• La civilisation Inca

    La civilisation Inca






    Le Machu Picchu, cité Inca.



    Le mot inca désigne tout ce qui se rapporte à l'histoire et à la civilisation des peuples d'Amérique précolombienne sur lesquels régna une dynastie de treize empereurs, de son fondateur semi-légendaire, l'Inca Manco Capac, à Atahualpa, vaincu en 1532 par le conquistador espagnol Francisco Pizarro. Avec une majuscule, l'Inca était le chef suprême de cette civilisation. C'est un des trois grands empires de l'Amérique précolombienne.



    Constitué en un peu moins d'un siècle, l'Empire inca (Tawantinsuyu, « les quatre quartiers » en quechua), étendit son pouvoir sur une vaste région de l'Amérique andine. A son apogée il s'étendait de l'actuelle Colombie jusqu'à l'Argentine et du Chili, par delà l'Équateur, le Pérou, la Bolivie - c’est-à-dire la partie occidentale de l'Amérique du Sud, longeant l'océan Pacifique et la cordillère des Andes. Cela représentait un territoire long de 4 000 km et couvrant une superficie de plus de 3 millions de km². La capitale était Cuzco, ville de l'actuel Pérou.

    L'une des grandes singularités de cet Empire, fut d'avoir intégré, dans une organisation étatique originale, la multiplicité socioculturelle des populations hétérogènes qui le composaient. Ainsi l'empire inca regroupait de nombreux peuples différents et jusqu'à plus de 700 langues différentes furent parlées sur son territoire; cependant les Incas imposèrent le quechua comme langue officielle.


    Histoire de l'empire inca




    La préhistoire dans les Andes..


    La présence des Incas ne représente que la phase ultime d’une vieille tradition de présence humaine sur plusieurs millénaires :


    vers 4 000 av. J.-C. apparaissent les premiers signes d'agriculture, notamment dans les villages côtiers du nord. vers 1 500 av. J.-C. les agriculteurs cultivent le maïs et savent fabriquer la poterie.
    vers 1 000 av. J.-C. se développe une civilisation autour de Chavin de Huantar ; elle se caractérise par de


    grands édifices de pierres ornées de sculptures.


    la population augmentant, les aires culturelles se différencient et donnent naissance aux cultures Paracas, Nazca, Lima, Mochica, etc. La vie urbaine s'organise autour de petits Etats guerriers dont la richesse repose sur une agriculture intensive de terrains irrigués.



    vers 900/1 000 apr. J.-C. l'influence de Tiahuanaco se diffuse dans tout le Pérou actuel à partir du centre de Wari ; cette influence s'estompe à partir de 1 100


    des centres régionaux renaissent. Parmi les peuples qui luttent pour l'hégémonie se détachent les Quetchuas. Leur soif de conquête les conduit, en moins de deux siècles à constituer l'immense empire du Tahuantinsuyu.

    Des origines à l'empire du Tahuantinsuyu..


    Les origines des « Incas » sont mystérieuses et relèvent de la mythologie ; deux mythes sont en présence et se complètent :



    quatre frères, accompagnés de leurs épouses qui sont en même temps leurs soeurs, effectuent une longue pérégrination au terme de laquelle Ayar Manco demeure seul avec son épouse Mama Ocllo.
    Ayar Manco est envoyé par son père le Soleil, pour civiliser les hommes. Avec l'arrivée d'Ayar Manco commence pour les habitants de la vallée de Cuzco le règne de la civilisation et de l'ordre.


    Le règne d’Ayar Manco ou de Manco Capac inaugure la phase légendaire, parce qu’aucun document ne traite de cette période. L’Empire inca a été historiquement fondé par Pachacoutec, le Réformateur, à prendre dans le sens étymologique premier : celui qui réforme de nouveau et qui fait table rase du passé. Pendant toute cette période, seules quelques conquêtes limité sont effectuées.





    Cuzco aujourd'hui



    La civilisation incas en dates :


    1200 : naissance de l'Empire Inca, qui s'installe sur les restes de l'Empire Huari. Ils fondent sa capitale : Cuzco.
    1400-1438 : règne de Viracocha Inca. Défaite in extremis des Chancas contre Pachacutec, fils de Viracocha Inca.
    1438-1471 : règne de Pachacutec, il fonde ce qu'on appelle véritablement l'empire Inca. Il reconstruit la capitale, le Quechua devient la langue officielle de l'Empire, et impose le culte du Soleil.
    1471-1527 : extension de l'empire qui englobe le Pérou, l'Équateur et la Bolivie actuels, ainsi que le nord de l'Argentine et du Chili.
    1528-1532 : une guerre civile oppose les deux fils de l'empereur Huayna Capac, Huascar Capac et Atahualpa, pour la domination de l'Empire. Huascar est capturé par les généraux d'Atahualpa.
    1532 : Atahualpa est capturé par Francisco Pizarro et ses conquistadores espagnols, à Cajamarca.
    1533 : entrée des Espagnols à Cuzco, assassinat de Huascar et exécution d'Atahualpa par Pizarro.
    1533-1572 : conquête de l'Empire par les Espagnols.



    Géographie





    [size=9][color=#000000]Une terre structurée par une longue présence humaine.



    Les conditions naturelles.


    La nature est particulièrement dominatrice : tout est obstacle et hostilité à l’homme. le relief est constitué par une alternance de plateaux désolés et de sommets sauvages. Les Andes, montagne jeune, constituent une véritable muraille avec des hauts plateaux qui se situent à plus de 4 000 m d'altitude. Cette terre vit repliée sur elle-même entre, à l'ouest, l'océan vert de la forêt amazonienne et, à l'est, la bordure Pacifique. D'autre part, les Andes sont constituées par deux cordillères parallèles, reliées l'une à l'autre par des chaînons transversaux créant des zones cloisonnées souvent immense sur ce plateau inter-andin (la zone du lac Titicaca a plus de 900 km de long). Le paysage de cette région est la pouna, une immensité herbeuse, désertique qui s'étend à perte de vue et qui est parsemée de roches volcaniques et de fissures. C'est une terre de pâture.



    à l'est, la forêt amazonienne n'est pas propice au développement de grands groupes humains. Les cours supérieurs des grands fleuves sont trop encaissés et coupés de rapides pour servir de voie de communication. La population se concentre autour de certains îlots séparés par des immensités vides.
    à l'ouest, la côte est une étroite bande de terre souvent arrosée par la pluie au nord ; les courants marins donnent des eaux poissonneuses qui attirent les oiseaux dont les excréments forment des montagnes de guano riches en azote. Ce guano sert d'engrais dans les Hautes Terres. A partir du golfe de Guadalquivir, la côte est sèche et désertique. L'eau potable naturelle est rare.


    [/color][/size]

    L'empire inca était un territoire extrêmement étendu. A l'instar de l'empire turc, dont la coordination politique et militaire reposait sur l'emploi du corps des " Janissaires ", les Incas développèrent un système de communication très élaboré sans connaître la roue ni l'usage des chevaux.



    Pont de corde suspendu


    Ils construisirent des routes et des ponts qui firent leur réputation auprès des Espagnols, car les ouvrages d'art étaient souvent construits dans des endroits très difficiles d'accès.

