•  Points de vue


    L'ésotérisme, point de vue critique

    Jorge Luis Borges, dans sa nouvelle La secte du Phénix, entreprend une lecture ironique et intellectuelle du secret ésotérique en mettant en scène une secte qui protège un secret comme un trésor, ce secret étant une trivialité bien connue de tous. Plus que de railler la mécanique des sociétés secrètes et de leur soi-disant secret, c'est à une histoire elle-même symbolique d'un autre message que Borges nous convie.

    Dans Le Pendule de Foucault, Umberto Eco, s'inspirant de Borges, présente et raille un modèle de l'occultisme reposant sur la notion de secret : le plus grand secret est celui qui ne cache que lui-même, un peu comme un oignon qui au fil des peaux que l'on ôte ne révèle rien d'autre qu'un oignon ; cependant, plus on l'épluche, plus cela fait pleurer les yeux.

    Toujours d'après Eco, professeur de sémiologie et satrape du collège de 'Pataphysique, là où l'ésotérisme prend tout un sens réside dans ce système de connaissance qui fait appel à lui-même avec une grande richesse de sens. Parmi ces systèmes « complets », on trouve le Tarot de Marseille.

    L'ésotérisme, point de vue spirituel

    Les lectures ésotériques du monde ou des textes saints (Bible, Coran) sont nées de la nécessité d'exprimer des sentiments d'ordre spirituel avec des mots. Aucun mot du vocabulaire courant ne correspondant à cette tâche, la lecture ésotérique fait appel à des paraboles, à des images ou à des symboles, plus qu'à la culture religieuse, et plus par obligation que par volonté de cacher les choses. Il résulte de ce vocabulaire une impression de mystère chez les non-initiés, alors que l'usage du symbolisme est inévitable, et consubstantiel avec l'expression parlée ou écrite de la spiritualité.

    Ainsi, l’alchimie n’aurait pour but de changer le plomb en or mais pour objectif d'afficher une symbolique recherche de richesse spirituelle. Le plomb et l'or sont alors respectivement les symboles de l'homme brut et de l'homme révélé. Le fait que ces symboles soient liés à la sphère matérielle et bassement pécuniaire du monde était un moyen pour les alchimistes d'estimer les personnes venant les voir. Une personne étant attirée par l'appât du gain ne pouvait prétendre au savoir spirituel, tandis qu'une autre, à qui l'image symbolique parlait, pouvait entrer dans l'enseignement du maître. La lecture, et le niveau de compréhension des symboles détermine alors la maturité spirituelle d'une personne, et par conséquent sa capacité à comprendre la tradition ésotérique dans laquelle elle s'inscrit.

    Cependant une autre partie des alchimistes usait de cette même prétention pour s'attirer les bonnes grâces du Prince, s'ouvrant ainsi leur cour. Au XVème siècle, la richesse de Gilles de Rais y passa.

    L'ésotérisme, point de vue politique

    Les groupes pratiquant l'ésotérisme ont souvent été accusés d'influencer la politique d'un pays ou d'une région du monde. Souvent renforcées par les multiples théorie du complot, ces accusations sont souvent émises par les adversaires de l'ésotérisme. On peut citer par exemple les rumeurs sur les Illuminés de Bavière ou celles des protocoles des Sages de Sion.

    Cependant, de nombreux groupes ésotériques ont eu une influence politique dans l'histoire. De nombreux groupes, plus ou moins occultes (mais pas forcément ésotériques) se constituaient donc pour exprimer des opinions politiques. Par ailleurs, certains groupes ésotériques, tels la Franc-Maçonnerie encouragent l'action publique de leurs membres, sans que le savoir ésotérique ait, en lui-même, une influence politique.

    Certains occultistes ont aussi développé des concepts de politique ésotérique, comme par exemple Jacques Sourmail.

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