• Les Guanches



    Les archipels des Canaries et des Açores constitueraient les ultimes vestiges du continent englouti. Qu'on soit d'accord ou pas avec cette hypothèse, il faut reconnaître que l'origine des premiers Canariens pose un réel problème ethnologique. Quand les navigateurs français débarquèrent en 1406 pour la première fois aux îles Canaries, ils se trouvèrent en présence d'indigènes au teint clair et de taille haute, qui se désignaient eux-mêmes sous le terme de Guanches, mot qui veut dire " homme ". Chacune des sept îles de l’archipel des Canaries, abrita une culture propre mais apparentée, jusqu’à leur extermination par la conquête espagnole (1402-1500) : les Guanches ont cependant laissé des momies et des pyramides...

    Les archipels des Canaries et des Açores constitueraient les ultimes vestiges du continent englouti. Qu'on soit d'accord ou pas avec cette hypothèse, il faut reconnaître que l'origine des premiers Canariens pose un réel problème ethnologique. Quand les navigateurs français débarquèrent en 1406 pour la première fois aux îles Canaries, ils se trouvèrent en présence d'indigènes au teint clair et de taille haute, qui se désignaient eux-mêmes sous le terme de Guanches, mot qui veut dire " homme ".

    Lorsqu'il fut possible de comprendre leur langue, les Français furent étonnés de voir que les Guanches se croyaient seuls au monde, persuadés d'être les derniers survivants d'une terrible catastrophe qui, plusieurs millénaires auparavant, avait anéanti l'humanité toute entière. Pendant près de 60 ans, les Français vécurent en harmonie avec les populations locales.

    Au début, cependant, le peuple guanche s'opposa à cette incursion étrangère. Avant que Jean de Bethencourt chambellan de Charles VI, puisse étendre son hégémonie sur les Canaries, ses troupes eurent à faire face à la résistance désespérée des Guanches qui préféraient la mort à la servitude.

    Dans ces combats, les Français reconnurent le courage et la bonne foi de ces indigènes. Jean de Béthencourt racontera d'ailleurs lui-même que ses soldats s'étant emparés d'un groupe de femmes réfugiées dans une grotte de Fuerteventura, ils virent l'une d'elles étrangler son enfant pour qu'il ne tombât pas entre les mains des envahisseurs.

    La conquête de l'archipel des Canaries par les Espagnols, en 1478, acheva de réduire ce peuple à l'impuissance. Dans ce même temps, une épouvantable épidémie, appelée par les Espagnols " modorra ", décima les Guanches qui n'avaient pas accepté la défaite. Dès lors, les survivants se virent offrir le baptême et leurs noms désormais hispanisés se confondirent bientôt avec ceux des conquérants.

    Les ethnologues anciens et modernes qui ont étudié la nature de cette race guanche ont distingué deux types bien distincts. L'un, le plus répandu, de taille haute supérieure à 1,80 m, imberbe, aux yeux et à la peau clairs, et au front de penseur. L'autre, de taille plus réduite, avec une peau sensiblement plus brune, des yeux de jais et un profil convexe qui révélerait un origine sémite. Il y a encore, mais de façon très localisée, à Gomera, des individus de courte taille et à tête large. Les Français d'abord, puis les Espagnols, furent très étonnés d'observer ce peuple guanche aux mœurs si archaïques, mais héritiers d'une civilisation évoluée et originale. Tout en ignorant l'usage des métaux et des tissus et n'utilisant que des outils en pierre, ils connaissaient en revanche l'écriture, l'astronomie et appréciaient la poésie. Leur législation, encore, était très élaborée et leur religion avait des rites compliqués. L'alphabet des Guanches, fort heureusement recueilli par les premiers missionnaires envoyés aux Canaries, ressemble aux alphabets des langues sémitiques (Phénicien, Carthaginois, Hébreu). Mais on a découvert à plusieurs reprises dans les îles de l'archipel, des inscriptions en caractères inconnus. Lors d'un voyage effectué sur place, Robert Charroux a pu photographier une des ces inscriptions alphabétiformes à La Caleta (île Hierro).

    Les linguistes ont pu établir certaines connexions entre le Guanche et les dialectes parlés par les Touaregs et par les Berbères, et plus spécialement par les Senhadja qui habitent le Hoggar. Des traces d'influence arabe semblent certaines. Il ne fait aucun doute, pour le moins, que le monde antique connut l'existence des Guanches. Ainsi, le roi de Mauritanie, Juba II, qui vivait au Ier siècle de notre ère, nous parle des îles habitées par cette ethnie. II vante leur nombreuse population et leur prospérité. L'île actuelle de Ténériffe, aux riches plantations de palmiers dattiers, était appelée jadis " Junonia ". Plus loin encore dans les siècles, Platon lui-même décrit les Guanches comme de grands hommes blonds, mais il leur prête aussi une maîtrise incomparable dans l'art de traiter les métaux et d'édifier les cités. Ce qui est incontestablement à l'opposé des possibilités guanches du XVème siècle, qui n'utilisaient plus qu'un outillage d'os, de pierre ou de bois, et aménageaient des grottes pour y habiter.
    En rapport encore avec d'anciennes relations entre les Guanches et des peuplades du Sahara, le colonel Braghine cite une trouvaille près de San Miguel, dans l'île de Ténériffe, d'une soixantaine de momies, environnées d'un grand nombre de poteries et de peaux de lion. Or, souligne cet auteur, " ce qui a plongé les savants dans une grande perplexité, c'est que le lion n'a jamais existé sur ces îles ! "( L'énigme de l'Atlantide, 1952).

    Le rapprochement linguistique du guanche et de l'arabe constituerait pour plusieurs auteurs une preuve de l'origine atlante de la population des Canaries. Les Touaregs avec qui ils auraient été en rapport, ancêtres eux-mêmes des Garamantes, seraient les descendants de ce " peuple de la mer " refoulé de la Vallée du Nil par les soldats du Pharaon Ramsès Il au XIIIe siècle avant notre ère.

    Récemment enfin, des anthropologues ont fait observer une prédominance du groupe sanguin O parmi les Canariens de souche. Or, avec eux se signalent les Basques et les Corses. Si il est à peine besoin de souligner combien le " mystère " basque n'a toujours pas été élucidé, on se souviendra que les Corses furent entraînés dans l'immense déferlement des envahisseurs venus du Nord.


    LA RELIGION

    Les Guanches semblent avoir été monothéistes : explorateurs espagnols et chercheurs actuels s’accordent à dire qu’ils vénéraient le soleil et l’eau, synonymes semble-t-il de vie ou survie dans une société basée sur l’agriculture et l’élevage. On relève également l’existence d’un jurement ( Mageb ) sur le soleil et le Telde, le majestueux volcan qui surplombe l’île de Ténériffe.

    Comme dans l’Europe néolithique, les Guanches vouaient une importance particulière à l’élément féminin, en tant que symboles de fertilité et de fécondité que personnifiait la femme. Celle-ci jouissait donc d’une place privilégiée au sein de cette communauté fortement hiérarchisée, dont témoignent les rituels de momification et la richesse des matériaux ( peaux essentiellement ) dans les sépultures.


    RITES FUNERAIRES ET MOMIFICATION

    La religion monothéiste des Guanches semble avoir associé leurs momies à des motifs peints, et gravés tant sur le mobilier funéraire que sur les parois des cavernes où les rites étaient pratiqués. En effet, les Canariens y déposaient leurs morts, le plus souvent en décubitus dorsal. Les sépultures collectives étaient courantes et aménagées de murets pour compartimenter les corps en diverses niches. Nobles et notables bénéficiaient, quant à eux, de tumuli ou de grottes artificielles selon le cas, très fréquents sur l’autre île de Gran Canaria. Les tumuli sont inexistants sur Ténériffe, et les grottes artificielles de Gran Canaria étaient généralement regroupées en nécropoles.

    La momification semble avoir été réservée aux seuls nobles et notables ( menceys ), quoique la variété des procédés donne à penser que le reste de la population ait pu aussi en bénéficier. La technique consistait en une éviscération préalable pratiquée pour les seuls menceys, mais le cerveau n’était jamais extrait comme en Egypte ancienne. Le corps était ensuite recousu et exposé au soleil pour dessèchement, avant d’être ceint de bandelettes végétales et enveloppé d’un linceul en peaux travaillées.

    Les momies exhumées depuis les grottes ont été retrouvées souvent enveloppées de jonc, avec leurs viscères placées dans des récipients déposés près du corps, ce qui rappelle là la pratique des vases canopes en Egypte.

    On a également observé divers cas de trépanation, sans doute à des fins thérapeutiques ou chamaniques. Enfin, s’il nous reste peu d’éléments sur leur culte des morts, on connaît néanmoins quelques pratiques qu’avaient les menceys nouvellement élus sur le corps de leurs prédécesseurs.


    LES PYRAMIDES DE GUIMAR

    Sur le plan architectural, l’île de Ténériffe recèle le lieu archéologique le plus spectaculaire de tout l’archipel : le site de Güímar compte plusieurs pyramides à étages, avec une orientation nord-sud sur l’axe du solstice d’été. La perfection de la taille de diverses pierres d’angle comme les structures pyramidales leur confère un caractère cérémoniel, voire astronomique : puisque l’Institut d’Astrophysique des Canaries en considère le sommet comme propice à l’observation du ciel.

    Entre les pyramides, diverses places ou aires délimitées auraient pu servir de lieu de culte ou d’expériences sur les cultures. En effet, l’observation des mouvements de la lune et du soleil peut avoir servi à l’identification de cycles agricoles, comme semble l’étayer leur localisation près des points d’eau d’une part, et l’abondance de gravures rupestres attenant aux astres comme au cosmos d’autre part.

    près un siècle de conquête, les quelques 70 000 Guanches estimés pour 1402 ( dont ~30 000 sur Ténériffe et autant à Gran Canaria ) avaient déjà étaient réduits au tiers au début du XVIe siècle. Cette baisse drastique de leurs effectifs est due moins aux guerres contre l’envahisseur qu’à leur asservissement en esclavage vers l’Espagne.

    Si la langue et le système sociopolitique des Guanches ont aujourd’hui disparu après leur destruction systématique par les conquistadors, pratique qu’ils poursuivirent ensuite en Mésoamérique, les abondants témoignages d’époque et la recherche contemporaine apportent quelques lumières, telle leur parenté linguistique avec la langue des peuplades berbères des XIXe et XXe siècles… On ne peut donc qu’imaginer ce qu’étaient ces hommes perdus au large des côtes africaines, ces bâtisseurs de pyramides soigneusement taillées et construites, qui alimentèrent des siècles plus tard les théories diffusionistes de Thor Heyerdahl.


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  • Les Olmèques. L'Enigme Olmèque






    La civilisation Olmèque est la plus ancienne et la plus mystérieuse civilisation du Mexique. Le bassin inférieur du rio Coatzecoalcos correspond à peu près au berceau légendaire de la civilisation des Olmèques.
    Baptisée « Peuple du caoutchouc » par les Aztèques, les Olmèques sont apparus au cours du second millénaire avant notre ère pour disparaître 1 500 ans avant l’essor de l’empire Aztèque.
    Civilisation fondatrice de toutes celles qui ont suivies, la région du berceau Olmèque produit de grandes quantités de caoutchouc d’où son nom.
    Les Aztèques trouvèrent dans cette région des objets rituels d’origine Olmèque et les conservèrent dans leurs propres temples.
    Malheureusement, ce bassin est exploité pour le forage pétrolier depuis 1973. Les maigres vestiges archéologiques non détruits par les espagnols, l’ont été par le dieu « argent ».