    Ce système permit à l'empire de subsister jusqu'à l'arrivée des Espagnols.


    Origines des Incas


    Différents témoignages ont été recueillis quant à l'origine des Incas. Selon la légende de Manco Capac et Mama Ocllo, les Incas descendent de Manco Capac. Celui-ci serait sorti du lac Titicaca avec sa sœur-épouse Mama Ocllo, envoyés par Viracocha, le dieu créateur, pour apporter la civilisation aux hommes après le grand déluge qui avait tout dévasté.


    Ils voyagèrent jusqu'à ce que le bâton magique en or de Manco s'enfonce totalement dans la terre pour leur désigner le lieu où s'établir : la terre de ce lieux serait suffisamment riche pour les accueillir. C'est là qu'ils fondèrent la première ville inca qui deviendra Cuzco, c'est-à-dire le « nombril du monde » en quechua. Manco Capac enseigna alors aux hommes l'agriculture et l'artisanat, et Mama Ocllo enseigna aux femmes l'art du tissage.



    À l'heure actuelle, l'origine géographique des premiers Incas reste discutée, l'hypothèse la plus probable étant qu'ils provenaient des rives du Lac Titicaca. Il s'agirait d'un groupe d'hommes menés par Manco Capac ; après une migration vers le nord, celui-ci s'allie avec quelques communautés quechuas pour déloger les habitants de la vallée du Cuzco. Ce sont dès lors tous les descendants de ces premiers colons ainsi que leurs alliés qui sont considérés comme Incas.



    Legende



    Selon la légende, un groupe de nomades était à la recherche de l'endroit idéal pour s'établir. Il s'agissait de quatre frères et de leurs quatre sœurs-épouses qui, après avoir appris l'art de la civilisation, avaient été envoyés sur Terre par le Dieu Soleil, Inti, avec pour mission de diffuser son nom et de civiliser les Hommes. Ils seraient sortis des eaux du lac Titicaca et ils devaient fonder une capitale à l'endroit où le bâton d'or que leur avait remis Inti, s'enfoncerait.



    Et c'est ce qui se passa, c'était là qu'il fallait construire le nouvel " Empire du Soleil ", à Ccoscoo plus tard sous le nom de Cuzco qui signifie en quechua " le nombril du monde ". Au cours du voyage, trois couples disparurent. Manco Capac et sa sœur-épouse Mama Ocllo imposèrent leur autorité. Manco Capac, le puissant éternel (Manqo = riche, puissant, honnête Qhacpaq = ciment, base, racine) est donc désigné par la légende comme le premier des incas.


    Création et expansion de l'empire


    Expansion de l'empire inca (1438-1527)

    La région de Cuzco n'est pas inhabitée, de nombreux autres peuples y vivent et les Incas, à leur arrivée, n'y sont qu'un groupe parmi d'autres. Quelques querelles surviennent entre les différents peuples mais elles sont bénignes. Les Incas participent à une confédération avec d'autres groupes en occupant un rang subordonné et non dominateur. Ils adoptent la langue Quechua de leurs suzerains, la propageant ensuite sur tout le territoire.

    La confédération repose sur deux moitiés : Le Hanan, la moitié du haut, et le Hurin, la moitié du bas dont font partie les Incas. Le Hanan détient les pouvoirs politiques et religieux, et le Hurin, les pouvoirs militaires. Cette répartition des pouvoirs explique en partie la montée en puissance par les armes du groupe Inca. Petit à petit, ils prennent de plus en plus d'importance dans la confédération. Pendant près de trois siècles, les populations avoisinantes leur versent des tributs mais ce n'est véritablement qu'au milieu du XIVe siècle que les Incas créent un État à leur nom.

    Sous Sinchi Roca, puis Lloqui Yupanqui, Mayta Capac et Capac Yupanqui, ils renforcent leur position dans le bassin de Cuzco. Pour avoir pillé les villages aux alentours et repoussé les attaques adverses, on leur reconnaît un rôle prépondérant dans la confédération. Ainsi, à la mort de Capac Yupanqui, Inca Roca s’empare du contrôle de la confédération, et les Incas imposent leurs lois à toutes les tribus.

    Son successeur, Yahuar Huacac, n'est pas aussi brillant et une conspiration met fin à son règne. Mais vers 1400 les Incas reprennent leur expansion avec Viracocha Inca. Malgré tout, leur territoire ne dépasse pas un rayon de 40 kilomètres autour de Cuzco.

    Avec Viracocha l'empire Inca conforte sa domination sur la région et étend son territoire. Personne dans les environs ne peut résister à la puissance inca hormis les Chancas qui la mettent en danger en 1438. Mais eux aussi seront défaits et soumis aux Incas par Pachacutec, le fils de Viracocha. Après cette victoire, l'expansion de l'empire continue bien au-delà des territoires voisins malgré des querelles intestines pour le pouvoir.
    De 1445 à 1450 Pachacutec étendit son territoire jusqu’au lac Titicaca, en 1463, il lève une armée qu’il confie à son fils Tupac Yupanqui afin de soumettre à l’autorité des Incas les immenses territoires séparant Cajamarca de Cuzco.

    Enfin en 1523 les Kara, dernière tribu à s’opposer aux Incas, capitulent. Plus rien ne peut arrêter l’expansion de l’empire et l’empereur parvient jusqu’au sud de l’actuelle Colombie.À son apogée, l'empire inca s'étend sur le Pérou (berceau originel), la Bolivie, l'Équateur et une partie de la Colombie, de l'Argentine et du Chili.

    Un peuple guerrier

    Au XIIe siècle, les Incas étaient un petit groupe tribal qui occupait le bassin de Cusco, en évoluant vers le statut de "seigneurie" au début du XIVe siècle et en formant un empire au siècle suivant. C’est dans cette région que des groupes comme les ont commencé à constituer une menace. Apparemment il y eut une grande bataille, ce qui par conséquent renforce l’ idée que les Incas étaient un groupe préparé pour la guerre, lequel serait ensuite un des principaux caractères de l'expansion : administrative, militaire et culturelle.

    Ce caractère de guerrier des Incas peut trouver son origine dans l'expansion des , leurs tentatives de conquérir la vallée de Cusco, ont maintenu l'ethnie originaire des Incas dans une alerte constante. Ceci les a fortifiés et leur a permis d'attaquer les . Mais ils ont aussi appris des Huari leur type d'organisation, laquelle a ensuite été reproduite à une grande échelle dans le Tahuantinsuyo (empire Inca)

    Il n’existe regrettablement pas d’information fiable pour rapporter comment se fit l’expansion Inca. L'histoire étant souvent mélangée avec mythes et légendes. Le travail des archéologues en ce sens est très important, plus encore s'ils disposent d’un grand nombre de vestiges archéologiques, comme dans ce cas.

    Le système militaire

    Les monarques ont entrepris des conquêtes pour se libérer des menaces que faisaient porter sur eux leurs puissants voisins, pour défendre et consolider leur position, pour se constituer un domaine propre (ayllu) afin que ceux de son lignage puissent l’honorer après son décès.

