercher sa rédemption en construisant jour et nuit pendant 38 ans une demeure destinée aux fantômes des victimes des Winchester.

    Une construction à perpétuité


    Les travaux vont occuper jour et nuit des centaines d'ouvriers. Pour acheminer les matériaux, une voie de chemin de fer sera même installée. Sarah construit, change d'avis fait démolir et modifier d'heure en heure, de jour en jour la demeure, souvent au grand désespoir des ouvriers qui ont bien du mal à comprendre ses désirs. Mais le médium lui a donner sa consigne : les travaux ne devront jamais s'arrêter. Pendant ce temps, une équipe sillonne le vieux continent pour ramener par bateaux entiers meubles, vitraux, tissus et quantités de matériaux. Le chiffre 13 obsède la jeune femme. Les murs auront ainsi toujours 23 panneaux, les fenêtres 13 vitres et les escaliers 13 marches, à l'exception d'un seul qui en compte 42. Quand la maison atteint 7 étages, un tremblement de terre la détruit en partie. La catastrophe confirme Sarah dans ses convictions. Elle va inlassablement reconstruire. Elle ne quitte pratiquement jamais le chantier et prend souvent de brusques et curieuses décisions. Ainsi, en apercevant un jour une trace suspecte sur le mur de la cave à vins, elle fait murer la pièce et tout son contenu. Pour piéger les fantômes dans la demeure, elle organise aussi d'étranges labyrinthes. Des chambres gigognes qui renferment d'autres pièces qui elles même s'ouvrent sur d'autres pièces. Des escaliers qui mènent aux plafonds ou des ascenseurs qui ne conduisent qu'à des couloirs aveugles et en impasse. De multiples trompes l'œil ont pour mission d'égarer les mauvais fantômes tandis que les bons sont censés disposer des pièces les mieux garnies et dotées des plus belles cheminées. Le 4 septembre 1922, après une ultime séance de spiritisme durant laquelle elle reçoit quelques fantômes intimes, Sarah Winchester s'éteint dans son lit à l'âge de 83 ans.

    Un étrange héritage


    C'est sa nièce, Frances Mariot, qui hérite de l'étrange propriété. Face à cette demeure de 160 pièces, dont 30 sont entièrement murées, dotées de 47 cheminées, de 10 000 fenêtres, traversée de dizaines d'escaliers ne menant nulle part, de pièces multiformes qui en renferment d'autres, d'ascenseurs sans objet et de dédales de couloirs conduisant à des murs, elle ne sait que faire. La maison paraît étrangement vide. Il faudra pourtant une noria de 8 camions par jour pendant plus de six semaines pour la vider de ses meubles. On découvrira d'ailleurs à cette occasion que, pour mieux piéger les fantômes dans les meubles, Sarah avait fait enlever les fonds des tiroirs de la plupart des buffets. Le coût estimatif de cette singulière rédemption est alors estimé à 5 millions de dollars de l'époque. Faute de mieux, la maison sera alors ouverte à la visite du public. Les voisins assommés par 40 ans de coups de marteau afflueront en masse pour constater que ces bruits ont été remplacés par ceux des fantômes qui, quand la maison est vide de visiteurs, font fortement claquer les portes et grincer les parquets. Rebaptisée Mystery House, la propriété reçoit aujourd'hui des milliers de visiteurs payants. Sarah Winchester a ainsi assuré à ses descendants un solide héritage pour lequel ils n'auront à supporter aucun châtiment…


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  • La maison des maléfices

     

    L'affaire se déroule dans la ferme isolée de Burriane, située à 1100 mètres d'altitude dans les monts du Forez, au milieu de vastes landes de bruyère balayées par des vents puissants. Trois générations de paysans habitent cette sombre bâtisse adossée à la face nord de la montagne, dont toutes les pièces communiquent avec la grange et l'étable. Le confort y est rudimentaire, sol en terre battue, peu de meubles et les toilettes à l'étable....

    En 1984, ils sont cinq à vivre dans cette maison : un couple : Jeannine J., 40 ans, une femme énergique, solide au travail et d'un tempérament fort, et son mari, Marcel J., 50 ans, au chômage ; le fils de 20 ans et les grands-parents dont le grand-père (père de Jeannine) qui, victime d'une chute de croix dans le cimetière du village, est grabataire, ne se déplaçant dans la maison qu'en chaise roulante poussée par sa vieille mais robuste épouse.