    [commentaire] #BeginLibraryItem "/Library/puce1.lbi" [/commentaire][commentaire] #EndLibraryItem [/commentaire] L’origine Olmèque

    Le problème est qu’il ne reste rien, hormis des œuvres d’art, qui puisse nous renseigner sur la nature et l’origine de la civilisation Olmèque.
    La seule certitude est que ce peuple est apparu en Amérique centrale vers 1 500 avant notre ère alors qu’il avait déjà atteint un stade de développement très avancé.

    Offrande composée de 16 figurines de jade et serpentine. Début du Ier millénaire avant notre ère. Hauteur: 20 cm. (Musée national d'Anthropologie, Mexico)

    La vérité est que l’on ne sait rien de l’organisation sociale, des rites ou de la langue des Olmèques.
    On ne sait même pas à quel groupe ethnique, ils appartenaient. Aucun squelette n’a été découvert.

    La religion olmèque, mal connue, est marquée par la prédominance du dieu-jaguar. La figure ci-dessous est caractéristique des nombreuses représentations d'homme-jaguar.

    Les représentations anthropomorphes olmèques appartiennent à deux types. L'un est négroïde, l'autre est plus fin.

    Les figures de nouveau-nés sont un thème majeur de la sculpture olmèque. Ci-dessous, l'homme porte dans ses bras un enfant inerte, aux traits mi-humains, mi-félins.

    On peut aisément faire un comparatif entre l’énigme Olmèque et l’énigme égyptienne. Les vestiges archéologiques égyptiens laissent penser que la civilisation égyptienne ancienne a surgi d’un seul coup en étant déjà entièrement constituée.
    Ces savoir-faire technologiques auraient normalement dû prendre plusieurs centaines, voire milliers d’années d’acquisition.
    Aucune trace d’évolution, d’un état primitif à une société avancée, n’a été découverte.

    John Anthony West, historien écrit:

    “ Comment une civilisation aussi complexe peut-elle surgir déjà toute faite ? La solution de cette énigme coule de source : la civilisation égyptienne n’est pas le fuit d’une évolution, c’est un héritage. »



    Comparatif de la tête du Sphinx de Gizeh (Egypte) et d'une tête olmèque trouvée à La Venta (Mexique). Il faut reconnaître que la ressemblance est troublante.

    On retrouve exactement le même cas de figure avec la civilisation Olmèque. Elle semble avoir surgi du néant.
    Il n’y a aucun doute sur le fait que la civilisation olmèque est la civilisation mère de l’Amérique centrale.
    Elle est beaucoup plus ancienne que celle des Mayas.

    Il s’agit de toute évidence d’un peuple civilisé, technologiquement avancé et qui semble avoir inventé le système de notation calendaire de points et de traits. De plus, les fouilles ont révélé une urbanisation développée. Elles ont mis au jour des canaux d'adduction d'eau en pierre.

    Monte Alban. le jeu de balle, sport rituel également pratiqué par les Mayas et les Aztèques

    L'orientation des villes suit les points cardinaux; les bâtisseurs olmèques étaient de bons astronomes.

    [commentaire] #BeginLibraryItem "/Library/puce1.lbi" [/commentaire][commentaire] #EndLibraryItem [/commentaire] Coatzecoalcos : le sanctuaire du serpent

    La légende dit que c’est là que Quetzalcóatl et ses compagnons auraient débarqué au Mexique après avoir traversé la mer orientale sur de grands vaisseaux.

    Le sanctuaire du serpent désignait peut-être l’ensemble du territoire Olmèque. Ce dernier comprenait Coatzecoalcos et plusieurs autres sites comme Tres Zapotes, San Lorenzo et La Venta.

    Cette sculpture ci-dessus baptisée "L'homme dans le serpent" a été trouvée à La Venta. On peut noter les croix en forme d'X sur la coiffe. Les symboles de la croix et du serpent apparaissent aussi sur le site de Tiahuanaco, en Bolivie, et en Egypte.

    L'homme est assis dans un étrange "mécanisme" mais là chacun est libre d'interpréter la représentation.

    De nombreuses sculptures olmèques ont été mises à jour sur ces sites. Il s’agit surtout de monolithes taillés dans du basalte ou d’autres roches dures.
    Certains monolithes pèsent plus de 30 tonnes et représentent des têtes géantes. D’autres représentent des scènes de rencontre entre deux races différentes et non amérindiennes.

    Dans cette vieille ville coloniale, un petit parc ombragé abrite une bien étrange sculpture. Au milieu se dresse une énorme tête de guerrier.
    Haute de 3 m, l’homme a les yeux clos, la mâchoire inférieure pendante et un nez épaté.

    Cette tête représente la première énigme de l’histoire des Olmèques. En effet, cette sculpture, vieille de plus de 2 000 ans, représente un homme aux traits négroïdes.
    Bien sûr, il n’y avait aucun noir africain dans le Nouveau Monde à cette époque.
    Les premiers sont arrivés avec la traite des esclaves et ce bien après la conquête espagnole.

    Désigné sous le nom de « tête de Cobata », l’énorme monolithe est le plus des 16 sculptures olmèques du même type.

    [commentaire] #BeginLibraryItem "/Library/puce1.lbi" [/commentaire][commentaire] #EndLibraryItem [/commentaire] Tres Zapotes

    Tres Zapotes était un important centre Olmèque tardif qui aurait été florissant entre – 500 et 100.
    C’est là que l’on a eu la preuve que le fameux calendrier maya provenait des olmèques.
    Une stèle, mise à jour, écrite selon le système codé maya, correspond au 3 septembre 32 avant notre ère.

    Le calendrier olmèque nous ramène à l’énigmatique date initiale du 13 août 3114 avant notre ère, à laquelle est associée la date de la fin du monde, l’an 2012 de notre ère.

    Dans la même ville, on a découvert une tête géante. Elle est datée d’environ 100 avant notre ère et mesure près d’1,90 m de haut.
    Il s’agit là encore d’un guerrier africain qui porte un casque avec de longues jugulaires. Le visage reflète la colère.

    L’autre découverte, encore plus extraordinaire, est celle de jouets pour enfants. Il s’agit de petits chiens à roulettes.

    Cette découverte remet en cause la théorie selon laquelle la roue était inconnue en Amérique centrale jusqu’à l’époque de la conquête.

    San Lorenzo est le plus ancien site olmèque connu à ce jour. Il est daté de 1 500 ans avant notre ère.
    Pourtant la culture olmèque semble déjà très développée.
    Malgré les recherches des archéologues, pas une seule trace de la phase de développement de la civilisation olmèque n’a été retrouvée.

    On a retrouvé à San Lorenzo plus d’une vingtaine de réservoirs artificiels, reliés entre eux par un réseau de conduites. Une partie de ce réseau passait par un aqueduc. Il s’agit là d’un réseau hydraulique élaboré.

    Tête découverte à San Lorenzo

    Sous terre, on a découvert cinq tombes renfermant des têtes négroïdes. Ces étranges tombes contenaient également des objets précieux et des statuettes dont certaines ont été mutilées avant d’être enterrées.
    La datation au carbone 14 de fragments de bois prouvent seulement que ces têtes datent d’au moins 1 200 ans avant notre ère mais rien ne prouve qu’elles ne sont pas plus anciennes.

    Actuellement, ce site archéologique est coupé en deux par un aérodrome. Les raffineries pétrolières se dressent partout. Les bulldozers ont tout rasé avant que les vraies fouilles aient pu commencer.

    La Venta est le plus grand centre cérémoniel olmèque connu. Le site couvre plus de 5 km² et occupe un îlot marécageux sur le Rio Tonala.

    Autrefois, se concentraient là des constructions monumentales. La datation au carbone 14 suggère que les Olmèques s’y sont installés entre – 1 500 et – 1 100 et qu’ils ont occupé le site jusqu’en – 400 avant notre ère.

    A partir de cette date, les constructions ont été arrêtées. De plus, les édifices ont été défigurés ou démolis. Plusieurs têtes géantes ont été enterrées.

    Pourquoi ? Que s’est-il passé en 400 avant notre ère ?



    Tête olmèque de La Venta

    Outre les têtes négroïdes, plusieurs sculptures de La Venta représentent des hommes de type caucasien, de grande taille, aux traits fins et au nez droit, barbus et aux cheveux raides.

    Découverts à la Venta et Monte Alban, les bas reliefs ci-dessous semblent représenter des personnages barbus de type caucasien.

    Il est à noter que la divinité d'Amérique Centrale Quetzalcoatl était, selon les descriptions, de grande taille, à peau blanche et barbue.



    Zoom Image

    D’où venaient ces deux types raciaux inconnus des olmèques ? Il semble pourtant évident que les têtes ont été reproduites d’après un modèle humain.

    Le site de La Venta était à l’origine entouré d’un mur de 600 colonnes. Cette « palissade » de 3 m de haut était infranchissable.
    De quoi les olmèques voulaient-ils donc se protéger ?



    Zoom image. Urne funéraire en terre cuite retrouvée dans une tombe de Monte Alban

    Sur ce site a également été découvert une stèle de 4,80 m de haut. Les bas-reliefs représentent la rencontre entre deux hommes.
    L’un des personnages est complètement défiguré. L’autre est un homme barbu, aux traits caucasiens, baptisé par les archéologues « Oncle Sam ».

    D’autres hommes « blancs » peuvent être identifiés parmi les vestiges. Qui étaient-ils ? Quand ces hommes sont-ils arrivés en Amérique centrale ?

    [commentaire] #BeginLibraryItem "/Library/puce1.lbi" [/commentaire][commentaire] #EndLibraryItem [/commentaire] Théories des archéologues et historiens

    Certains historiens ont avancé l’hypothèse selon laquelle les hommes « blancs » seraient des Phéniciens qui auraient franchi le détroit de Gibraltar et traversé l’atlantique au second millénaire avant notre ère.
    Les personnages « noirs » seraient des esclaves capturés par les Phéniciens.

    Que des peuples aient traversé l’atlantique avant Christophe Colomb, cela ne fait aucun doute.
    Cependant, dans ce cas précis, aucun vestige, comme des poteries par exemple, de type phénicien n’a été découvert sur les sites olmèques.
    De plus, les sculptures et représentations n’ont rien de commun avec l’art phénicien.
    D’ailleurs, d’un point de vue purement artistique, ces œuvres d’art n’appartiennent à aucune culture connue.

    [commentaire] #BeginLibraryItem "/Library/puce1.lbi" [/commentaire][commentaire] #EndLibraryItem [/commentaire] Monte Alban

    Datant de 3000 ans environ, Monte Alban consiste en une immense aire rectangulaire, la »Grande Plaza », entourée de pyramides et autres édifices.



    Une écriture hiéroglyphique complexe a été découverte à Monte Alban. Seule une petite quantité de ces glyphes a pu être décryptée. On a pu déchiffrer les signes numériques et ceux du calendrier qu’on retrouve plus tard chez les Mayas.
    Il s’agit là de la plus ancienne écriture connue au Mexique.