    La guerre n’intervient que si la diplomatie a échouée. Afin de mettre toutes les chances de leur côté, les émissaires présentent les avantages d’une soumission librement consentie et de leur intégration dans le système inca.

    En cas d’échec, et avant que ne commencent les opérations militaires a lieu une phase d’espionnage afin de connaître les effectifs, les centres de ravitaillement et la solidité des alliances de l’adversaire. Tout est mis en œuvre pour s’assurer les meilleures conditions d’une victoire facile. Ensuite peut avoir lieu la partie rituelle avec les devins ; eux seuls déterminent si la guerre doit être déclenchée.

    L’armée impériale est puissante ; elle est constituée de contingents nationaux, ce qui présente à la fois des avantages, car chacun combat dans une structure qu’il connaît, mais aussi des inconvénients car on sait, en cas de problème, quel est le contingent qui a été défaillant. A Urcocollac, les habitants de Cuzco ont été défaillants ; ce sont les Chancas qui ont donné la victoire à Capac Youpanqui. Un sentiment de supériorité pouvait en découler et inciter ces populations à la révolte.

    La discipline est très stricte : les soldats n’ont pas le droit de molester les habitants, d’endommager les récoltes ou de se servir ; le système des tambo, ces auberges greniers installées le long des voies de communications, a pour objet depourvoir aux besoins de la troupe.

    Les hommes sont appelés sous les drapeaux pour un temps déterminé ; lorsque la guerre se prolonge, ils sont relevés par d’autres soldats provenant de la même région, du même groupe ethnique ; cette disposition permet des relèves efficaces et impose aux personnes libérées de retourner dans leur région d’origine pour cultiver les parcelles qui leur sont attribuées et celles laissées par ceux qui sont partis aux armées.

    La tactique est simple, les armes en bronze, donc peu résistantes. A partir de Pachacoutec, le chef des armées cherche à discerner le point névralgique de l’adversaire (idole, chef, etc.) afin de s’en emparer le plus rapidement possible. Lorsqu’il est parvenu à ses fins, l’adversaire est démoralisé : on ne peut combattre sans chef ou sans idole. C’est ce qui explique en partie l’absence de résistance des Incas à partir du moment où Atahualpa sera pris par Pizzaro à Cajamarca.

    Les troupes qui ont pris part au combat participent au triomphe du chef. Ils précédent les prisonniers qui ont les mains liés derrière le dos. L'Inca marche sur les prisonniers allongés sur le sol en guise de soumission. Le traitement des prisonniers semble avoir été humain. De nombreux chefs sont restés en fonction et ont été contraint de participer à la mise en exploitation et à l'administration de leur province en échange d'une vie sauve.

    Les Incas ont élaboré un système défensif avec une succession de forteresses le long des frontières, des principales voies d'accès et aux abords des grandes villes. Ces forteresses avaient pour but de briser la progression de l'ennemi et de donner ainsi aux troupes impériales le temps de se rassembler et d'intervenir. Pour l'élaboration de ces forteresses, ils ont utilisé les connaissances particulièrement développées en poliorcétique des Chimous qui avaient construit un système défensif allant de l'océan Pacifique à la cordillère des Andes. Les principales forteresses ont nom Ollantaytambo, Machu Pichu, Saxahuaman près de Cuzco.

    Les moyens de pression sur les populations conquises.

    Le système des mitmaes consiste à transférer les population de leur région d’origine vers des zones éloignées, à mesure de l’avancée de conquérants. C’est un moyen d’éviter toute révolte : on remplace des populations éventuellement hostiles par des populations acquises. Il y a de ce fait un double contrôle des populations. Les populations rebelles ne peuvent plus agir car elles se retrouvent dans un milieu hostile qu’elles ne connaissent pas ; quant aux populations acquises, elles servent éventuellement de noyau de résistance sur lequel les forces armées peuvent compter.

    Le runasimi est la langue quechua imposée à tous les peuples conquis. A cet effet, les enfants des élites locales sont envoyés à Cuzco pour y être éduqués ; l’enseignement est donné en runasimi. C’est au sein de ces élèves que l’Inca choisit les hauts fonctionnaires de l’administration centrale et locale.
    Enfin, au point de vue religieux, bien que chaque population puisse continuer à honorer ses anciens dieux, ceux-ci étant considérés comme inférieur au dieu suprême, le Soleil.

    La conquête espagnole et la fin de l'empire


    Francisco Pizarro en 1528

    Mais déjà l’empire va devoir affronter un nouveau fléau : l'arrivée des Espagnols en 1527 affaiblit l'empire en apportant des maladies. L'empereur Huayna Capac en meurt sans choisir de successeur. Ses deux fils se disputent la succession et l'empire se divise en deux : Atahualpa au Nord et Huascar au Sud. La guerre civile fait rage et Atahualpa prend le dessus et élimine Huascar. Lorsque Francisco Pizarro et ses hommes sont de retour au Pérou en 1532, ils ne sont pas perçus comme une menace, au contraire : selon une légende, le dieu Viracocha devait revenir sur terre de par delà la mer pour rétablir paix et prospérité dans l'empire. Pizarro ressemble à ce personnage mythique et est accueilli sans crainte.

    Lors d'une rencontre entre Pizarro et l'empereur, ce dernier est capturé par les Espagnols. Les Incas n'osent pas les attaquer de peur de mettre en danger la vie de leur empereur-dieu. Alors que Atahualpa est aux mains des Espagnols, ses armées prennent enfin le contrôle de tout le territoire et réunifient l'empire. Mais Pizarro alimente les querelles et encourage la rébellion des peuples dominés par les Incas. L'empire se morcelle… Toutefois, les Incas espèrent encore et souhaitent retrouver leur empereur. Pizarro propose une rançon : la pièce où est enfermé Atahualpa doit être remplie d'or. Les Incas obéissent mais Pizarro ne tient pas sa promesse et fait exécuter l'empereur déchu le 29 août 1533.

    Les Espagnols se lancent alors à la conquête de tout le territoire, soutenus par les peuples rebelles. Arrivés à Cuzco, ils pillent la ville et mettent sur le trône le demi-frère de Huascar, Manco Inca. Celui-ci est à la solde des Espagnols et est totalement impuissant face à la dislocation de l'empire inca.

    À partir de 1548, on peut dire que l'hégémonie espagnole est totale. La résistance des incas continuera durant plusieurs décennies, avec à leur tête : Tisoc, Manco Inca, Sayry Túpac, Tito Cusi et Túpac Amaru, qui sera décapité par les espagnols quarante ans après leur arrivée. La résistance aura un sursaut aux XVIIe et XVIIIe siècles, le plus important épisode sera celui de Túpac Amaru en 1780, toujours avec l’objectif avorté de restaurer l’antique empire du Tawantinsuyo.

    La conquête espagnole s'accompagne de pillages, d'apport de maladies qui déciment les populations, de la famine (ce que les Incas, un peuple prospère, n'avaient jamais connu du fait de l'utilisation de silos pour faire face aux mauvaises années), de l'asservissement des indiens et de l'évangélisation de la population. Celle-ci va se faire essentiellement en langue quechua (prononcer quetchua) et des peuples jusqu'alors insoumis aux Incas devront eux aussi apprendre cette langue qui est aujourd'hui encore parlée par sept millions de personnes en Amérique du Sud.

