•  Cryptozoologie et sociologie des sciences


    La cryptozoologie présente au moins un intérêt pour la sociologie des sciences. Les partisans de la cryptozoologie voient dans les critiques scientifiques sur leurs croyances une manifestation d'une conception d'une science jalousement gardée, comme propriété privée, par une coterie de spécialistes bien homogène. Ceux-ci gardant jalousement le savoir, par leur influence, sur une série de faits et de concepts fermée à tout jamais (alors que toute science est par définition vouée à se contester et à se dépasser, et que les guerres d'école font souvent rage). Cette conception est partagée par les tenants de l'ufologie et du paranormal. Les partisans de la cryptozoologie souscrivent donc à la théorie du complot. Ce phénomène manifesterait donc, en même temps que le besoin de merveilleux, celui de s'approprier le savoir, mais sans passer par les formations disciplinaires nécessaires (en paléontologie, archéologie, archéométrie, etc.). Cette conception de la cryptozoologie est niée par ses amateurs.

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  •  Controverse : la cryptozoologie est elle une science ?

    La majeure partie de la communauté scientifique ne voit dans cette discipline qu'une pseudoscience, similaire à l'ufologie ou à la parapsychologie. La question de fond est de savoir quel est le statut épistémique d'une discipline étudiant des animaux dont on ne disposerait d'aucune trace formelle. S'il est légitime pour une discipline telle que la sociologie d'étudier les folklores liés aux visions de créatures folkloriques, une discipline ayant pour objet d'étudier non plus les témoignages en tant que témoignages, mais bien ces créatures folkloriques elles-mêmes (dans l'espoir qu'elles existent réellement) est-elle légitime ?

    La principale raison pour laquelle une grande partie de la communauté scientifique considère que l'existence du Bigfoot, du monstre du Loch Ness ou du Mokèlé-mbèmbé est plus qu'improbable est qu'aucune preuve robuste de leur existence n'a jamais été fournie à ce jour (une preuve robuste de l'existence du Bigfoot, par exemple, serait un spécimen de Bigfoot vivant ou mort examinable par l'ensemble de la communauté scienfifique, par opposition à des empreintes de pied, des photos ou des films qui peuvent être potentiellement des contrefaçons. Curieusement il est bon de noter qu'une telle preuve n'est pas exigée pour la reconnaissance d'autres animaux. Cela dit faut-il encore que cette même communauté accepte d'examiner les preuves qu'elle réclame une fois que celles-ci lui sont présentées). Si la zoologie et la paléontologie ont été fréquemment confrontées à des contrefaçons (par exemple l'Homme de Piltdown, construit à partir d'un crâne d'Homo sapiens et d'une mandibule d'orang-outan), la cryptozoologie prête également le flanc à ce genre de manipulations frauduleuses, telles que photos truquées ou faux moulages de pas. Les témoignages, enfin, sont par nature des preuves anecdotiques, et ils s'expliqueraient, selon les détracteurs de la cryptozoologie, généralement par des méprises complexes. Ils demandent de toute manière analyse critique et recoupement, qui ne seraient généralement pas fournis, selon eux.

    Citons d'autres animaux mythiques allégués par les cryptozoologues :

    •      Le serpent de mer de Egede (XVIIIe siècle) serait en fait une baleine mâle en érection. Mais quels animaux se cachent derrière les autres témoignages : cétacés inconnus ?
    •      La licorne viendrait de l'observation de rhinocéros indiens, ou de cas tératologiques chez des caprins. Toutes les cornes de licorne figurant dans des collections sont des exemplaires de la défense démesurée du narval mâle, appelé aussi licorne de mer, défense qui est en fait une canine.
    •      Certains observateurs du monstre du Loch Ness auraient en fait aperçu soit une simple vague, soit un phoque égaré, ou encore des arbres gorgés d'eau flottant entre deux eaux … mais il reste plusieurs dizaines d'observations sans explication.
    •      Le rapprochement du Mokèlé-mbèmbé avec un rhinocéros (mais de quelle espèce ?). Il serait également possible que le Mokèlé-mbèmbé soit en fait un animal « composite » issu d'observations d'animaux différents, comme pour la licorne. Mais de quels animaux s'agiraient-ils ? N'y a-t-il pas une ou plusieurs espèces inconnues ?