    Plusieurs dizaines de stèles représentent des hommes « noirs » et caucasiens, égaux dans la mort.
    Ce qui va totalement à l’encontre de la théorie des esclaves phéniciens. D’ailleurs, qui a déjà vu un esclave porter un casque ?

    Ces représentations sont de moins bonne qualité que celles de La Venta. A Monte Alban, ces étrangers sont des cadavres, nus et la plupart châtrés.

    Ces stèles sont datées entre l’an 1000 et l’an 600 avant notre ère. Cette datation n’est pas absolue.
    Contrairement à la Venta, à Monte Alban, les sculptures racontent une triste histoire : guerre, mort et chute de ces énigmatiques étrangers.

    Sans vouloir me montrer très critique, les archéologues ont pris un raccourci pour expliquer que ces sculptures représentent « les cadavres de prisonniers capturés dans une bataille ».

    Zoom Image. Diverses têtes olmèques, pesant chacune plus de 60 tonnes

    Les sites archéologiques:



    San Lorenzo, La Venta, Laguna de los Cerros et Tres Zapotes furent les quatre grands centres urbains de la culture Olmèque à se succéder dans cet ordre au cours de l'existence de cette civilisation connu du grand public surtout pour ses énormes têtes de pierre.


    Le site olméque de San Lorenzo (Méxique)



    Carte de sites



    San Lorenzo est un site olmèque dans l'État du Veracruz au Mexique à 17° 44’ N, 94° 48’ W. Son nom olmèque nous est inconnu. Il constitue avec La Venta un des deux sites majeurs de cette civilisation mésoaméricaine. San Lorenzo constitue en fait un ensemble de trois sites: San Lorenzo proprement dit, Tenochtitlan et Potrero Nuevo. Le site principal est aujourd'hui situé sur un plateau qui longe la rivière Coatzacoalcos, à 60 kms de la côte du golfe du Mexique. Vers -1200, le site devait être une île. Il date de l'Époque préclassique traditionnelle ou de l'Époque I selon duverger. Richard A. Diehl distingue trois périodes :



    San Lorenzo (-1150 à -900)
    Nacaste (-900 à -700)
    Palangana (-600 à -400)
    Ensuite le site a été abandonné.


    Histoire des fouilles


    San Lorenzo a été découvert et fouillé par Matthew Stirling et Drucker en 1945. Ils y découvrirent de nombreuses sculptures, parmi lesquelles cinq des fameuses têtes colossales. L'archéologue américain Michael D. Coe reprit les fouilles en 1964 et y consacra trois ans. Des analyses au carbone 14 permirent d'établir l'antiquité de San Lorenzo, antérieure à La Venta. C'est en 1960 que l'archéologue Alfonso Medellín Zenil avait découvert dans les montagnes de los Tuxtlas les carrières de basalte, d'où proviennent sans doute les sculptures. Entre 1990 et 1996, le «Proyecto Arqueológico San Lorenzo Tenochtitlan» a permis de localiser de nombreuses autres sculptures. En mai 1994 fut découverte la dixième tête colossale du site. Les fouilles d'Ann Cyphers ont permis d'établir de nouvelles dates au radiocarbone (-1700).

    Le site

    Tête colossale 6 de San LorenzoIl est difficile de s'imaginer à quoi ressemblait San lorenzo à son apogée (-900). Le site occupe environ 500 ha. Le plateau a fait l'objet d'importants travaux de terrassement. Il est parsemé d'étangs artificiels («lagunas»), qui sont l'objet d'une controverse entre archéologues. Au moins dix têtes colossales et plusieurs trônes formaient des alignements rituels. On pense actuellement que les têtes colossales sont des représentations de souverains. Beaucoup de ces monuments sont concentrés dans la partie ouest du plateau. On y trouve une résidence royale appelée «Palais rouge» ainsi qu'un atelier de sculpteurs. On considérait jadis (Soustelle) que les sculptures de San Lorenzo avaient été mutilées lors d'une révolte qui aurait mis fin à la dynastie. On pense maintenant plutôt que les Olmèques resculptaient d'anciens monuments. Le site comporte également un système de canaux souterrains faits de pierres en U soigneusement ajustées, avec une pente de 2%.



    La phase Nacaste qui suit l'écroulement de San Lorenzo n'a livré aucun monument. Elle se distingue par un type de céramique différent. La dernière phase (Palangana) est contemporaine du grand centre de La Venta. Elle est marquée par la construction d'une série de tumuli. On ignore si San Lorenzo dépendait de La Venta à cette époque.

    Les têtes Olméques














































    Le site de la Venta

    La Venta est un site olmèque, situé dans une plaine alluviale sur île qui surplombe l'ancien cours de la rivière Palma, dans l'État mexicain de Tabasco, à une quinzaine de kilomètres du golfe du Mexique à 18° 07’ N, 94° 03’ W. Comme tous les autres sites de cette civilisation, son nom olmèque nous est inconnu.

    Il date de l'époque préclassique traditionnelle ou de l'Époque I selon Duverger. La datation au carbone 14 lors des fouilles de 1955 a donné une fourchette qui va de -1000 à -600. Des restes de charbon de bois sur la Grande Pyramide fournissent une date de 394 + 36 ans av. J.C. Le site a sans doute été abandonné peu après -400.
    Carte de sites olmèques


    Histoire des fouilles

    En 1925, le Danois Frans Blom, de l'Université Tulane et l'ethnographe Olivier Lafarge, qui exploraient le sud-est du Mexique, atteignirent une île entourée de marécages. Ils découvrirent plusieurs monuments, en autres la deuxième tête colossale connue. Comme l'existence de la civilisation olmèque n'était pas encore connue, ils les attribuèrent aux Mayas. L'olmécologie ne se développa que dans les années 30. Matthew Stirling commença à fouiller le site et y découvrit de nombreux autres momuments. Les fouilles du complexe A par l'Université de Berkeley en 1955 ont confirmé l'ancienneté du site. On y a malheureusement aussi trouvé des gisements de pétrole . La compagnie pétrolière mexicaine PEMEX est responsable de nombreux dommages causés au site. Le poète Carlos Pellicer a sauvé les plus belles sculptures en créant un parc archéologique à Villahermosa, où elles ont été transportées. Grâce aux efforts de l'INAH (Instituto Nacional de Antropologia e Historia), l'Etat de Tabasco a finalement acheté une centaine d'hectares du site en 1986 et en a fait une zone archéologique protégée. Les originaux des monuments on été remplacés par des moulages. Les dernières fouilles datent de 1984.
    Le site

    «La Abuelita»

    Le site est parsemé de tumuli, qui forment des ensembles appelés «complexes» et désignés par des lettres de A à I. Ils forment un ensemble cérémoniel, dont non seulement les tumuli, mais également les sculptures et les offrandes cachées font partie intégrante. Faute de fouilles, il est impossible de savoir si des bâtiments occupaient les sommets des tumuli. Une des hypothèses est que les tumuli étaient le théâtre de cérémonies qu'on pouvait observer des cours en contrebas. La plupart des tumuli de la partie nord ont été détruits lors de l'exploitation du gisement pétrolier. Deux groupes de sculptures, dont quatre têtes colossales, sont tout ce qu'il en reste. Les ensembles les plus importants sont les complexes A, B, C et l'« acropole Stirling ». Le complexe C, formé de cinq tumuli, est connu sous le nom de «Grande Pyramide». Il est haut de 30 m. et contient près de 100.000 m3 de terre. Une terrasse de terre couvre le bas des parties ouest, est et sud. On croyait qu'il était rectangulaire jusqu'à ce qu'il soit dégagé de la végétation qui le couvrait. Il s'agit en fait d'un cône sans terrasse, creusé de sillons.

    Au pied de la pyramide, du côté sud se trouvaient six stèles. L'une d'entre elles, la Stèle 5, représente trois personnages observés par un quatrième au-dessus d'eux. Non loin se trouvaient deux monuments (les « autels » 4 et 5), qu'on considère généralement comme des trônes destinés au souverain. Ils représentent chacun un être humain dans une niche. L'un d'eux tient un bébé.






    les « autels »

    Au sud de la pyramide, une grande esplanade aurait permis à plusieurs milliers de personnes d'assister à des cérémonies. A droite se trouve une grande terrasse appelée l'« acropole Stirling».

    Le complexe A, au nord de la grande Pyramide, est la partie la plus curieuse du site. Il est composé de deux cours entourées de tumuli. L'endroit se distingue par l'utilisation massive d'argile et de sables de couleurs différentes pour construire les soubassements. Aux éléments visibles en surface correspondent des éléments souterrains : tombes et offrandes massives forment un ensemble complexe. En surface se trouvaient deux des monuments les plus célèbres de l'art olmèque. L'« Ambassadeur » représente un personnage qui tient une espèce de drapeau. Il est accompagné de quatre glyphes qui comptent parmi les plus anciens de la Mésoamérique. L'un de ces glyphes représente une trace de pied, qui signifie «marcher» chez les Aztèques.

    L'autre est connu sous le nom de «La Abuelita» («grand-mère») et représente une créature humaine tenant un bol.


    Le complexe A, au nord de la grande Pyramide, est la partie la plus curieuse du site. Il est composé de deux cours entourées de tumuli. L'endroit se distingue par l'utilisation massive d'argile et de sables de couleurs différentes pour construire les soubassements. Aux éléments visibles en surface correspondent des éléments souterrains : tombes et offrandes massives forment un ensemble complexe. En surface se trouvaient deux des monuments les plus célèbres de l'art olmèque. L'« Ambassadeur » représente un personnage qui tient une espèce de drapeau. Il est accompagné de quatre glyphes qui comptent parmi les plus anciens de la Mésoamérique. L'un de ces glyphes représente une trace de pied, qui signifie «marcher» chez les Aztèques.

    L'autre est connu sous le nom de «La Abuelita» («grand-mère») et représente une créature humaine tenant un bol.


    L'« Ambassadeur »

    Le complexe A comportait cinq tombes, accompagnées d'offrandes. Les deux plus remarquables sont les tombes A et B. Les murs et le toit de la tombe A étaient formés de colonnes de basalte. On pense qu'elle contenait deux corps. Malheureusement le sol acide de la région n'est pas favorable à la conservation de restes humains.


    colonnes de basalte

    Telle qu'elle est présentée actuellement à ciel ouvert dans le parc archéologique, cet ensemble ne donne certainement plus aucune idée de sa signification dans l'ensemble souterrain du complexe A. La tombe B, située à peu de distance de la précédente, était constituée d'un magnifique sarcophage de grès décoré d'une représentation de were-jaguar. Les autres éléments souterrains sont des «caches» qu'on qualifie d'«offrandes», de «pavements» ou de «mosaïques» lorsque ces pavements forment un motif. On a retrouvé cinq «offrandes massives» : de grandes fosses creusées au travers des sols existants. La plus célèbre est l'offrande massive 1. Au fond de la fosse se trouvent 28 couches de blocs de serpentine, une matière semi-précieuse, pesant plus de 1000 tonnes. Immédiatement au-dessus se trouvait la mosaïque qui a fait l'objet de nombreuses discussions. On ne sait en fait pas ce qu'elle représente, ni même dans quel sens il faut la regarder !