    La démographie indigène durant la colonisation est la suivante :

    1525 : 12 000 000 habitants
    1553 (après la première phase de la conquête) : 8 200 000 habitants
    1575 (gouvernement du vice-roi Francisco de Toledo) : 8 000 000 habitants
    1586 : 1 800 000 habitants
    1754 : 615 000 habitants


    La terrible chute de population, enregistrée à partir de 1575, correspond à la « pacification » définitive du Pérou et à la généralisation du travail forcé dans les encomiendas et les mines, où près de cinq millions d'indiens furent engloutis en moins d'un quart de siècle. Notons l’arrivée des esclaves africains, utilisés dans les mines de Potosí, car l'hécatombe dans la population indigène affecte les autres secteurs d'activités tels que l'agriculture et l'élevage.

    Les empereurs incas

    [/size]La liste des empereurs incas s'appelle la Capaccuna (en quechua les plus puissants parmi les êtres humains). Avant Viracocha Inca les empereurs incas sont semi légendaires et les dates de leurs règnes sont incertaines.

    Manco Capac


    ~1230 - ~1260 : Sinchi Roca
    ~1260 - ~1290 : Lloque Yupanqui
    ~1290 - ~1320 : Mayta Capac
    ~1320 - ~1350 : Capac Yupanqui
    ~1350 - ~1380 : Inca Roca
    ~1380 - ~1400 : Yahuar Huacac
    ~1400 - 1438 : Viracocha Inca
    1438 - 1471 : Pachacuti Yupanqui ou Pachacutec
    1471 - 1493 : Tupac Yupanqui
    1493 - 1527 : Huayna Capac
    1527 - 1532 : Huascar
    1532 - 1533 : Atahualpa


    Les rois de Vilcabamba
    Entre 1533 et 1572 une partie des fils de Huayna Capac se révolte contre les Espagnols et se réfugie dans la région de Vilcabamba. Leur pouvoir restera localisé aux alentours de ce centre de résistance.

    1533 - 1533 : Topa Hualpa
    1533 - 1545 : Manco Inca
    1545 - 1560 : Sayri Tupac
    1560 - 1571 : Titu Kusi Yupanqui
    1571 - 1572 : Tupac Amaru


    Religion



    Le culte des morts est particulièrement développé dans l'ensemble de la population. Dans les classes supérieures, cela se traduit par la momification des défunts, indispensable pour les souverains.

    Pour eux, le dieu créateur s'appelait " Viracocha ". Toutefois, ils adoraient particulièrement " Inti " le dieu soleil. Cet astre puissant leur procurait la chaleur, la vie et la fertilité. Leur grand chef se nommait " Sapa inca ", celui qui descendait directement du dieu Inti. Donc Sapa était un dieu. Ils vénéraient aussi la Lune, épouse d'Inti et portaient culte aux étoiles, au tonnerre, à la terre et à la mer.

    Viracocha a créé d'abord le ciel et la terre peuplée d'une humanité qui vivait dans les ténèbres. Ensuite, le dieu sorti du lac " Titicaca ", a inventé le soleil, la lune et les étoiles. Son œuvre achevée, le dieu a jeté à la surface de la mer son manteau et s'en est allé en direction du soleil couchant. Les défectuosités de la nature sont dues à la présence de " Tiguapica " (dieu maléfique), fils de Viracocha. (Lien, Comme nous pouvons le constater, la création du monde est, toute proportion gardée, similaire parmi tous les peuples du monde : les catholiques.) (Ex : l'ancien testament ; la création du monde.)

    Le culte du Soleil



    L'empereur Pachacutec

    Dans les Andes, chaque communauté avait pour tradition de se réclamer originaire ou descendante de tel lieu sacré, de telle étoile ou de tel animal. C'est dans ce contexte que les Incas se veulent être les fils du soleil appelé Inti en quechua. Pour leur contemporains, les victoires militaires et la politique éclairée des souverains incas semblent confirmer cette origine merveilleuse. Les Incas imposent donc le culte du soleil comme culte officiel dans l'empire : l'idole solaire cotoiera la myriade de divinité adorées dans l'empire. Il ne s'agit pas pour autant d'un culte monothéiste mais plutôt d'un animisme d'État.

    Pour instituer le culte, les Incas bâtissent des temples dédiés principalement au soleil. Le plus célèbre de tous est le Coricancha, temple du Soleil de Cuzco. Ce temple, principal dans l'empire, servait aussi de lieu de culte à d'autres entités divines comme Mama Quilla, la lune et Illapa divinité de la foudre, de l'éclair et du tonnerre.

    Le temple du Soleil à Cuzco, véritable saint des saints de l'empire n'a pas subsisté aux ravages de la conquête. Il n'en reste aujourd'hui que quelques descriptions ainsi que quelques murs témoins de la splendeur de l'ouvrage. Il fut construit avec des pierres de taille s'ajustant parfaitement les unes dans les autres, sans ciment. Sa circonférence faisait plus de 365 mètres. À l'intérieur du temple trônait, entre autres trésors, un disque d'or représentant le Soleil ainsi qu'une représentation du panthéon Inca. Il s'y trouvait également un jardin sacré où tous les éléments de la nature étaient représentés sous la forme de statuettes entièrement en or, métal symbolique du soleil.

    En signe d'allégeance ou de véritable vénération, les peuples soumis par les Incas bâtirent dans leurs provinces de nombreux lieux de culte du soleil. Certains sont encore visibles de nos jours, ils témoignent de l'extension géographique du culte. Au Pérou, on trouvera le temple de Vilcashuaman. Près du plus haut sommet du Pérou, le Huascaran, se trouvait un temple où avaient lieu des sacrifices. En Bolivie, un temple du Soleil avait aussi été érigé sur la isla del Sol du lac Titicaca. À Caranqui, Équateur, se trouve un temple qui autrefois contenait des jarres pleines d'or et d'argent.

    La principale fête de l'empire était l'Inti Raymi. Elle se déroulait au solstice d'hiver pour eux, le 21 juin, et était le jour le plus court. En remerciement à toutes les bonnes choses de l'année précédente, elle servait également à demander la protection du soleil pour les semences qui allaient commencer bientôt.

    Pour l'office du culte, les chroniqueurs nous rapportent qu'un tiers des terres cultivées dans les communautés étaient attribuées au Soleil. La mise en culture de ces terres constituait à la fois une forme de culte et une forme d'imposition économique.

    Adoration de Viracocha


    Le lac Titicaca

    Bien que le culte du soleil soit apparu comme le culte officiel institué dans l'empire, il apparaît au travers de nombreux récits et témoignages que les Incas observaient une vénération envers un dieu créateur/civilisateur désigné sous le nom de Pachacamac sur les côtes du Pérou et Viracocha dans les hautes terres de l'empire. Ce dieu bénéficiait d'une situation toute différente de celle du Soleil; en effet, pour ce dieu, ni terres consacrées, ni temples, tout juste le fameux temple de Pachacamac au Pérou. Les prières incas qui nous sont parvenues attestent pourtant d'une ferveur et de considérations spirituelles se rapprochant d'un culte monothéiste. Garcilaso de La Vega, nous rapporte que Viracocha aurait été le véritable dieu des Incas, le Soleil étant quant à lui une divinité de vitrine dans les Andes animistes.

