• Point de vue sceptique


    Pour les rationalistes, il n'y a aucun mystère dans la découverte de corps entièrement ou partiellement réduits en cendres, qui sont généralement présentés comme « inexplicables », donc preuve de l'existence de la combustion humaine spontanée, car cette réduction en cendres ne se produit pas chez les victimes d'incendie, ni après le passage sur un bûcher funéraire ou dans un four crématoire; il reste une dépouille calcinée, ou au moins des fragments d’os. Or, des expériences, dont une filmée et présentée dans un documentaire de la chaîne Discovery Channel, ont montré que la réduction en cendres est le résultat de la combustion lente par effet de mèche de la graisse d'un cadavre vêtu, après embrasement à l'aide d'un accélérant (petite quantité de produit hautement inflammable comme de l'alcool) ou d'une source de chaleur intense. Le « cadavre » de l'expérience filmée était une carcasse de porc, dont la répartition en graisse se rapproche de celle d'un humain.

    L'expérience a été suggérée par un crime commis dans le sud de la France, dans lequel le cadavre d'une femme âgée avait été retrouvé presqu'entièrement réduit en cendres. Les coupables ayant été arrêtés, les circonstances de la mise à feu sont bien documentées : après avoir tué la victime lors d'une tentative de cambriolage, ils avaient versé sur le col de son vêtement le contenu d'une bouteille de parfum qui se trouvait à proximité, puis mis le feu au liquide avant de s'enfuir. Leur intention était d'incendier les lieux pour effacer toute trace de leur effraction; mais le cadavre s'était consumé lentement à l'intérieur de la pièce close sans que le feu se communique à l'ensemble du local. La carcasse de porc fut placée dans un environnement reproduisant celui de la victime (tapis, meubles et télévision) pour rendre compte des traces (noircissement, déformation..) observées sur les lieux du crime à proximité du corps.

    L'accélérant produit dans un premier temps une chaleur suffisante pour initier une combustion de la graisse mais, étant en faible quantité, il est vite épuisé et ne provoque pas d'incendie. C'est la graisse du cadavre qui prend le relais; cette combustion, accompagnée de flammes très courtes, est propagée le long du corps par les vêtements, qui jouent le rôle de la mèche d'une bougie. Le processus, très long (plusieurs heures), nécessite une quantité suffisante de graisse, c'est pourquoi il touche en priorité la partie centrale du corps et peut laisser une partie des extrémités intactes. En dehors des crimes où la mise à feu est effectuée volontairement par le criminel, une mise à feu accidentelle à proximité d'une source de chaleur, telle une cigarette ou le foyer d'une cheminée, est envisageable après le décès naturel de la victime ou lorsque celle-ci se trouve dans l'incapacité de réagir, comme par exemple lors d'un coma éthylique

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