    Jacques Soustelle a émis l'opinion qu'il s'agissait du «masque stylisé d'un jaguar à la tête couronnée de quatre ornements en forme de losanges.» L'opinion la plus communément admise est toujours qu'il s'agit d'une représentation de were-jaguar, mais qu'il faut inverser le sens de la composition : les losanges se trouvent vers le bas. Le front de la créature présente la fente en V caractéristique de nombreuses représentations olmèques. Mais pourquoi aurait-elle quatre yeux ? Selon Caterina Magni[1], il ne s'agit pas d'une image figurative mais d'un code graphique abstrait évoquant, entre autres, le glyphe « quatre points et une barre » significatif de la division quadripartite de la terre.



    la mosaïque

    La «petite offrande» la plus connue pourrait constituer une scène religieuse. Au fond d'une fosse étroite avaient été disposés en position verticale 16 statuettes humaines et six haches (en anglais «celts») disposées comme des stèles en arrière-plan.




    16 statuettes humaines et six haches (en anglais «celts»)

    Si quatorze des personnages sont en serpentine, les spécialistes ne sont pas d'accord sur lequel des deux derniers personnage joue le rôle principal, celui en jadéite ou celui en basalte.

    Les Olmèques avaient une prédilection pour des matériaux comme la jadéite ou la serpentine. Ces quelques exemples donnent une idée de l'interprétation problématique des découvertes.

    L'incroyable complexité du site, même dans son état défiguré actuel, incline à penser qu'il s'agit d'un paysage sacré, qui constitue un «interface» entre le mode humain et le monde surnaturel. Cette idée est d'autant plus séduisante que le déchiffrement de l'écriture maya permet maintenant de mieux comprendre cette fonction du centre cérémoniel dans les civilisations mésoaméricaines. L'importance colossale de ces travaux non-utilitaires, la nature des matériaux, qui viennent tous de loin, impliquent une coordination qui n'est possible que dans une société hiérarchiquement organisée.

    Le site de la Venta est orienté nord-sud, comme ceux de San Lorenzo ou de Chalcatzingo. On a donc toutes les raisons de penser que cette orientation est intentionnelle, d'autant plus qu'elle présente un décallage de 8° ouest, de sorte que le site est en alignement avec une montagne située à une centaine de kms au sud de La Venta, et qui est visible du sommet de la «grande pyramide». La pyramide elle-même semble diviser le centre de La Venta en deux zones. Dans la partie sud, «publique», où étaient situés la plupart des trônes («autels»), auraient eu lieu des rituels accessibles à l'ensemble de la population. La partie située au nord de la pyramide, où se trouvent les structures souterraines, n'aurait été accessible qu'aux dirigeants, qui y entraient en contact avec leurs ancêtres et le monde surnaturel. On ne peut que répéter qu'en l'absence de documents écrits il ne s'agit toujours là que d'hypothèses, que la multiplication des parallèles avec d'autres civilisations américaines mieux connues, PIPI CACA

    L'abandon de La Venta, ainsi que des villages environnants date de plus ou moins -400. Les théories les plus récentes y voient la conséquence de mouvements tectoniques dans la région, qui auraient modifié le cours des rivières.














    Tes Zapotes



    Tres Zapotes est un centre épi-olmèque découvert dans l’État de Veracruz, au Mexique, à proximité d’Acayucan dans le golfe du Mexique. Le site archéologique de Tres Zapotes a été exploré de 1938 à 1940 par William Sterling. La découverte de la stèle C a permis de préciser une datation de l’an -32 qui serait probablement la plus ancienne stèle connue en compte long de la Mésoamérique.





    Arrière de la stèle C



    Cuicuilco

    Cuicuilco est un site archéologique précolombien situé dans le sud du district fédéral de Mexico, au sud de la réserve écologique du Pedregal. La pyramide principale a pour coordonnées 19° 18’ 06’’ N, 99° 10’ 54’’ W.Ce fut la première cité à s'installer sur les rives du lac Texcoco et fut aussi, pendant Ier millénaire av. J.-C., la plus importante ville de la vallée de Mexico. Le mot peut signifier en Nahuatl « lieu des chants et de la danse » ou « lieu des chants et des couleurs »

    Histoire

    Des vestiges de plusieurs villages font penser qu'une première communauté pratiquant l'agriculture s'installa dans la région aux environs de 1200 av. J-C. Cuicuilco se développe peu à peu, notamment sous l'influence des Olmèques, et les premières plates-formes circulaires apparaissent entre -1000 et -800.Entre 800 et 600 av. J-C., La cité devient le point de rencontre de la vallée et un important centre religieux si l'on en juge la taille des monuments. En effet, c'est pendant cette époque qu'est construite une grande pyramide de base circulaire d'environ 100 m de diamètre et de 20 m de haut (qui est aujourd'hui restaurée et que l'on peut visiter).

    Entre -600 et -200, elle forme une importante société d'environ 20 000 habitants, très avancée et hiérarchisée, et développe une céramique particulière et différente des autres cultures mésoamérindiennes.

    C'est l'apogée de cette culture, car à partir de -100 commence une forte activité du volcan Xitle situé à proximité. De plus, la cité de Teotihuacan est en plein essor et commence à devenir un important centre religieux.La ville, qui subit plusieurs éruptions volcaniques, est finalement abandonnée au profit de Teotihuacan qui s'incorporera de toute cette culture. Elle sera enfin complètement détruite et recouverte de lave aux alentours de 300-400 ap. J.-C.

    Situation actuelle

    Le site se retrouve immergé dans le principal centre économique et industriel du Mexique: Mexico. Ceci a mis Cuicuilco dans une situation dificile. D'un côté les intérêts économiques et la planification moderne et de l'autre côté, la conservation et la législation du patrimoine archéologique de la République mexicaine .

    Cuicuilco est divisé en deux zones. La première, connue comme Cuicuilco A, se trouve dans le centre cérémoniel. L'autre, appelée Cuicuilco B, se trouve à l'ouest de Cuicuilco A dans le centre sportif de la ville olympique.

    Son importance est reconnue par de nombreux historiens et archéologues, mais il a été beaucoup moins étudié que d'autres sites comme Teotihuacan ou Tula. En effet, toute la zone est recouverte de lave qui complique les travaux d'excavation. La difficulté supplémentaire est la présence de bâtiments modernes construits à même le site. En effet, encore situé à l'écart de la ville au début du XXe siècle, il a subi l'urbanisation massive de Mexico et fait désormais partie d'une aire protégée.

    liens http://www.latinamericanstudies.org/olmec-colossal-heads-1.

    Les Olmèques

    Les Olmèques constituent une énigme : on ignore jusqu'à leur nom véritable. Ils vénéraient le Jaguar qu'ils considéraient

    comme leur ancêtre. Mais pourquoi les Olmèques avaient-ils des signes de navigation céleste s’ils ne naviguaient pas dans le ciel ?

    Les Olmèques constituent une énigme : on ignore jusqu'à leur nom véritable. Celui que nous connaissons leur a été donné par les Aztèques et signifie à peu près " hommes caoutchouc" ou "les gens originaires du pays du caoutchouc", vraisemblablement parce qu'ils ont inventé le jeu de pelote avec une balle de latex (jeu qui fut populaire dans toutes les tribus indiennes).

    Ce nom définit un ensemble de sites, d'œuvres monumentales et de sculptures caractéristiques, un type de céramique et divers objets et ustensiles à caractères communs. A partir de ces données, les scientifiques ont défini une identité culturelle. Les Olmèques vécurent selon C. Magni (1999) entre 1500 Av JC et 150 Après JC, mais leur existence est surtout attestée entre 1500 et 400 Avant JC. Ils furent la source d'un style artistique et d'une iconographie qui émergent au formatif (phase chronologique Olmèque).

    Les ossements humains qui ont été retrouvés présentent des mutilations dentaires ou encore des déformations crâniennes. Nous n'avons pas retrouvé de trace concrète d'écriture, mais peut être des bases sous forme d'idéogrammes. Nous ne sommes pas non plus certains de la langue qu'ils parlaient. Les Olmèques ont été rattachés à la famille linguistique Maya (Coe, 1962), Mixe-Zoque (Lowe, 1977), ou encore à un ensemble multiethnique (Niederberger, 1987). Aujourd'hui, dans cette zone la langue parlée est le Popoluca, de la famille du Mixe-Zoque.

    Le peuple Olmèque semble vivre de manière très hiérarchisée, selon une sorte de chefferie ou de " monarchie ", dans le sens féodal du terme. Pour Drucker (1981) il s'agirait d'une société Etatique, pour Magni (1999) d'une société clanique.

    L'organisation sociale présente une phase d'évolution avancée vers la stratification en classes et la spécialisation professionnelle. La supervision des tâches, indispensable à leurs entreprises, implique nécessairement une forte hiérarchisation de la société, en fonction d'une organisation politique et sociale. L'économie semble basée sur l'intensification de la production, le stockage, l'innovation des moyens de production et une meilleure division du travail, notamment par la spécialisation. Ils créèrent de grands centres cérémoniels, et l'on pense qu'ils prirent sous leur tutelle plusieurs villages et groupes voisins en les intégrant aux centres principaux.

    Une importante concentration de population, de pouvoir et de connaissances pour les groupes qui vivent dans les centres (les dirigeants, les prêtres, les artistes, les artisans et peut-être aussi les marchands). Les dirigeants semblent avoir le privilège de l'accès à la maîtrise des connaissances et l'exclusivité de certaines fonctions. Les familles d'élites semblent s'affilier aux divinités et s'en proclament les descendants. Tout porte à croire que le pouvoir était héréditaire. La population qu'ils dirigeaient semble être importante; la structure sociale se voit du même coup, allant vers la complexification. L'architecture elle-même est le reflet de cette hiérarchie. On trouve des édifices publics et des bâtiments privés, de factures très variables, montrant bien la place privilégiée de certains. Il existe aussi de nombreux colliers, pendentifs, miroirs et parures portés, sans nul doute, par ces dirigeants.

    L'agriculture est l'une des ressources principales de subsistance (le maïs est domestiqué dés 2250 avant JC), l'homogénéité du milieu tropical humide favorise cette activité. L'écosystème est riche et varié. Les premières communautés sédentaires du Tabasco et du Veracruz ne sont pas que des agriculteurs, mais également des collecteurs de crustacés et de mollusques. La cueillette, la chasse et la pêche sont aussi pratiquées, et la domestication semble faire son apparition très tôt (chiens ou encore dindons).

    Les anciens Olmèques avaient élaboré des formules de navigation céleste.

    L’astronaute de la NASA Gordon Cooper expose ses convictions quant à l’existence d’une intelligence extra-terrestre, et évoque même la haute probabilité selon laquelle une prise de contact aurait déjà eu lieu. Son équipe photographique de la base d’Edwards, en Californie, a capturé sur la pellicule l’atterrissage d’un engin en forme de disque. Gordon Cooper affirme aussi qu'au cours de ses dernières années à la NASA, s'être intéressé à la chasse aux trésors sous-marins au large du Mexique. Un jour, accompagné d’un photographe du National Geographic, il a embarqué à bord d’un petit avion pour une île située dans le Golfe du Mexique. Là, les autochtones ont attiré son attention sur des monticules de forme pyramidale, sous lesquels il a trouvé des ruines, des objets façonnés et des ossements et il s’est avéré que ces objets dataient de 5 000 ans ! Après avoir contacté le Gouvernement mexicain, il a été mis en relation avec le responsable de l’Institut d’Archéologie Nationale, Pablo Blush Romero. L’astronaute et l’homme d’Etat sont retournés sur les lieux des fouilles, accompagnés cette fois-ci d’une équipe d’archéologues mexicains. La date des ruines a été confirmée à 3 000 avant J.C.