    Toutefois, il est bon de préciser que Viracocha, ou Wiracocha, est dieu bien antérieur aux Incas, commun à toutes les cultures pré-incas. Pachacamac est un dieu de la côte centrale du Pérou, dont les origines sont incertaines. Quoiqu'il en soit, les premières traces du site de Pachacamac remontent à l'époque de la civilisation Lima. C'est cependant avec la civilisation Ishmay, civilisation locale qui se situait entre les fleuves Rimac et Lurin (100-1450 après J.C.), que ce site connaît son apogée.

    Culte aux Huacas

    Lorsque les Incas imposent le culte du Soleil, ils « destituent » les dieux locaux mais n'interdisent pas l'exercice des croyances animistes qui dans l'ensemble conforte et renforce le culte du Soleil qui se pose en clé de voûte du système. Parmi les croyances tolérées figure le culte aux Huacas. Dans la langue Quechua, le terme Huaca peut désigner tout ce qui sort de l'ordinaire et par extension, cela désigne tout ce qui est susceptible de faire l'objet d'un culte dans le contexte animiste. Les huacas sont des personnages, ou un lieu de l'espace géographique (comme une montagne, une rivière ou même un arbre), sacrés ou divins, associés à une divinité particulière, plus exactement des lieux où réside un esprit, comme dans toutes les religions animistes. Il en existait partout sur le territoire inca. Ces sites sont parmi les lieux saints les plus importants pour la population de l'empire inca. De nombreux sacrifices y étaient pratiqués, quotidiennement, saisonnièrement, et annuellement, pour satisfaire ces dieux. Sacrifices et intermédiaires permettaient aussi aux chefs spirituels de la communauté de communiquer avec les huacas (les esprits), afin d'obtenir des conseils ou de l'aide.

    [size=16]Prêtres et « femmes choisies »[/size]

    Les prêtres vivaient dans tous les temples et autres sanctuaires religieux importants. Ils remplissaient les fonctions de devins, sorciers, et médecins. Le titre de prêtre en chef à Cuzco était Villac umu. Celui-ci était marié et son autorité était en concurrence avec celle de l'Inca. Villac umu avait le pouvoir sur tous les temples et édifices religieux, et il pouvait nommer ou révoquer les prêtres.

    Les « femmes choisies », appelées aclla (« vestales » ou, pour les Espagnols, « vierges du Soleil ») étaient au service du Dieu-Soleil (Intip-aclla) ou de l'Inca (Incap-aclla). Elles devaient suivre une formation particulière et seules les plus qualifiées étaient choisies dès leur plus jeune âge. Elles vivaient dans la aclla-huasi (« maison des aclla ») et consacraient la plupart de leur temps à tisser les vêtements portés par l'Inca et les prêtres.

    Les princesses de sang royal étaient les Nustas, et l'une d'entres elles était appelée à devenir la Coya, l'épouse principale de l'Inca.


    Divination

    Feuilles de coca

    La divination tenait une place prépondérante dans la civilisation inca. Avant chaque action, on faisait appel à celle-ci et rien d'important ne pouvait être entrepris sans avoir auparavant consulté les auspices. La divination était utilisée aussi bien pour diagnostiquer des maladies que pour prédire le déroulement des batailles, exorciser ou punir un crime. La divination permettait aussi de déterminer quels sacrifices devaient être faits à quels dieux. Les Incas croyaient que la vie était contrôlée par des forces invisibles. Pour les représenter, les prêtres avaient recours à la divination.

    Il existait plusieurs méthodes de divination : on pouvait observer des araignées se déplacer ou analyser la disposition que les feuilles de coca prennent sur une assiette plate. On pouvait boire aussi de l'ayahuasca qui a des effets hallucinogènes en affectant le système nerveux central. Cette boisson permettait d'entrer en contact avec des puissances surnaturelles. Des prophéties pouvaient être aussi faites à partir de l'étude des poumons d'un Lama blanc sacrifié.

    Offrandes et sacrifice

    Les sacrifices et offrandes étaient quotidiens, dédiés aux dieux ou aux huacuas, ils rythmaient la vie du peuple. Les Incas offraient certaines choses qu'ils considéraient honorables aux yeux des dieux, surtout à la Pachamama, la Terre-Mère. Ces offrandes pouvaient prendre la forme d'épis de maïs ou de feuilles de coca entre autres.

    [color=#cc33cc]Les sacrifices d'animaux
    [/color]

    À chaque occasion importante, on offrait un sacrifice, l'animal le plus utilisé était un lama. Beaucoup de sacrifices étaient quotidiens afin de célébrer le culte du soleil.

    Les sacrifices humains

    Il faut noter que si sacrifices humains il y avait, ils se faisaient lors de périodes de grand troubles, lorsque l'Inca était malade ou décédé, par exemple.

    Les personnes, hommes, femmes ou enfants offerts en sacrifice devaient être en bonne condition physique et de parfaite constitution. Les victimes des sacrifices étaient souvent prises parmi les peuples défaits et considérées comme une partie du tribut.

    Selon la légende, une petite fille de dix ans, Tanta Carhua, avait été choisie par son père pour être sacrifiée à l'empereur Inca. L'enfant, supposée physiquement parfaite, fut donc envoyée à l'empereur à Cuzco où des fêtes et des parades étaient données en l'honneur de son courage. Elle a été enterrée vivante dans une tombe des montagnes andines.

    Les enfants, considérés purs, rencontraient l'empereur et des célébrations étaient faites en leur nom. Selon les croyances des incas, l'enfant sacrifié devenait un dieu une fois emporté par la mort. Avant d'être enterré vivant, l'enfant buvait de la chicha, un alcool, apparemment pour atténuer la perception de ses sens. Pour l'honorer, les prêtres conduisaient des cérémonies qui l'accompagnaient tandis que son esprit quittait la terre. Le même genre de rites est attesté dans d'autres sociétés précolombiennes, notamment celle des Aztèques.

    Décès de l'Inca

    Pour escorter l'Inca dans son voyage dans l'autre monde, deux de ses femmes, un serviteur et un guerrier étaient sacrifiés le jour de sa mort. Soi disant volontaires, ils étaient choisis dès leur plus jeune âge.

    Société


    Une société hiérarchisée

    La hiérarchie dans l'empire inca reprend l'organisation traditionnelle des communautés andines. L'Inca est à la fois chef de son clan et souverain de tout l'empire. L'organisation communautaire est à la base de la structure de l'empire. Dans de nombreux cas, l'Inca conquérant veille à ne pas bousculer l'organisation traditionnelle des populations à assimiler et laisse en place les autorités traditionnelles et leur confie des instructeurs du clan inca pour les informer des lois de l'empire et les instruire dans la religion officielle. Ces autorités locales étaient donc encadrées et rendaient comptes à des supérieurs hiérarchiques qui tous étaient membres du clan Inca.