    L'existence réelle d'animaux que l'on croyait imaginaires, ou tout simplement incroyables et inconnus a fini par être attestée, après des recherches menées par des zoologues. On peut citer parmi d'autres l'okapi, découvert en 1901, le panda géant, à la fin du XIXe siècle, le bonobo, le calmar géant, ou le paon congolais avant la Seconde Guerre mondiale. Certains animaux que l'on pensait éteints ont parfois survécu uniquement dans une zone géographique très précise.


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  •  Méthodes de la cryptozoologie

    On peut définir la cryptozoologie comme l'étude et la recherche d'animaux de moyenne et de grande taille non encore officiellement répertoriés et dont l'existence controversée peut néanmoins être établie sur base de preuves testimoniales (témoignages oculaires), circonstancielles (films, photos, enregistrements de cris), ou même autoscopiques (que chacun peut voir : empreinte de pied, poils, plumes, etc.), mais considérées comme insuffisantes par la communauté scientifique des zoologues. Dans sa méthodologie, elle peut faire appel à diverses disciplines telles la zoologie, la paléontologie, la paléoanthropologie, etc., mais aussi à la psychologie, l'ethnologie, la mythologie, voire la police scientifique.

    On peut classer son sujet d'étude en 5 catégories, qui parfois se complètent l'une l'autre :

    •      Des animaux connus uniquement par tradition ou traces dans la mémoire collective des autochtones sous forme de légendes ou de contes, voire à travers certaines représentations graphiques. Dans beaucoup de régions d'Europe, le loup et l'ours, animaux parfaitement répertoriés dans la zoologie contemporaine, ont disparu et n'existent donc plus qu'au travers de leurs représentations culturelles (ethnozoologie)
    •      Des animaux connus uniquement par témoignages visuels, auditifs, voire tactiles ou olfactifs
    •     Des animaux connus par une empreinte matérielle (comme une trace de pied)
    •     Des animaux connus par un ou plusieurs éléments anatomiques (fragments de squelette, poils, écailles, traces de sang, etc.)
    •     Des animaux connus au travers d'un spécimen complet vivant ou mort

    Le champ d'étude de la cryptozoologie ne se limite pas au Bigfoot, Yéti et autres « Monstre du Loch Ness », mais s'étend à toute créature vivante non-identifiée, pour autant que la taille soit égale ou supérieure à celle d'une grenouille et qu'elle ait laissé une trace dans l'esprit humain. Ainsi les insectes, à quelques exceptions près, n'en font pas partie, car trop petits pour avoir frappé les esprits. Les découvertes fortuites d'animaux ne font pas partie de la cryptozoologie. Depuis quelques années existe une branche marginale de la cryptozoologie, la crypto-entomologie, qui se penche sur le sujet

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  • cryptozoologie (du grec κρυπτός « caché », ζῷον « animal » et λόγος « étude », soit « étude des animaux cachés ») désigne l'étude des animaux dont l'existence même est sujette à caution, tels le yéti, l'almasty, le monstre du Loch Ness ou le sasquatch (appelé aussi Bigfoot), les monstres marins, voir des animaux supposés éteints. Ce néologisme, dont la définition même n'est pas clairement établie est selon le GDT, une Science qui tente d'étudier objectivement le cas des animaux seulement connus par des témoignages, des pièces anatomiques ou des photographies de valeur contestable. Considérée comme une pseudo-science par la communauté scientifique, la cryptozoologie est particulièrement critiquée par les sceptiques.

    Bien que « l'invention » du terme ne lui soit pas attribuée, le zoologue Bernard Heuvelmans est considéré comme le créateur de la cryptozoologie dans son ouvrage de référence Sur la piste des bêtes ignorées.

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  •   Artéfacts

    Une main momifiée attribuée au Yéti est conservée dans le temple de Pangbotchi.

    Les « scalps » de yéti conservés dans le monastère de Pangbotchi sont en réalité fabriqués par les sherpas à partir de la peau et des poils du garrot d'une chèvre sauvage locale, le serow (Naemorhedus sumatraensis), ainsi que l'a démontré Bernard Heuvelmans en 1961. Ils s'en servent lors de cérémonies pour jouer le rôle du yéti, après avoir couvert leur tête avec ce scalp. Ils trempent ensuite la tête du yeti dans du vin mélangé à de l'huile qui servira a faire une peinture dite « joulienne ».

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