    En comparaison avec les autres civilisations évoluées, on en savait alors relativement peu sur les Olmèques qui ont sculpté les immenses statues de leurs visages, lesquelles statues nous indiquent qu’ils étaient originaires de l’Afrique Noire. La civilisation olmèque était remarquable et parmi les découvertes qui ont le plus intrigué Gordon Cooper, il y avaient ces inscriptions qui, une fois traduites, se sont avérées être des formules mathématiques utilisées de nos jours dans le cadre de la navigation, ainsi que des tracés précis de constellations, dont certaines n’ont été officiellement découvertes qu’avec l’invention du télescope moderne. Ce sont ces découvertes qui, davantage que les expériences de Cooper en tant qu’astronaute, ont motivé l’écriture de son livre. « Cela m’a amené à me poser les questions suivantes : Pourquoi les Olmèques avaient-ils des signes de navigation céleste s’ils ne naviguaient pas dans le ciel ? Et si « quelqu’un » leur avait transmis ces connaissances, de qui pouvait-il s’agir ? »

    L'un des plus grands efforts technologiques entrepris par les Olmèques est la construction des premiers systèmes de contrôle hydraulique de la Méso-Amérique préhispanique, à San Lorenzo ou encore à La Venta, avec des réseaux de canalisations souterraines. Les Olmèques sont également des innovateurs, dans le domaine de l'organisation des centres cérémoniels : ils orientent les édifices en fonction des points cardinaux. Les plans sont stricts et les axes précis, ils ne laissent rien au hasard. Les édifices sont de très grandes dimensions, construits en terre et en argile, on trouve parfois quelques éléments d'architecture en pierre (dallages, colonnes, murs), mais cette architecture reste tout de même assez rudimentaire. Les grands centres urbains que l'on connaît, comportent des monuments pyramidaux, des monolithes sculptés, des plates-formes, des stèles, des autels et des caches pour les figures votives. Ils pratiquent également l'ensevelissement d'offrandes (selon Soustelle, 1979, ils en seraient les initiateurs) et semble t-il la mutilation des oeuvres.


    Les premiers centres urbains remontent à 1250 avant JC et se succèdent pendant environ six siècles. Les principaux sites Olmèques sont, entre autres La Venta et Villahermosa, dans le Tabasco ; San Lorenzo, Tres Zapotes et Laguna de los Cerros, dans le Veracruz. Ces sites sont souvent recouverts par des occupations ultérieures. Des sites comme La Venta ou San Lorenzo sont accompagnés de petits sites périphériques. Les grands centres semblent souvent avoir été précipitamment abandonnés. Ces grands mouvements de population seraient liés selon Santley (1997) à l'activité volcanique de ces région.

    Les Olmèques sont installés au Tabasco et dans le Veracruz, mais leur influence ne s'arrête pas là. Les traits et les attributs de l'art Olmèque se sont disséminés. L'influence s'est faite sentir sur l'altiplano central, Oaxaca et le Guerrero parce que nous nommerons la route occidentale, et sur la côte pacifique et l'Amérique centrale, par la route sud. Ces régions, ayant subis l'influence Olmèque, sont dites " périphériques " ou " hors zone métropolitaine ". Loin de leur territoire d'origine les Olmèques ont donc laissé des traces de leur passage, de leur séjour ou de leur influence. Il faut toujours garder à l'esprit que la présence Olmèque est parfois abusive et qu'il s'agit là d'une distribution large pour un art à la base représentatif de la côte du golfe. Les zones périphériques comportent peu de sites majeurs Olmèque, leur influence se remarque surtout dans l'art mobilier et dans les motifs. De plus les pièces Olmèques sont assez souvent retrouvées hors contexte ou dans des contextes non-Olmèques, ce qui présente bien l'hétérogénéité de la distribution de cet art. Bernal (1967) pense que certaines des régions des zones périphériques ont leur évolution propre et sont assez avancées pour assimiler les traits de la culture Olmèque. Les œuvres produites sont alors nommées Olmècoïdes. Ces œuvres Olmèques, généralement de petites dimensions ont été retrouvées dans de nombreux sites. On commence à parler d'un " empire Olmèque " (Caso, 1965), s'étalant de la côte du golfe du Mexique, au plateau central (Tlatilco), en passant par le Morelos (Chalcatzingo), le Guerrero (Oxtotitlàn), Oaxaca (Monte Alban), Puebla (Las Bocas) et le long du Pacifique jusqu'au Nord du Costa Rica (péninsule de Nicoya). Leur présence est principalement attestée par l'existence, sur place, de sculptures portables, d'objets rituels, de figurines, de céramiques ou de motifs typiquement Olmèques. Mais toutes ces données sont-elles véritablement le fait des Olmèques ? Il est peut-être abusif de parler d'empire et il semble plus approprié de parler d'échanges avec des cultures locales et d'assimilation d'éléments Olmèques dans ces cultures. Il existe donc, outre les grands centres, de petits villages non Olmèques à structures publiques, où leur influence se fait sentir, comme San José Mogote, Huitzo ou encore Chalcatzingo.

    Nous pensons qu'ils ont construit un important réseau d'échanges, qui se serait surtout développé au formatif moyen. Ceci leur aurait permis d'importer les matières premières et les produit manufacturés qu'ils désiraient et d'exporter leurs marchandises et leur culture. Les rapports qu'ils entretenaient avec leurs voisins, étaient-ils juste d'ordre commercial, ou également d'ordre militaire, colonial… ? Nous resterons prudent quant aux hypothèses d'invasion, de conquête ou de colonisation, comme le suggère C Magni (1999) " nous préférons nous baser sur une aire culturelle ouverte aux échanges ". La zone métropolitaine est un ensemble homogène, mais l'on constate dans les zones périphériques des diversités liées aux situations locales. Les premières sociétés hiérarchisées apparaissent entre 1200-700 avant JC, sur la côte du golfe avec les Olmèques, entre 1400-450 BC dans la vallée de Oaxaca et entre 1500-200 avant JC dans le Morelos... Grove et Flannery (1994) parleront d'horizon Olmèque, c'est-à-dire ayant un rôle catalyseur pour l'évolution ultérieure des autres peuples méso-américains. Toutefois d'autres cultures étaient déjà présentes dans certaines régions et n'ont fait qu'intégrer des motifs Olmèques dans leur propre culture.

    Nous pouvons donc constater que les informations que nous avons, commencent à être conséquentes, mais qu'elles restent incomplètes. Quoiqu'il en soit, ces dernières années, les travaux tendent à s'intensifier, se diversifier et s'ordonner. On commence à connaître l'habitat, les réseaux de sites et quelques ateliers de taille, notamment grâce aux travaux de A. Cyphers Guillen (1997) à San Lorenzo ou de S.D Gillespie (1996) à Llano del Jicaro.




    CHRONOLOGIE DE LA CULTURE OLMEQUE

    À la fin du Pléistocène, le réchauffement du climat entraîne surtout des progrès de l’aridité et la disparition d’une bonne partie des animaux qui, à la période précédente, avaient pu constituer pour les premiers groupes humains un précieux gibier. La cueillette des plantes comestibles prend alors le pas sur la chasse et prépare la domestication des espèces végétales. C’est ainsi que les populations mésoaméricaines entrèrent vers -7 000 avant J.-C. dans la période agricole dite archaïque qui durera jusque vers – 2000, au début d’une autre phase, dite période de formation. Des traces des premières expériences agricoles concernant la courge, le maïs, le haricot et le piment ont été identifiées dans le Tamaulipas et surtout dans la vallée de Tehuacan, dans la province de Puebla. Plusieurs phases ont pu être distinguées dans cette région aride et propice à la conservation des restes alimentaires.

    -7000 -5000 : Période d’El Riego. Des petits groupes itinérants vivant en grotte ou en campement de plein air récoltent des céréales et des plantes comme l’avocat, le piment et la courge.

    -5000 : Début de la période dite de Coxcatlàn qui voit l’apparition du maïs « domestique ». On utilise désormais des meules de pierre pour broyer les plantes récoltées.

    -3400 -2300 : Période d’Abejas. Des coupes et des jarres sont façonnées dans la pierre et annoncent les travaux de poterie ultérieurs. La sédentarisation progresse et des villages faits d’habitations circulaires creusées dans le sol apparaissent.

    -2300 -1500 : Période de Purron qui marque la fin de la période archaïque de la vallée de Tehuacan. Des conditions exceptionnelles ont facilité les recherches dans cette région mais il est probable que la culture du maïs est apparue ailleurs durant cette longue période archaïque notamment dans les basses terres où ses traces ne se sont pas conservées.

    La période dite de formation s’étend, selon les régions de -2000 ou -1600 jusqu’à l’ère chrétienne ou au IIIe siècle après J.-C. en pays maya. Plusieurs cultures maîtrisant les techniques de la céramique apparaissent dans le sud-est du Chiapas et au Guatemala voisin vers le milieu du IIe millénaire avant J.-C. (culture de Barra vers -1600, culture d’Ocos un siècle plus tard) dont les représentants pratiquent conjointement la pèche, l’élevage des tortues, le ramassage des coquillages et la culture du maïs et d’autres plantes vivrières en retrait de la côte. Les décors encore rudimentaires qui ornent la céramique et la réalisation des figurines livrées par le site d’Aquiles Serdan témoignent de l’apparition des premières productions artistique mexicaines. Au Guatemala, la zone archéologique de Kaminaljuyù a révélé le site de Las Charcas. La culture du Peten apparue vers -800, le site de Chiapa de Corzo au Chiapas (-1500 -800), celui de San José Mogote dans l’Oaxaca (1150-850 av. J.-C. , les villages de Tlatilco, Zacatenco et El Arbolillo, proches du lac de Texcoco et influencés jusque vers -900 avant J.-C. par la civilisation olmèque, témoignent de la croissance de la population et des progrès de l’agriculture durant toute cette période.

    -1200 -400 : Phase de développement de la culture olmèque, illustrée principalement par les sites de La Venta, de San Lorenzo Tenochtitlan et de Laguna de los Cerros, dans les basses terres de Vera Cruz et de Jalisco. La construction de grands sanctuaires, l’usage du jade et de la serpentine, la réalisation de ses fameuses têtes colossales caractérisent cette culture qui ignorait l’écriture et qui exerça son influence sur le haut plateau, ce que révèlent des sites comme ceux de Tlatilco ou de Chalcatzingo (au sud-est de Mexico), et jusque dans l’État de Guerrero, en bordure du Pacifique avec la grotte peinte de Juxtlahuaca. On a souvent désigné les Olmèques comme les « Sumériens du Nouveau Monde ».

    -500 avant J.-C. : Débuts de la civilisation zapotèque à Monte Albàn où les Mésoaméricains ont peut-être inventé l’écriture et le calendrier. Les figurines trouvées en grand nombre dans le Jalisco et le Nayarit, à proximité des côtes pacifiques du Mexique occidental remontent à la même période.