    D'une manière générale, il existait trois classes : d'une part la classe laborieuse constituée des paysans et artisans, d'autre part la classe de gouvernance locale et enfin au sommet, la classe dirigeante de souche inca qui tenait toutes les rênes de l'empire. Cette classe dirigeante était organisée comme un clan ordinaire dont les membres étaient appelés aux plus hautes fonctions au sein de l'empire, qu'elles soient religieuses, militaires ou administratives.

    Cette société était donc basée sur un système de castes et on ne pouvait que très difficilement et exceptionnellement changer de rang. Un individu de la classe laborieuse pouvait accéder à la classe dirigeante suite à un exploit militaire ou grâce à quelque autre mérite. Il arrivait, dans un but politique, que des dirigeants coopératifs de peuples vaincus obtiennent des postes à responsabilités, souvent celui de Kurakas.

    Organisation sociale suivant la tranche d'âge :

    1 – 9 ans : À Partir de 5 ans, ils aident aux tâches ménagères.
    9 – 16 ans : Tâches selon leurs capacités, s'occupent des troupeaux de lamas.
    16 – 20 ans / 20 – 25 : messagers, bergers des lamas, accompagnent les seigneurs comme pages ou serviteurs.


    25 – 50 ans : fondent un foyer avec deux obligations :
    Payer les impôts, coloniser les régions éloignées (principe de fortification du royaume)(Mitimae)
    Effectuer le service militaire aux postes frontières ou comme réserviste.


    L'administration de l'empire

    L'empire est divisé en quatre régions : Chinchasuyu, Antisuyu, Cuntisuyu et Collasuyu, comme était divisée la ville de Cuzco en quatre « districts ». Les grandes zones sont elles-mêmes sous divisées en provinces, elles-mêmes sous divisées en des structures plus petites jusqu'à ce qu'on arrive à des structures de quelques familles.

    Pour arriver à contrôler cet immense empire, de nombreuses voies existaient pour relier entre elles toutes les villes de l'empire et permettre à l'empereur d'exercer son contrôle jusqu'aux confins du pays. Des représentants de l'autorité de l'Inca sont présents à tous les niveaux de la structure administrative. Pour faciliter la communication, des voies sont réservées aux messagers impériaux et voyageurs officiels. Ces voies royales (plus de 25 000 km) étaient conçues pour les piétons, les population ne connaissant pas la roue, et les caravanes de lamas, la plupart étaient pavées et des auberges se trouvaient tout le long de ces routes.

    La Politique



    L'empire Inca combinait le despotisme le plus absolu avec la tolérance envers l'ordre social et politique des populations soumises. Ainsi, les petites communautés rurales et leurs chefs étaient respectés.

    La domination inca s'appuyait sur la division de l'empire en petites communautés, les ayllu, composées d'un groupe de familles qui se réclamaient d'un ancêtre commun. S'opposant à l'aspect égalitaire et démocratique de ces communautés, des chefs héréditaires, les curacas, établis dans leur fonction par l'Inca, exerçaient en son nom, au sein des ayllu, une autorité qui s'étendait parfois sur plusieurs d'entre elles.

    Enfin, les ayllu regroupés étaient subdivisés en deux moitiés dénommées hanan-saya (moitié d'en haut) et hurin-saya (moitié d'en bas). Cette division bipartite, à la fois sociale et religieuse, s'est perpétuée jusqu'à nos jours sans qu'on puisse élucider clairement les raisons qui ont procédé à sa formation.

    Politique extérieure

    Les conquêtes se faisaient soit pacifiquement, alors les souverains conquis détenaient un certain pouvoir, soit elles se faisaient avec les armes, et le peuple vaincu était en partie déplacé dans une région inconnue de lui, avec sans autre choix que de survivre à son nouvel environnement et sans pouvoir dialoguer avec les autochtones. Ces peuples étaient remplacés par des Incas, qui fortifiaient l'empire, c'étaient les Mitimaes.

    L'administration de l'empire se faisait à grande échelle et on pouvait décider de déplacer des populations dans un but économique ou politique. Le système de communication mis en place sous les Incas était d'une très grande efficacité et a permis la gestion de cet immense empire.
    C'est ce qui fut une de ses faiblesse et au moment de l'arrivée des espagnols, beaucoup de ces peuples se révoltèrent aux côtés des conquérants.

    L'Inca

    L’Inca suprême est au sommet de la hiérarchie. Il est le descendant direct d’Inti, le dieu Soleil. L’insigne de son pouvoir est la mascapaïcha, une tresse multicolore enroulée plusieurs fois autour de la tête, et d’où pend sur le front, le lautou, une frange rouge à glands rouges fixés à de petits tubes d’or. Chaque Inca posséde un emblème particulier qui est représenté sur son bouclier. Son nom est toujours laudatif : Cousi Youpanqui est dénommé Pachacutec, le réformateur du monde. Personne ne doit le regarder ; tous y compris son épouse, baissent les yeux devant lui.

    L’Inca suprême épouse sa sœur aînée, la Coya, et entretient un nombre illimité de concubines. Atahualpa en aurait eu plus de deux cents. Chaque nouvel Inca fonde son propre ayllu lors de son avènement. Cet ayllu doit ensuite assurer les services dus au défunt et garder sa momie. L’Inca est l’héritier du trône et non des biens qui demeurent la possession de l’ayllu du souverain défunt. Cette constitution d’un ayllu personnel est une des causes essentielles des conquêtes menées pour le compte du souverain ; les nouveaux territoires lui permettent de se constituer un ayllu.

    Aucune règle précise ne fixe le choix du successeur ; le souverain garde de ce fait une totale liberté de choix. L’Inca change parfois de successeur en cours de règne comme Viracocha qui avait d’abord choisi Usco, puis Cousi Youpanqui. Le successeur désigné partage le pouvoir avec le souverain régnant
    Les grands événements du règne sont constitués par les cérémonies :

    d'avènement. Toutes les populations de l'Empire sont représentées. L'Inca retire sa mascapaïcha et en ceint le front de son successeur. Toutes les momies des prédécesseurs assistent à la cérémonie.
    le mariage de l'Inca a lieu de jour de son avènement et se déroule au temple du soleil.
    les funérailles. Le corps du monarque est embaumé, habillé de ses plus beaux vêtements. Pendant un an la momie visite la capitale, accompagné d'une suite de pleureuses. La momie réside dans son palais ; chaque Inca se fait donc construire son palais pour y résider.
    Le caractère sacré de l’Inca est renforcé la transgression d’un interdit : l’inceste.


    Les fonctionnaires



    Trois catégories de personnes font partie de cette élite :

    les membres de l'ayllu impérial ; les couracas, chefs soumis de gré ou de force qui s'intègrent dans la hiérarchie impériale à une place correspondant à l'importance numérique de leur tribu. Le signe de leur autorité est le port d'un costume spécifique et l'usage d'un siège bas lors des cérémonies.


    les « Incas par privilège », c'est-à-dire les Indiens qui se sont caractérisés par des travaux remarquables.
    Les enfants des ayllus impériaux et les fils de chef reçoivent une éducation spécifique sur quatre années ; cette formation comprend l’étude du runasimi, de la religion, des quipous et de l’histoire. Ils sont soumis à un examen final où ils doivent faire preuve de leur bonne condition physique, de leur adresse et de leur volonté. Les meilleurs candidats sont reçus par l’Inca qui leur remet diadème et pectoraux ; auprès quoi, ils peuvent avoir les oreilles percées afin de porter de lourds pendentifs, ce qui leur valait d’être surnommé « orejones ».