    Une nuit de mars 1984, le lit de Jeannine se remplit mystérieusement d'épingles. Puis une pierre écrase son lit. La malheureuse échappe de peu à la mort. Les jours suivants, les vaches et les chèvres meurent une à une d'hémorragie interne : à l'autopsie, le vétérinaire trouvera dans leur panse des centaines d'épingles. La vie devient impossible à la ferme.

    Tous les matins, Jeannine et son mari découvrent des cadavres de vaches. La famille ensorcelée ne dort plus, en proie à la hantise de la persécution. La nuit ils entendent des bruits de pas dans la cour, des volets claquent alors qu'il n'y a pas le moindre vent, des raclements de gorge terrorisent le grand-père. A cette époque, la seule personne de la famille qui fait face à l'agression magique, est Jeannine qui, dès le début, désigne le commis J.M., un vieux garçon demeuré, l'accusant de tous les forfaits. Une information judiciaire sera ouverte dès le printemps. La gendarmerie, sous l'autorité de l'adjudant-chef Maurice Chabasse, arrête le commis mais, faute de preuve, la justice le relâchera.

    C'est alors que survient dans cette atmosphère empoisonnée un personnage doué d'un charisme ensorceleur, J.C, le mage de Marsac, qui prend sous son aile protectrice la famille ensorcelée. Surgi du pays de Gaspard des Montagnes aux forêts sombres et majestueuses, le mage devient le désenvoûteur attitré de Jeannine et désigne très vite comme responsable de ses malheurs, C. , une voisine de la vallée, qui, selon le mage, « a le pouvoir de faire apparaître des épingles à distance grâce à des livres de magie noire ».

    Par ailleurs, le mage entreprend, moyennant finances, d'exorciser la maison ensorcelée, parcourant à grandes enjambées les chambres et l'étable, en lisant d'une voix sourde « Le livre secret des grands exorcismes et bénédictions », au milieu de vapeurs d'encens et dans la pâle clarté des bougies. Pour finaliser le contre envoûtement, Jeannine fait un pèlerinage d'exorcisme à San Damiano, petit village italien où la Vierge Marie est apparue à Mamma Rosa.

    Jeannine rapportera de ce voyage une statue qu'elle placera au-dessus de son lit pour la protéger des démons. Pourtant, le phénomène continue : les épingles réapparaissent et la piquent au milieu de la nuit, dans son lit, dans la grange, dans la cuisine. Un vrai cauchemar. La famille perd le goût au travail et la ferme périclite.

    Au même moment, l'adjudant-chef Chabasse, continuant son enquête, dirige également ses soupçons sur la voisine C. mais pour d'autres motifs : il a découvert que la voisine C. est une cousine de Jeannine et apprend qu'elle aurait bien voulu marier sa fille Cécile avec le fils de Jeannine pour fusionner les deux fermes. Le motif serait donc économique : créer une plus grande ferme de 30 à 40 hectares, plus rentable.

    Pourtant le gendarme se heurte à une énigme : d'où viennent les épingles, car il n'en trouve aucune du type découvert dans le lit de Jeannine ou dans la panse des vaches chez les détaillants et les quincailliers de la région.

    En juillet 1985, alors que le phénomène dure depuis plus d'un an, l'affaire prend une tournure nationale : FR3 et Le Monde relatent les étranges phénomènes. On parle du retour des sorciers et de la survivance de vieilles pratiques d'envoûtement dans la France profonde. Attirés par la rumeur, des radiesthésistes, des parapsychologiques et des exorcistes rappliquent de toute la France pour vendre leurs médications, onguents et autres breuvages contre le mal.

    Or ils connaîtront vite l'échec: le jeune exorciste F.R. avouera, après avoir passé trois heures dans la ferme « avoir été frappé de paralysie faciale » ; le voyant T.L. recevra dans l'obscurité de la maison une paire de claque qui le blessera sérieusement, et enfin le curé du village mourra subitement d'un accident de voiture en revenant de la ferme où il avait été prier avec la famille envoûtée. Coïncidences, hasard malheureux dirent les sceptiques, hystérie collective analyseront les médecins rationalistes, transes hallucinatoires expliqueront les sociologues.