    -200 avant J.-C. – 100 apr. J.-C. : Phase II de Monte Albàn

    Après 200 avant J.-C. : La culture d’Izapa, un site du Chiapas proche de la frontière actuelle du Guatemala correspond à la phase initiale du développement de la civilisation maya. Cette culture sera transmise, via Kaminaljuyu (au Guatemala) aux basses terres du Peten septentrional.


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  • Les Mérovingiens et la constellation de la grande ours



    Nous connaissons tous la grande et la petite Ours qui "encerclent" l’étoile polaire mais en dehors de la mythologie Grecque qui associent ces constellations aux "nourrices" (Callisto et Arkas) de Zeus, il est une autre origine de celle-ci, en rapport avec la lignée Mérovingienne (Nb : Deux constellations qui encadrent celle du Dragon). Dans cet univers fantastique qu’est le V et le VIème siècle (l’époque des légendes du Roi Arthur et de Merlin) d'une extrémité à l'autre de l'Europe, les grands cycles mythiques et légendaires, forment entre eux et la réalité historique un écran opaque.

    La constellation de la grande Ours (Ursa major) et celle du Dragon (Draco)


    On sait en fait très peu de chose de la véritable origine des Mérovingiens. Eux-mêmes disaient descendre de Noé, notion que l'on retrouvera, quelque mille ans plus tard, dans la franc-maçonnerie européenne. Comme ils prétendaient aussi descendre de l'ancienne Troie, des historiens contemporains de leur côté, ont été rechercher leur trace jusque dans la Grèce antique, et particulièrement dans la région appelée autrefois Arcadie. Selon ces historiens, les ancêtres des rois mérovingiens auraient eu en effet des liens avec la maison royale Arcadienne, et au début de l'ère chrétienne auraient gagné le Danube puis traversé le Rhin pour s'établir dans l'actuelle Allemagne occidentale.

    Origines Troyennes ou Arcadiennes, ce sont là des détails, mais nullement incompatibles. Selon Homère en tout cas, de nombreux Arcadiens étaient présents au siège de Troie, les historiens anciens grecs parlant quant à eux d'une tribu venue d'Arcadie. Dans cette région, l'ours était autrefois un animal sacré, faisant l'objet d'un culte mystérieux et de sacrifices rituels. Le nom d'Arcadie provient d'ailleurs d'"Arkades" qui signifie le "peuple de l'ours", les anciens Arcadiens affirmant descendre d'Arkas, divinité de la terre, dont le nom veut également dire "ours". Dans la mythologie grecque enfin, Arkas était le fils de la nymphe Callisto, très semblable à la chasseresse Artémis. Or Callisto nous est aujourd'hui familière sous les traits de la constellation de la Grande Ourse et Arkas sous ceux de la Petite Ourse.

    L'ours occupait donc chez les Francs Sicambres, ancêtres des Mérovingiens, une position semblable. Comme chez les anciens Arcadiens, on l'y adorait sous la forme d'Artémis ou, plus exactement, celle de sa sœur gauloise Arduîna, divinité des Ardennes, dont le culte subsista fort avant dans le Moyen Age. L'un des principaux centres des mystères d'Arduina était Lunéville, non loin de deux localités qui nous sont maintenant familières : Stenay et Orval où jusqu'en 1304, l'Église catholique promulgua des ordonnances interdisant le culte de la déesse païenne. Les vertus très particulières, totémiques et magiques, reconnues à l'ours dans cette terre mérovingienne des Ardennes, expliquent par suite aisément que le nom "Ursus" (ours en latin) ait été associé à la lignée royale Mérovingienne. Mais plus surprenant est le fait qu'en gallois le mot "ours" se dise "arth", d'où vient "Arthur", on pourra constater que le célèbre roi Arthur était aussi un contemporain des Mérovingiens, et appartenait lui aussi au même cycle mythique de l'ours.

    Source : L'Enigme sacrée (Baigent-Leigh-Lincoln)


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  • Aborigènes d'Australie



    Les Aborigènes d'Australie sont les premiers humains connus pour en avoir peuplé la partie continentale. Ils constituent, avec les indigènes du Détroit de Torres, la population autochtone de l'Etat océanien. (Le mot commun aborigène désignant plus généralement celui dont les ancêtres sont les premiers habitants connus de sa terre natale.)

    Origines

    Les Aborigènes sont probablement venus des îles d'Indonésie sur des embarcations, l'Océanie (Australie + Nouvelle Guinée) n'ayant jamais été rattachée à l'Asie[1]. Il existe plusieurs théories à ce sujet. L’une d’elles avance qu’ils seraient arrivés sur le continent par le nord via le Timor il y a 40 000 ans. Une autre suggère qu’ils sont venus par un passage de basse mer entre la Nouvelle-Guinée (banc de Sahul) et l'Australie, alors que la masse immergée des continents était moins importante. Ces deux théories ne sont pas exclusives et il est aussi possible que plusieurs vagues humaines soient arrivées à différents moments ou en même temps sur des points géographiques du continent.

    Les preuves scientifiques et archéologiques démontrent que l’occupation humaine, selon le lieu géographique du continent, date au maximum d'il y a 175 000 ans (date contestée), avec une moyenne fixée à 40 000 ans environ.

    Les Aborigènes ont développé en autarcie une culture fruste mais spirituellement très riche.


    Démographie


    Ils étaient environ 750 000 avant la colonisation (les premiers colons britanniques sont arrivés en 1788), peut-être même plus. Dès la colonisation, les Aborigènes ont été décimés par les massacres, les épidémies et les empoisonnements[2] ; ils ont été confinés dans des réserves sur les terres les plus pauvres. Le premier recensement des Aborigènes n'eut lieu qu'en 1967[3]. De nos jours, ils seraient un peu plus de 450 000, représentant 2,3 % de la population australienne. Leur espérance de vie est de 17 ans plus faible que celle des autres Australiens[4]. Le pays aborigène représente 10 % du territoire australien en 2007

    Distribution des aborigènes par État :

    Nouvelle-Galles du Sud : 109 900
    Queensland : 104 800
    Australie occidentale : 56 200
    Australie méridionale : 22 100
    Territoire du Nord : 51 900
    Victoria : 22 600
    Tasmanie : 15 300
    Jervis Bay : 3 100
    Depuis la restitution des terres de 1976, de nombreux Aborigènes sont retournés vivre sur les lieux de vie de leurs ancêtres – homeland – desquels ils avaient été chassés.

    Ces homelands sont, selon eux, leur identité intrinsèque, lieu des origines, lieu de vie de leurs ancêtres et de leur groupe familial. Ils sont donc pour la plupart concentrés dans les régions septentrionales du pays. Beaucoup vivent dans des réserves appelées « communautés » : il en existe 70 dans les Territoires du Nord[2]. Ces groupes subissent les fléaux de l'alcool et de l'acculturation. Certains sont mieux assimilés dans la population issue de l'immigration.


    Langue


    Article détaillé : Langues aborigènes d'Australie.
    On estime qu'à l'arrivée des Britanniques sur le continent, il existait au moins 250 langues en Australie, regroupées en 27 familles linguistiques et réparties en des centaines de dialectes (700 communautés linguistiques[2]). Dans certains cas, une langue ou un dialecte n'était parlé que par une tribu ou un groupe régional, dans d'autres plusieurs groupes régionaux ou tribus parlaient des dialectes d'une même langue. De nombreuses langues ont disparu aujourd'hui, d'autres sont encore parlées par un petit nombre de locuteurs. D'autres encore sont des langues véritablement maternelles et certains groupes ne parlent que très mal l'anglais ou le pidgin et communiquent essentiellement dans leur langue aborigène. Les langues qui sont encore largement parlées aujourd'hui et qui ne sont pas en voie de disparition immédiate sont au nombre de 30 environ. Le nombre de locuteurs d'une langue australienne oscille souvent autour de 100 à 500. Voici quelques langues à titre d'exemples :

    l’alyawarra (1500) dans le Territoire du Nord et le Queensland
    l’anindilyakwa (1000) dans le Territoire du Nord et le golfe de Carpenterie
    l’arunta de l’Ouest (1000) et l’arunta de l’Est (1500-2000) dans le Territoire du Nord
    le kala lagaw (3000-4000) dans les îles du détroit de Torres et dans le Queensland
    le murrinbata (1000) dans le Territoire du Nord
    le pitjantjara (2500) dans l’Australie méridionale
    le warlpiri (3000) dans le Territoire du Nord
    le wik-mungkan (1000) dans le Queensland
    le wati (5000) langue du Désert de l'Ouest, en Australie-Occidentale, Territoire du Nord et le Australie-Méridionale
    Dans le nord de l'Australie, un créole d'anglais est apparu dans la première moitié du XXe siècle et s'est propagé dans les régions adjacentes. Ce créole, appelé "kriol", est aujourd'hui la langue maternelle d'environ 15 000 personnes, essentiellement dans la région du Top End. Il ne s'agit pas d'une langue de contact (ou "pidgin", langue véhiculaire limitée aux contextes d'échanges entre des groupes) mais bien d'une langue à part entière, que ses locuteurs considèrent souvent comme une langue aborigène au même titre que les langues plus anciennes. Une proportion importante de ses éléments lexicaux est empruntée de l'anglais, mais le vocabulaire spécifique (faune et flore, termes de parenté...) renvoie aux langues aborigènes. Le système de conjugaison et la grammaire sont relativement simples, comme c'est le cas dans de nombreux créoles. Dans les régions où le kriol est devenue la langue maternelle des communautés, les autres langues aborigènes sont souvent menacées d'extinction.

    Certains mots des langues aborigènes sont passés dans la langue australienne (principalement des noms d'animaux, de plantes ou de lieux) : kangourou, koala, Uluru (appelé par les anglophones Ayers Rock), billabong...


    Organisation du territoire


    Les discussions et controverses sur l'organisation sociale et territoriale des Aborigènes ont été nombreuses, surtout parmi les anthropologues. Sommairement, il est néanmoins possible de dire que les Aborigènes étaient, et pour une partie sont encore aujourd'hui, organisés en tribu. Une tribu est un ensemble de personnes qui adhèrent à un même ensemble de règles et normes coutumières, qui vivent sur un territoire plus ou moins délimité, qui parlent une langue commune et qui se marient normalement entre eux. La taille des tribus australiennes est variable. Certains groupes ne comptaient qu'une centaine de membres, comme les groupes dialectaux du Désert de l'Ouest, d'autres, comme les Warlpiri ou les Aranda, comptent plusieurs milliers de personnes.

    Les tribus sont souvent divisées en clans. Un clan est un groupe de descendance dont les membres disent descendre d'un même ancêtre (réel ou mythique). Les hommes d'un clan épousent normalement une femme d'un autre clan. Ce principe ou règle de mariage est appelée l'exogamie. Les clans australiens peuvent être matrilinéaires, c'est-à-dire que l'appartenance au clan est déterminée en ligne maternelle, mais la majeure partie des clans sont patrilinéaires, c'est-à-dire que c'est l'appartenance clanique du père qui détermine celle de ses enfants.