    L'Inca suprême récompense les orejones qui ont témoigné d'un mérite particulier en leur donnant soit une femme, soit des biens matériels qui deviennent alors des biens personnels. A mérite individuel, récompense personnelle. Quant aux femmes données par l'Inca, elles ont la primauté sur toutes les autres et ne peuvent être répudiées ; elles sont considérées comme le bien le plus précieux et sont transmissibles par héritage.
    Pour avoir à sa disposition de nombreuses femmes, les jeunes filles de l'élite entrent à huit ans dans les « maisons des femmes choisies » où elles sont initiées aux rites et à leur devoir de futures femmes. Dans ces maisons, elles occupent le rang correspondant à celui de leur famille dans la hiérarchie impériale.

    La masse de la population



    Elle est composée par l'ensemble des paysans, ouvriers et artisans. Tout est planifié, tout est réglé pour eux à travers la structure administrative impériale.

    L'ayllu constitue à la base de la société andine : il s'agit d'un groupe de famille unies par des liens de parenté et reconnaissant un ancêtre commun. Tous les travaux sont fractionnées par ayllu ; c'est à l'intérieur de cette communauté extrêmement vivante que s'effectue la répartition des travaux. L'ayllu est responsable pour chacun des membres qui le constitue. Il y a une véritable emprise de la communauté sur les individus.
    Ce n'est que parce qu'il y a cette communauté dans le travail que les terres peuvent être mises en valeur comme dans les moray

    La société inca se caractérise par une socialisation poussée à l’extrême : l’individu n’est rien et s’efface devant la communauté. Il y a un fort sentiment d’appartenance à un groupe : l’homme appartient à son ayllu ; un groupe d’ayllu forme une tribu ; et au sommet de la pyramide, l’Empire est divisé en quatre zones.

    http://www.reynier.com/Histoire/Colonisation/precol/Incas.html
    Pas d'écriture mais des quipus

    Exemple de quipu

    Alors que l'empire inca était très structuré et bureaucratisé, l'écriture n'y existait pas. Pour le gérer, un système de quipus a été mis en place. Les quipus sont des messages codés sous la forme de nœuds de différentes sortes sur des fils de laine, coton ou autre matériau et de différentes couleurs. Ces quipus servaient aux statistiques de l'État : recensement très précis (nombre d'habitants par âge et par sexe), nombre d'animaux, état des stocks, tributs payés et dus des différents peuples, enregistrement de l'ensemble des entrées et sorties de marchandises des entrepôts de l'État, etc. Seuls les administrateurs connaissaient la clé des quipus : c'étaient les Quipucamayocs.

    Il semblerait que les quipus aient aussi servi à notifier les grandes dates de l'Histoire et à consigner certains récits ou secrets religieux mais ceux-ci restent indéchiffrables de nos jours contrairement à certains quipus de statistiques.



    L'importance de l'agriculture


    L'empire inca était une théocratie : l'empereur, l'Inca, était considéré comme un dieu vivant et le culte du soleil, de l'Inti dont l'Inca était la représentation sur terre, était un des piliers de l'empire. Un autre pilier était constitué par l'agriculture.

    L'organisation de l'agriculture

    Environ 200 espèces de patates furent cultivées par les Incas et leurs prédécesseurs

    De fait, la structure de base de l'empire était constituée par l’ayllu. Il s'agit d'une communauté villageoise dont les origines seraient une même famille regroupée. Un territoire lui appartenait qu'elle gérait comme bon lui semblait. Un kuraka était à la tête de l’ayllu.
    Le Kuraka était chargé de la répartition des terres, qui se faisait sur un modèle de parts, entre chaque membre du village apte à travailler.


    Beaucoup de variétés de maïs étaient connues des Incas

    Les travaux agricoles étaient divisés en trois temps :
    la part de l'Inca et de la famille royale ; celle de chaque détenteur de lopin de terre, pour subvenir aux besoins de sa famille ; celle qui appartenait au village, afin de subvenir aux besoins des plus démunis. Un système d'entraide entre les familles était très développé. En plus des terres collectives, il existait des réserves qui permettaient de pallier le manque en cas de famine, ou quand venait une délégation de l'Inca.
    Un autre devoir de chaque membre de la communauté consistait à s'occuper des travaux collectifs (comme l'entretien des canaux d'irrigation).

    Ce système connaissait cependant des faiblesses : les kurakas abusaient parfois du système, s'enrichissaient et constituaient une nouvelle classe dont les privilèges étaient transmis par héritage.

    Les types de culture
     
    Un lama à Machu Pi

    À cette époque, l'agriculture était essentiellement une agriculture de montagne. La pomme de terre et de nombreux autres tubercules étaient les aliments de base. Ces végétaux sont sensibles et, les récoltes ne pouvant être garanties, des techniques de conservation étaient développées pour faire face à d'éventuelles années difficiles. La quinoa, une céréale, est plus facile à cultiver, elle pousse jusqu'à 4 000 m d'altitude. Autre culture répandue : le maïs. Bien que très apprécié, les conditions particulières pour sa culture limitent sa production et le maïs se trouvait souvent réservé aux offrandes ou réservé pour les fêtes. Pour développer cette culture, de nombreuses terrasses, les fameuses andenes, furent construites dont certaines perdurent jusqu'à de nos jours. Les Incas installèrent des réseaux d'irrigation comprenant canaux et aqueducs.

    Autres plantes cultivées selon les régions : des tomates, des arachides, des haricots, des piments, des ananas, le cacao, etc. ainsi que la coca, très importante pour le peuple inca puisqu'elle est utilisée dans toutes les cérémonies.



    Enfin, en ce qui concerne l'élevage, viande et laine provenaient essentiellement des lamas et alpagas.



    Arts et sciences


    Les sciences et les techniques ont été, chez les Incas, d'une importance capitale. Car ce peuple maîtrisait certaines techniques chirurgicales, tel les trépanations crâniennes et ablations d'os brisés.

    Les Andins se servaient de l'astronomie en agriculture. L'architecture était sans doute le point fort de ce peuple. Les Incas respectaient la pierre de telle façon que tous leurs monuments présentent aujourd'hui une précision incroyable.

    Il est important de souligner le fait que le peuple du soleil n'a pas inventé la roue. Pourquoi cela ?