    Tout au long de cette période, le mage de Marsac, lui, continuera de traquer le mal en toute sérénité. Petit indice : un an plus tard, un journaliste du magazine Géo, M.S. qui vient enquêter sur l'affaire en 1986, fait de troublantes trouvailles : il découvre ainsi qu'une usine de jouets Gégé désaffectée depuis dix ans abrite encore des milliers d'épingles qui garnissaient les trousses des couturières. Or, la population locale ne s'était pas gênée pour piller les stocks d'épingles. De là à penser que des membres de la famille J. se soient servis pour commettre leurs actes de vengeance et de jalousie...

    Toujours est-il que les actes de persécutions ont continué pendant des années, épuisant un à un les membres de la famille J.






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    L'affaire de Burriane évoque deux autres affaires. D'abord celle de Séron (Hautes-Pyrénes) où, en 1978, des incendies diaboliques s'allumaient spontanément dans les couettes et les armoires à linge de la famille ; ensuite, celle de Moirans-en-Montagne où, en 1997, des feux spontanés se sont déclarés, le plus violent causant la mort de deux personnes. Dans les deux cas, après des mois d'investigations, les coupables furent pris : à la surprise générale ils étaient souvent des familiers de la famille ou même des membres de la famille. Or dans l'affaire de la maison des maléfices, le mystère est resté entier jusqu'à ce jour. Disons qu'on trouve dans cette affaire les caractères généraux des histoires de sorcellerie : un phénomène de hantise avec des persécutions objectives (épingles, mort des vaches, dépression des habitants) qui se répètent de manière régulière ; des envoûtés qui se sentent réellement persécutés et qui vivent l'affaire comme un drame épouvantable ; un désenvoûteur, le mage de Marsac, un malin qui profite du désarroi de la famille J. ; des enquêteurs perdus dans la jungle de l'irrationnel. Enfin, du point de vue dramatique, il y a deux personnages dominants dans cette affaire: Jeannine, l'auvergnate farouche qui fait face aux persécutions, qui lutte contre le mauvais sort et le mage de Marsac, le désenvoûteur, mi-véritable sorcier, mi-charlatan.


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  • Hôtel hanté...Les fantômes plient bagage

     

    La propriétaire de l'hôtel Loyalist Inn, à Shelburne, en Nouvelle-Écosse, dormira maintenant sur ses deux oreilles. Les entités qui hantaient la cuisine, les chambres, les corridors auraient quitté les lieux...



     

     Leur départ coïncide avec l'intervention de deux médiums britanniques, qui enquêtent sur ce genre de phénomènes pour le compte de Rescue Mediums, une série télévisée ontarienne.

    Le Loyalist Inn a été construit vers 1700. La propriétaire, Linda Deschamps, affirme qu'elle sentait souvent la présence des esprits qui hantaient les lieux. Elle précise que des objets tombaient des étagères sans raison apparente et qu'elle se sentait souvent épiée.

    Impuissante à se défaire de cette impression, elle a contacté des spécialistes de ce genre de phénomène surnaturel. Rapidement, Christine Hamlett et Jackie Dennison, deux médiums britanniques, ont trouvé la source des manifestations : des esprits, selon elles.

    L'identité de ces esprits sera révélée lors de l'émission télévisée. Les médiums affirment que ces entités ont quitté les lieux. Aider ainsi des esprits à quitter le plan terrestre leur procure une grande satisfaction.

    Christine Hamlett et Jackie Dennison ajoutent qu'elles ont découvert en Nouvelle-Écosse des épisodes de l'histoire qu'elles ignoraient. L'an dernier, par exemple, lors d'une émission tournée à Pubnico-Ouest, la tragédie des Acadiens s'est manifestée par le biais des esprits d'un enfant noyé et de membres de sa famille. L'occupant de cette maison, Doug Bourque, explique que cinq esprits ont disparu après l'intervention des médiums, mais qu'un sixième est toujours présent.


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  • Une ville hantée par son passé


    WILLIAMSBURG, Virginie.

    Il n'y a pas que les vivants qui visitent cette ancienne capitale britannique du premier État américain...Selon de nombreuses anecdotes, passées et récentes, des Fantômes hanteraient les environs.

    Certains soirs par une visite guidée et raconter par Bruce Luongo, des choses étranges se produisent et parfois mème peuvent être vues ou physiquement ressenties. Il y a 88 résidences originales ou reconstruites et des acteurs reproduisent la vie d'autre fois ent étant miliciens, conducteurs de calèches, forgerons, cuisiniers et marchands.