    Mais si un clan est souvent le propriétaire d'une partie du territoire tribal, il n'en est pas forcément l'exploitant. Il n'y a en Australie pas forcément coïncidence entre groupe de propriétaires et groupe de résidents, c'est-à-dire ceux qui nomadisent ensemble, qui chassent et collectent ensemble, etc. Ce groupe de résidents a souvent été appelé horde, bande ou, mieux, groupe local. Selon certaines formules anthropologiques génériques, notamment provenant de l'anthropologue Radcliffe-Brown, le groupe local est le clan moins les femmes qui sont parties se marier dans d'autres clans, plus les femmes qui se sont mariées avec des hommes du clan.

    Cette vision est considérée aujourd'hui comme trop simpliste, l'organisation territoriale étant souvent une question de négociation et d'adaptation permanente, où les membres des clans migraient et déménageaient souvent entre les différents groupes locaux.


    Culture
    Article détaillé : Temps du rêve.

    Peintures Aborigène
    Article détaillé : Art des aborigènes d'Australie.
    Les Aborigènes sont de remarquables peintres, sur écorces dans les Territoires du Nord, sur tissus et toiles dans la partie du désert central. Les dessins et figures qu'ils peignent ont tous une signification bien particulière apparentée à la mythologie du rêve et pouvant être assimilée à une forme d'écriture. À l'exception des peintures rupestres, la plupart des œuvres aborigènes étaient éphémères : peintures corporelles, dessins sur le sable, peintures végétales au sol... À partir des années 1970, les Aborigènes ont abordés la peinture acrylique sur toile. Les œuvres aborigènes évoquent souvent le temps du rêve qui relate le mythe de la Création selon leur culture. En 2007, le tableau d'Emily Kngwarreye, Earth's Creation s'est vendu pour l'équivalent de 672 000 euros[2].


    Musique


    Un didgeridoo, ou yidakiLes Aborigènes ont développé des instruments très particuliers. Le yidaki ou didgeridoo est considéré comme l'instrument le plus représentatif des Aborigènes et certains avancent qu'il est le plus ancien des instruments à vent. Cependant, seuls les Aborigènes de l'Arnhem land en jouaient comme les Yolngu. De plus, seuls les hommes pouvaient en jouer. Actuellement, les musiciens aborigènes sont connus pour leur pratique du Rock and Roll, du hip hop et du reggae. L'un des groupes les plus connus est Yothu Yindi qui est reconnu comme le fondateur du rock aborigène.


    Bush Tucker


    Le "Bush Tucker" est un terme australien qui désigne l'ensemble des espèces animales et végétales natives d'Australie permettant à l'homme de se nourrir dans la nature. La connaissance de ces ressources fait partie intégrante de la culture aborigène. Le "Bush Tucker" est aussi le statut porté par l'homme de la tribu s'occupant de la cueillette et de la chasse, ce qui fait de lui un être au dessus des autres membres de sa tribu.


    Notes


    ↑ Le pont océanique qui reliait au quaternaire les îles d'Indonésie était coupé au moins entre les îles de Sumbawa et Florès, ainsi qu'entre Alor et Timor; de même les Moluques et la Nouvelle-Guinée étaient isolées du reste de l'archipel
    ↑ a  b  c  d  Germaine Greer, « Les Blancs n'ont rien compris », dans The Guardian, article repris dans Courrier international n°887, 31-10 au 07-11-2007, p.32-36
    ↑ Chris Graham, « Une communauté invisible », dans National Indigenous Times, article repris dans Courrier international n°887, 31-10 au 07-11-2007, p.35
    ↑ Chris Graham, « Dix-sept ans de moins d'espérance de vie », dans Courrier international n°887, 31-10 au 07-11-2007, p.36


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  • La civilisation Inca






    Le Machu Picchu, cité Inca.



    Le mot inca désigne tout ce qui se rapporte à l'histoire et à la civilisation des peuples d'Amérique précolombienne sur lesquels régna une dynastie de treize empereurs, de son fondateur semi-légendaire, l'Inca Manco Capac, à Atahualpa, vaincu en 1532 par le conquistador espagnol Francisco Pizarro. Avec une majuscule, l'Inca était le chef suprême de cette civilisation. C'est un des trois grands empires de l'Amérique précolombienne.



    Constitué en un peu moins d'un siècle, l'Empire inca (Tawantinsuyu, « les quatre quartiers » en quechua), étendit son pouvoir sur une vaste région de l'Amérique andine. A son apogée il s'étendait de l'actuelle Colombie jusqu'à l'Argentine et du Chili, par delà l'Équateur, le Pérou, la Bolivie - c’est-à-dire la partie occidentale de l'Amérique du Sud, longeant l'océan Pacifique et la cordillère des Andes. Cela représentait un territoire long de 4 000 km et couvrant une superficie de plus de 3 millions de km². La capitale était Cuzco, ville de l'actuel Pérou.

    L'une des grandes singularités de cet Empire, fut d'avoir intégré, dans une organisation étatique originale, la multiplicité socioculturelle des populations hétérogènes qui le composaient. Ainsi l'empire inca regroupait de nombreux peuples différents et jusqu'à plus de 700 langues différentes furent parlées sur son territoire; cependant les Incas imposèrent le quechua comme langue officielle.


    Histoire de l'empire inca




    La préhistoire dans les Andes..


    La présence des Incas ne représente que la phase ultime d’une vieille tradition de présence humaine sur plusieurs millénaires :


    vers 4 000 av. J.-C. apparaissent les premiers signes d'agriculture, notamment dans les villages côtiers du nord. vers 1 500 av. J.-C. les agriculteurs cultivent le maïs et savent fabriquer la poterie.
    vers 1 000 av. J.-C. se développe une civilisation autour de Chavin de Huantar ; elle se caractérise par de


    grands édifices de pierres ornées de sculptures.


    la population augmentant, les aires culturelles se différencient et donnent naissance aux cultures Paracas, Nazca, Lima, Mochica, etc. La vie urbaine s'organise autour de petits Etats guerriers dont la richesse repose sur une agriculture intensive de terrains irrigués.



    vers 900/1 000 apr. J.-C. l'influence de Tiahuanaco se diffuse dans tout le Pérou actuel à partir du centre de Wari ; cette influence s'estompe à partir de 1 100


    des centres régionaux renaissent. Parmi les peuples qui luttent pour l'hégémonie se détachent les Quetchuas. Leur soif de conquête les conduit, en moins de deux siècles à constituer l'immense empire du Tahuantinsuyu.

    Des origines à l'empire du Tahuantinsuyu..


    Les origines des « Incas » sont mystérieuses et relèvent de la mythologie ; deux mythes sont en présence et se complètent :



    quatre frères, accompagnés de leurs épouses qui sont en même temps leurs soeurs, effectuent une longue pérégrination au terme de laquelle Ayar Manco demeure seul avec son épouse Mama Ocllo.
    Ayar Manco est envoyé par son père le Soleil, pour civiliser les hommes. Avec l'arrivée d'Ayar Manco commence pour les habitants de la vallée de Cuzco le règne de la civilisation et de l'ordre.


    Le règne d’Ayar Manco ou de Manco Capac inaugure la phase légendaire, parce qu’aucun document ne traite de cette période. L’Empire inca a été historiquement fondé par Pachacoutec, le Réformateur, à prendre dans le sens étymologique premier : celui qui réforme de nouveau et qui fait table rase du passé. Pendant toute cette période, seules quelques conquêtes limité sont effectuées.





    Cuzco aujourd'hui



    La civilisation incas en dates :


    1200 : naissance de l'Empire Inca, qui s'installe sur les restes de l'Empire Huari. Ils fondent sa capitale : Cuzco.
    1400-1438 : règne de Viracocha Inca. Défaite in extremis des Chancas contre Pachacutec, fils de Viracocha Inca.
    1438-1471 : règne de Pachacutec, il fonde ce qu'on appelle véritablement l'empire Inca. Il reconstruit la capitale, le Quechua devient la langue officielle de l'Empire, et impose le culte du Soleil.
    1471-1527 : extension de l'empire qui englobe le Pérou, l'Équateur et la Bolivie actuels, ainsi que le nord de l'Argentine et du Chili.
    1528-1532 : une guerre civile oppose les deux fils de l'empereur Huayna Capac, Huascar Capac et Atahualpa, pour la domination de l'Empire. Huascar est capturé par les généraux d'Atahualpa.
    1532 : Atahualpa est capturé par Francisco Pizarro et ses conquistadores espagnols, à Cajamarca.
    1533 : entrée des Espagnols à Cuzco, assassinat de Huascar et exécution d'Atahualpa par Pizarro.
    1533-1572 : conquête de l'Empire par les Espagnols.



    Géographie





    [size=9][color=#000000]Une terre structurée par une longue présence humaine.



    Les conditions naturelles.


    La nature est particulièrement dominatrice : tout est obstacle et hostilité à l’homme. le relief est constitué par une alternance de plateaux désolés et de sommets sauvages. Les Andes, montagne jeune, constituent une véritable muraille avec des hauts plateaux qui se situent à plus de 4 000 m d'altitude. Cette terre vit repliée sur elle-même entre, à l'ouest, l'océan vert de la forêt amazonienne et, à l'est, la bordure Pacifique. D'autre part, les Andes sont constituées par deux cordillères parallèles, reliées l'une à l'autre par des chaînons transversaux créant des zones cloisonnées souvent immense sur ce plateau inter-andin (la zone du lac Titicaca a plus de 900 km de long). Le paysage de cette région est la pouna, une immensité herbeuse, désertique qui s'étend à perte de vue et qui est parsemée de roches volcaniques et de fissures. C'est une terre de pâture.



    à l'est, la forêt amazonienne n'est pas propice au développement de grands groupes humains. Les cours supérieurs des grands fleuves sont trop encaissés et coupés de rapides pour servir de voie de communication. La population se concentre autour de certains îlots séparés par des immensités vides.
    à l'ouest, la côte est une étroite bande de terre souvent arrosée par la pluie au nord ; les courants marins donnent des eaux poissonneuses qui attirent les oiseaux dont les excréments forment des montagnes de guano riches en azote. Ce guano sert d'engrais dans les Hautes Terres. A partir du golfe de Guadalquivir, la côte est sèche et désertique. L'eau potable naturelle est rare.


    [/color][/size]

    L'empire inca était un territoire extrêmement étendu. A l'instar de l'empire turc, dont la coordination politique et militaire reposait sur l'emploi du corps des " Janissaires ", les Incas développèrent un système de communication très élaboré sans connaître la roue ni l'usage des chevaux.



    Pont de corde suspendu


    Ils construisirent des routes et des ponts qui firent leur réputation auprès des Espagnols, car les ouvrages d'art étaient souvent construits dans des endroits très difficiles d'accès.

    Ce système permit à l'empire de subsister jusqu'à l'arrivée des Espagnols.


    Origines des Incas


    Différents témoignages ont été recueillis quant à l'origine des Incas. Selon la légende de Manco Capac et Mama Ocllo, les Incas descendent de Manco Capac. Celui-ci serait sorti du lac Titicaca avec sa sœur-épouse Mama Ocllo, envoyés par Viracocha, le dieu créateur, pour apporter la civilisation aux hommes après le grand déluge qui avait tout dévasté.


    Ils voyagèrent jusqu'à ce que le bâton magique en or de Manco s'enfonce totalement dans la terre pour leur désigner le lieu où s'établir : la terre de ce lieux serait suffisamment riche pour les accueillir. C'est là qu'ils fondèrent la première ville inca qui deviendra Cuzco, c'est-à-dire le « nombril du monde » en quechua. Manco Capac enseigna alors aux hommes l'agriculture et l'artisanat, et Mama Ocllo enseigna aux femmes l'art du tissage.