    Voir l'article détaillé : Art inca


    Terrasses de Pisac



    En sciences, les Incas ont acquis beaucoup de connaissances dans certains domaines tels que les mathématiques, basées sur un système quadridécimal (base 40) et non décimal, ou l'astronomie. Capables de voir les solstices ou équinoxes, leur calendrier à la fois lunaire et solaire leur permettait de gérer au mieux les cultures. Certaines traditions expliquent que le déclin de l'empire fut décrit dans les astres cent ans avant l'arrivée effective des espagnols. Leur système d'irrigation complexe est une autre de leurs œuvres d'art inexpliquées léguées à leurs descendants. Dans le domaine de l'agriculture, leur avance était considérable. Ils avaient l'un des premiers laboratoires agronomiques du monde. En effet, sur les terrasses de Moray, les scientifiques modernes se rendirent compte que chaque niveau avait une température différente. Ceci aurait permit aux Incas d'étudier l'acclimatation des céréales, tubercules et autres plantes servant à leur alimentation. Ils purent faire des croisements et des améliorations de certaines familles.



    Leurs connaissances étaient également remarquables en médecine et architecture. En effet, les Incas étaient même en avance par rapport aux Européens dans le domaine médical. L'utilisation de la quinine (pour traiter la malaria) et de nombreuses autres plantes leur permettaient de guérir de nombreuses maladies et de soulager diverses souffrances. Ils avaient une très bonne connaissance des plantes et de leurs bénéfices. Les Incas pratiquaient même la chirurgie, notamment les trépanations crâniennes, utilisant la coca comme anesthésiant.

    Ruines incas d'Ollantaytambo



    Les Incas maîtrisaient l'art architectural. Leurs constructions sont imposantes et ingénieuses, souvent orientées à des fins utilitaires. Le nombre de bâtiments et autres constructions réalisés est vraiment élevé. L'un des secrets élucidés est celui de la forme des fenêtres et portes des temples. La forme trapézoïdale permet à l'édifice de résister beaucoup mieux aux tremblements de terre, très fréquents dans ces régions. En s'installant à Cusco, les espagnols ont d'ailleurs repris comme fondation de leur bâtiments les restes des temples incas. Les canaux d'irrigations sont également une preuve de la maîtrise qu'avaient les Incas. En effet, comment faire monter l'eau à Machu Picchu ?



    Quant aux routes, ils améliorèrent le réseau laissé par la civilisation Huari, ou Wari, qui leur permit de sillonner l'ensemble de l'empire dont le Chemin de l'Inca. Il ne fallait aux chasquis, les coursiers de l'empire, que deux jours pour atteindre Quito, capitale actuelle de l'Equateur, en partant de Cusco.



    Mur inca à Cuzco



    Parmi toutes leurs constructions figurent des ponts de corde suspendus allant jusqu'à cent mètres, des relais de poste, des aqueducs, des silos, des forteresses, des temples, des palais, les andenes, etc. Le matériau principal était la pierre mais ils n'utilisaient pas de mortier pour les joindre entre elles, elles devaient s'emboîter parfaitement en ne laissant aucun espace vide. On peut voir encore de nos jours ces merveilles entre autre à Cuzco avec sa forteresse Sacsayhuaman et surtout sur le fameux site de Machu Picchu.



    Calendrier Inca



    http://www.louisg.net/C_inca.htm

    les sites archéologiques



    Le Machu Picchu


    ccLe Machu Picchu est le plus célèbre des sites archéologiques d’Amérique du sud. Il n’est pourtant évoqué par aucune chronique des conquistadors espagnols et pour cause, il ne fut découvert qu’en 1911 par l’historien américain Hiram Bingham. Le souvenir du site n’était conservé que par quelques paysans Quechuas qui cultivaient la terre dans les environs.


    On pense aujourd’hui que le Machu Picchu était abandonné au moment de la conquête espagnole, raison pour laquelle il fut oublié jusqu’au début du XXeme siècle. Compte tenu de l’importance des ouvrages de pierre il semble évident que la cité fut un important centre rituel. On a découvert cinq kilomètres plus au Nord un nouveau site encore plus vaste que le machu picchu, baptisé maranpampa, il est pour l’instant inaccessible au grand public.



    Le site, situé a plus de 2000m d’altitude, est voué au culte du soleil. Il est rendu presque invisible d’en dessous par une jungle épaisse et des brumes fréquentes. L’Inca, qui était le fils du soleil, pouvait y contrôler le retour des longs jours d’été grâce à un petit pilier sculpté qui se dresse au sommet du principal sanctuaire du site l’Intihuatana.


    On y retrouve aussi la maison du Grand Prêtre du culte, une multitude de temple et un bloc carcéral.


    A quelques centaines de mètre du site principal se trouve le temple de la lune noyé dans un écrin de verdure.



    Sacsayhuaman



    Cette vaste ville fortifiée aux alentours de Cuzco avait la forme d’une tête de puma quant le reste de la ville en représentait le corps. Le fort fut le théâtre d’une des plus terrible bataille de la conquête espagnole, deux ans et demi après l’arrivée de Pizarro a Cuzco. Effectivement le rebelle manco inca reprit la forteresse pour acier l’Espagnol dans la ville en contrebas. Mais ces derniers, acculés, au bord des défaites reprirent la forteresse avec l’énergie du désespoir. L Inca fut pourchassé les années suivantes a Ollantaytambo puis a Vilcabamba.
    Les milliers de soldats tués lors de la bataille attirèrent une grande quantité de charognard et cet avènement donna a Cuzco les huit condors de ses armoiries.


    Le site fut ensuite démantelé par les Espagnols pour construire la cité coloniale. Mais les plus grosses pierres, colossales, restent en place ; ce décor rappelle a deux millénaires d’intervalle, les forticications myceniennes en Grèce.


    Ollantaytambo



    Ce village est dominé par une importante forteresse entourée d’immenses terrasses aménagées. Ce site servit de refuge à Manco inca après sa défaite à Sacsayhuamàn. En 1536 le jeune demi-frère de Francisco Pissaro tenta de s’emparer de l’Inca avec l aide de 70 cavaliers et de nombreux fantassins. Il dut subir une des rares défaites espagnoles lors de la conquête de l’Amérique du sud, en effet la difficulté de gravir les terrasses combinées à une habile manœuvre de L’Inca qui fit inonder la plaine contribuèrent à faire transformer la campagne du jeune Pissarro en quasi-déroute..


    Cependant La contre attaque espagnole fut impitoyable et l’Inca fut contraint de se réfugier dans le fort de Vilcabamba.



    Vilcabamba



    C’est la citadelle ou vécu Manco Inca de 1536(date de sa défaite a Ollantaytambo) en 1544 date de son exécution par les Espagnols. Le site abandonné a la jungle fut redécouvert dans les années 1960 mais il reste très difficile de le visiter.



    Pisac



    Les ruines de Pisac sont érigées au sommet d’une colline flanquée de gorges. Pisac est surtout reconnue pour la taille et la majesté de ses cultures en terrasses. La place y est optimisée et l’entretien facile. Au dessus des terrasses se dresse une forteresse imposante de laquelle on peut admirer un panorama superbe pour la région. Aux alentours s’entendent de nombreux tombeaux Incas, des escaliers escarpés et des tunnels Incas creusés dans la roche.
    http://negroni.frederic.free.fr/pagescult/inca.html

    http://www.reynier.com/Histoire/Colonisation/precol/Incas.html

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Inca

    http://www.dinosoria.com/incas.htm


    http://www.dinosoria.com/momie_amerique.htm
    hu


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