    Le soir venu, dans un sous-sol de taverne, le conteur Tim McCarthy, raconte l'inexplicable.

    L'une des histoires les plus contemporaines est celle de la guide-interprète à la robe rose de cet endroit. Cette femme, qui revêtait toujours le même costume d'époque, entra travailler tôt ce jour-là. Elle s'entretint avec la conservatrice, puis lui dit qu'elle devait partir parce qu'elle avait quelque chose à faire.

    Mais les autres guides-interprètes arrivèrent et la conservatrice leur dit que la guide était passée plus tôt. Ils étaient tous sidérés. C'est que la dame étrait morte dix heures plus tôt. Elle était venue rendre une dernière visite à son amie.

    À travers la vieille ville, des rumeurs de cris et de claquements de portes ont été rapportées. Mais parfois, des fantômes se manifestent et touchent même physiquement des visiteurs. La maison Randolph, coin Nicholson et North England, est bien connue pour ce genre de phénomènes. Construite en 1715 par William Robertson puis agrandie, elle fut visitée par le général Washington lui-même en son temps. Mais Peyton Randolph, ancien président du premier Congrès, errait encore en ce lieux, 231 ans après sa mort en 1775.

    Un soir, quelque chose poussa un gardien de sécurité au bas de plusieurs marches mais quand il se retourna, il n'y avait personne. Une autre fois, un gardien fut retrouvé dans le sous-sol, son revolver à la main, tremblant de peur. Il démissionna le lendemain et refusa toujours de révéler ce qui s'était produit.

    Dans la taverne Tunings, fort populaire au 18ième siècle auprès des parleurs et des musiciens, on dit que les chaises y bougent toutes seules, parfois même avec des individus qui y sont assis! Un jour, quelqu'un y vit une fillette vêtue d'une longue robe bleue avec une chevelure blonde. Elle était assise sur une chaise: elle se leva, fit une révérence et disparut. On l'appelle Abigail.

    Un enquêteur de phénomènes paranormaux dit avoir rencontré un homme appelé Peter qui était contrarié par ceux qui avaient reconstruit la vieille ville en omettant de rebâtir sa maison. L'esprit à dit à l'enquêteur qu'il avait déposé une fleur aux pieds d'une femme qui avait donné naissance à un enfant prématuré et qu'elle revenait travailler à cet endroit. La même taverne à l'occasion, un homme portant des vêtements du 17ième siècle marche en reculant à travers les murs tout en saluant les gens, puis flotte dans les airs jusqu'à la fenêtre du deuxième étage pour y regarder, effrayant ainsi les jeunes filles.

    Un couple qui déambulait sur la rue Richmond a raconté un jour avoir rencontré, peu après la tombée du jour, un homme et une femme habillés comme au 18ième siècle. Leur langage n'en était pas un du 20ième siècle et quand les cloches sonnèrent, ils se retournèrent et disparurent.

    Des gens ont écrit aux administrateurs pour les féliciter au sujet de la comédienne qui se tient debout sur le balcon de la vieille salle d'audience lors de la reconstitution historique du procès d'une femme accusée de sorcellerie, puis innocentée en 1706. Mais puisque les portes sont toujours verrouillées et qu''on ne connaît pas cette femme, on pense qu'il s'agirai vraiment de Grace Sherwood, venue écouter le verdict à son propre procès.

    Une cliente au magasin Prentice fut troublée lorsqu'un soldat des forces confédérées lui toucha l'épaule avant de disparaître. Durant la guerre civile, des soldats sudistes comme nordistes y étaient soignés.

    Des sauts dans le temps sont aussi observés comme dans le cas d'individus empruntant une porte de clôture pour passer de la taverne King's Arms à la taverne Shield. Mais comme c'est étrange...puisqu'il n'y a pas de clôture à l'extérieur pour passer d'une taverne à l'autre!

    Un membre du personnel de la Taverne Shield a raconté avoir vu une femme habillée en vert traverser le couloir en provenance du King's Arms, puis disparaître dans la cave. Beaucoup plus tard, elle réapparut au haut des escaliers, puis surprise par quelqu'un, disparut à travers le mur.

    Mais attention à l'homme au tricorne ou à la dame à la large robe qui vous demanderaient au crépuscule de vous accompagner pour votre promenade. Ils seront peut-être introuvables au petit matin!...


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  • Ma maison mes fantômes

     

    Qui n’a pas entendu des craquements bizarres dans sa demeure? Certains diront que c’est le vent, d’autres, une manifestation de l’au-delà...



     

    À l’occasion de l’Halloween, des résidants de la rue Pierre-Lauzon à Pierrefonds nous font part de phénomènes inexplicables qui sont survenus dans leur maison.

    «Je ne saurais dire quand tout cela a commencé», raconte Vince Carrier, qui vit dans sa demeure avec son épouse Bobby depuis 1976. «Nous avons appris à vivre avec ces phénomènes, nous sommes habitués.»

    Un jour, alors que ces enfants vivaient toujours à la maison, Vince revient très tard d’une partie de hockey. Pour ne pas réveiller le reste de la famille, il décide de dormir sur le sofa dans le salon. Tôt le matin, il voit quelqu’un qui monte rapidement l’escalier vers les chambres à coucher. Croyant qu’il s’agit de son épouse, il la suit pour lui demander ce qu’elle aimerait manger pour le petit-déjeuner. «Une fois en haut, je me suis rendu compte que toutes les chambres étaient fermées et que tout le monde dormait encore.» Perplexe, quelques jours plus tard, Vince raconte à sa voisine qu’il a vu une femme d’âge mûr, vêtue d’une robe brune ceinturée à la taille, dans sa demeure. «Tu viens de me décrire Madame Paterson», lui répond Josie, avec conviction. «Madame Paterson et son mari étaient les anciens propriétaires et tous les deux sont décédés dans la maison».

    À partir de ce jour, Vince et sa famille apprennent à vivre avec les esprits des anciens résidants qui se manifestent de temps en temps. «On entend souvent des pas et des portes qui se ferment brusquement. C’est difficile à expliquer, surtout depuis que nous sommes seuls mon épouse et moi», confie Vince. Un soir à minuit, l’horloge s’est mise à sonner. «Ce jour-là, j’avais justement arrêté le pendule parce que Bobby en avait assez du tic-tac. Surpris, nous sommes descendus et avons vu la porte ouverte de l’horloge et le pendule qui bougeait». Un autre soir, alors qu’elle était allongée dans la chambre d’invité, la sœur de Vince a senti que quelqu’un s’assoyait sur son lit. «Elle a poussé un cri strident», raconte le septuagénaire.

    Le plus troublant selon le couple de retraités, ce sont les manifestations du chien de l’ancienne propriétaire. Un soir, alors qu’ils étaient au lit, Bobby ordonne à son mari de cesser de bouger les pieds. «Regarde, ils sont immobiles», lui répond-il. Les yeux rivés sur leurs pieds, les deux époux ébahis, constatent que le couvre-lit bouge, comme si un chien tirait sur la jupe du lit. «Mon chat qui ronronnait sur ma poitrine a bondi de peur et n’est pas revenu dans la chambre avant longtemps.»
    Chez François
    À deux maisons de chez Vince, François Balthazar a lui aussi entendu des pas dans sa maison. «Je ne suis pas du genre à croire à ces histoires», dit-il d’entrée de jeu. Mais ce sont clairement des pas que j’ai entendus, pas des craquements». Selon ce dernier, les bruits mystérieux ont été récurrents pendant quelques années, toujours à la même saison. «C’est l’esprit de l’ancienne propriétaire, madame Langlois, qui est morte tragiquement dans la maison en 1981», avance-t-il.
    Madame Langlois avait vécu une épreuve très pénible et ne s’en était jamais remise. Son mari avait été assassiné au travail par un collègue amer qui venait d’être congédié. La veuve avait pris l’habitude de noyer son chagrin dans l’alcool et un après-midi, elle s’était endormie avec une cigarette allumée ce qui a provoqué un incendie mortel.

    «C’est une âme en peine, explique François. Je ne suis pas le seul à qui elle rend visite sur la rue.»

    Effectivement, Mary qui vit non loin, admet avoir reçu deux visites de la veuve depuis la tragédie. «La première fois, c’était pendant la nuit. L’odeur de brûlé qui a envahi la chambre m’a réveillé. La deuxième fois, c’était pendant la journée. Je n’ai rien vu, mais j’ai senti sa présence de façon très intense.»

    La rue Pierre-Lauzon n’a rien d’inhabituel en soi. Chaque rue peut être l’hôte d’événements mystérieux, dont le récit peut trouver place dans l’édition d’Halloween du journal de quartier.

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