    À l'heure actuelle, l'origine géographique des premiers Incas reste discutée, l'hypothèse la plus probable étant qu'ils provenaient des rives du Lac Titicaca. Il s'agirait d'un groupe d'hommes menés par Manco Capac ; après une migration vers le nord, celui-ci s'allie avec quelques communautés quechuas pour déloger les habitants de la vallée du Cuzco. Ce sont dès lors tous les descendants de ces premiers colons ainsi que leurs alliés qui sont considérés comme Incas.



    Legende



    Selon la légende, un groupe de nomades était à la recherche de l'endroit idéal pour s'établir. Il s'agissait de quatre frères et de leurs quatre sœurs-épouses qui, après avoir appris l'art de la civilisation, avaient été envoyés sur Terre par le Dieu Soleil, Inti, avec pour mission de diffuser son nom et de civiliser les Hommes. Ils seraient sortis des eaux du lac Titicaca et ils devaient fonder une capitale à l'endroit où le bâton d'or que leur avait remis Inti, s'enfoncerait.



    Et c'est ce qui se passa, c'était là qu'il fallait construire le nouvel " Empire du Soleil ", à Ccoscoo plus tard sous le nom de Cuzco qui signifie en quechua " le nombril du monde ". Au cours du voyage, trois couples disparurent. Manco Capac et sa sœur-épouse Mama Ocllo imposèrent leur autorité. Manco Capac, le puissant éternel (Manqo = riche, puissant, honnête Qhacpaq = ciment, base, racine) est donc désigné par la légende comme le premier des incas.


    Création et expansion de l'empire


    Expansion de l'empire inca (1438-1527)

    La région de Cuzco n'est pas inhabitée, de nombreux autres peuples y vivent et les Incas, à leur arrivée, n'y sont qu'un groupe parmi d'autres. Quelques querelles surviennent entre les différents peuples mais elles sont bénignes. Les Incas participent à une confédération avec d'autres groupes en occupant un rang subordonné et non dominateur. Ils adoptent la langue Quechua de leurs suzerains, la propageant ensuite sur tout le territoire.

    La confédération repose sur deux moitiés : Le Hanan, la moitié du haut, et le Hurin, la moitié du bas dont font partie les Incas. Le Hanan détient les pouvoirs politiques et religieux, et le Hurin, les pouvoirs militaires. Cette répartition des pouvoirs explique en partie la montée en puissance par les armes du groupe Inca. Petit à petit, ils prennent de plus en plus d'importance dans la confédération. Pendant près de trois siècles, les populations avoisinantes leur versent des tributs mais ce n'est véritablement qu'au milieu du XIVe siècle que les Incas créent un État à leur nom.

    Sous Sinchi Roca, puis Lloqui Yupanqui, Mayta Capac et Capac Yupanqui, ils renforcent leur position dans le bassin de Cuzco. Pour avoir pillé les villages aux alentours et repoussé les attaques adverses, on leur reconnaît un rôle prépondérant dans la confédération. Ainsi, à la mort de Capac Yupanqui, Inca Roca s’empare du contrôle de la confédération, et les Incas imposent leurs lois à toutes les tribus.

    Son successeur, Yahuar Huacac, n'est pas aussi brillant et une conspiration met fin à son règne. Mais vers 1400 les Incas reprennent leur expansion avec Viracocha Inca. Malgré tout, leur territoire ne dépasse pas un rayon de 40 kilomètres autour de Cuzco.

    Avec Viracocha l'empire Inca conforte sa domination sur la région et étend son territoire. Personne dans les environs ne peut résister à la puissance inca hormis les Chancas qui la mettent en danger en 1438. Mais eux aussi seront défaits et soumis aux Incas par Pachacutec, le fils de Viracocha. Après cette victoire, l'expansion de l'empire continue bien au-delà des territoires voisins malgré des querelles intestines pour le pouvoir.
    De 1445 à 1450 Pachacutec étendit son territoire jusqu’au lac Titicaca, en 1463, il lève une armée qu’il confie à son fils Tupac Yupanqui afin de soumettre à l’autorité des Incas les immenses territoires séparant Cajamarca de Cuzco.

    Enfin en 1523 les Kara, dernière tribu à s’opposer aux Incas, capitulent. Plus rien ne peut arrêter l’expansion de l’empire et l’empereur parvient jusqu’au sud de l’actuelle Colombie.À son apogée, l'empire inca s'étend sur le Pérou (berceau originel), la Bolivie, l'Équateur et une partie de la Colombie, de l'Argentine et du Chili.

    Un peuple guerrier

    Au XIIe siècle, les Incas étaient un petit groupe tribal qui occupait le bassin de Cusco, en évoluant vers le statut de "seigneurie" au début du XIVe siècle et en formant un empire au siècle suivant. C’est dans cette région que des groupes comme les ont commencé à constituer une menace. Apparemment il y eut une grande bataille, ce qui par conséquent renforce l’ idée que les Incas étaient un groupe préparé pour la guerre, lequel serait ensuite un des principaux caractères de l'expansion : administrative, militaire et culturelle.

    Ce caractère de guerrier des Incas peut trouver son origine dans l'expansion des , leurs tentatives de conquérir la vallée de Cusco, ont maintenu l'ethnie originaire des Incas dans une alerte constante. Ceci les a fortifiés et leur a permis d'attaquer les . Mais ils ont aussi appris des Huari leur type d'organisation, laquelle a ensuite été reproduite à une grande échelle dans le Tahuantinsuyo (empire Inca)

    Il n’existe regrettablement pas d’information fiable pour rapporter comment se fit l’expansion Inca. L'histoire étant souvent mélangée avec mythes et légendes. Le travail des archéologues en ce sens est très important, plus encore s'ils disposent d’un grand nombre de vestiges archéologiques, comme dans ce cas.

    Le système militaire

    Les monarques ont entrepris des conquêtes pour se libérer des menaces que faisaient porter sur eux leurs puissants voisins, pour défendre et consolider leur position, pour se constituer un domaine propre (ayllu) afin que ceux de son lignage puissent l’honorer après son décès.

    La guerre n’intervient que si la diplomatie a échouée. Afin de mettre toutes les chances de leur côté, les émissaires présentent les avantages d’une soumission librement consentie et de leur intégration dans le système inca.

    En cas d’échec, et avant que ne commencent les opérations militaires a lieu une phase d’espionnage afin de connaître les effectifs, les centres de ravitaillement et la solidité des alliances de l’adversaire. Tout est mis en œuvre pour s’assurer les meilleures conditions d’une victoire facile. Ensuite peut avoir lieu la partie rituelle avec les devins ; eux seuls déterminent si la guerre doit être déclenchée.

    L’armée impériale est puissante ; elle est constituée de contingents nationaux, ce qui présente à la fois des avantages, car chacun combat dans une structure qu’il connaît, mais aussi des inconvénients car on sait, en cas de problème, quel est le contingent qui a été défaillant. A Urcocollac, les habitants de Cuzco ont été défaillants ; ce sont les Chancas qui ont donné la victoire à Capac Youpanqui. Un sentiment de supériorité pouvait en découler et inciter ces populations à la révolte.

    La discipline est très stricte : les soldats n’ont pas le droit de molester les habitants, d’endommager les récoltes ou de se servir ; le système des tambo, ces auberges greniers installées le long des voies de communications, a pour objet depourvoir aux besoins de la troupe.

    Les hommes sont appelés sous les drapeaux pour un temps déterminé ; lorsque la guerre se prolonge, ils sont relevés par d’autres soldats provenant de la même région, du même groupe ethnique ; cette disposition permet des relèves efficaces et impose aux personnes libérées de retourner dans leur région d’origine pour cultiver les parcelles qui leur sont attribuées et celles laissées par ceux qui sont partis aux armées.

    La tactique est simple, les armes en bronze, donc peu résistantes. A partir de Pachacoutec, le chef des armées cherche à discerner le point névralgique de l’adversaire (idole, chef, etc.) afin de s’en emparer le plus rapidement possible. Lorsqu’il est parvenu à ses fins, l’adversaire est démoralisé : on ne peut combattre sans chef ou sans idole. C’est ce qui explique en partie l’absence de résistance des Incas à partir du moment où Atahualpa sera pris par Pizzaro à Cajamarca.

    Les troupes qui ont pris part au combat participent au triomphe du chef. Ils précédent les prisonniers qui ont les mains liés derrière le dos. L'Inca marche sur les prisonniers allongés sur le sol en guise de soumission. Le traitement des prisonniers semble avoir été humain. De nombreux chefs sont restés en fonction et ont été contraint de participer à la mise en exploitation et à l'administration de leur province en échange d'une vie sauve.

    Les Incas ont élaboré un système défensif avec une succession de forteresses le long des frontières, des principales voies d'accès et aux abords des grandes villes. Ces forteresses avaient pour but de briser la progression de l'ennemi et de donner ainsi aux troupes impériales le temps de se rassembler et d'intervenir. Pour l'élaboration de ces forteresses, ils ont utilisé les connaissances particulièrement développées en poliorcétique des Chimous qui avaient construit un système défensif allant de l'océan Pacifique à la cordillère des Andes. Les principales forteresses ont nom Ollantaytambo, Machu Pichu, Saxahuaman près de Cuzco.

    Les moyens de pression sur les populations conquises.

    Le système des mitmaes consiste à transférer les population de leur région d’origine vers des zones éloignées, à mesure de l’avancée de conquérants. C’est un moyen d’éviter toute révolte : on remplace des populations éventuellement hostiles par des populations acquises. Il y a de ce fait un double contrôle des populations. Les populations rebelles ne peuvent plus agir car elles se retrouvent dans un milieu hostile qu’elles ne connaissent pas ; quant aux populations acquises, elles servent éventuellement de noyau de résistance sur lequel les forces armées peuvent compter.

    Le runasimi est la langue quechua imposée à tous les peuples conquis. A cet effet, les enfants des élites locales sont envoyés à Cuzco pour y être éduqués ; l’enseignement est donné en runasimi. C’est au sein de ces élèves que l’Inca choisit les hauts fonctionnaires de l’administration centrale et locale.
    Enfin, au point de vue religieux, bien que chaque population puisse continuer à honorer ses anciens dieux, ceux-ci étant considérés comme inférieur au dieu suprême, le Soleil.

    La conquête espagnole et la fin de l'empire


    Francisco Pizarro en 1528

    Mais déjà l’empire va devoir affronter un nouveau fléau : l'arrivée des Espagnols en 1527 affaiblit l'empire en apportant des maladies. L'empereur Huayna Capac en meurt sans choisir de successeur. Ses deux fils se disputent la succession et l'empire se divise en deux : Atahualpa au Nord et Huascar au Sud. La guerre civile fait rage et Atahualpa prend le dessus et élimine Huascar. Lorsque Francisco Pizarro et ses hommes sont de retour au Pérou en 1532, ils ne sont pas perçus comme une menace, au contraire : selon une légende, le dieu Viracocha devait revenir sur terre de par delà la mer pour rétablir paix et prospérité dans l'empire. Pizarro ressemble à ce personnage mythique et est accueilli sans crainte.

    Lors d'une rencontre entre Pizarro et l'empereur, ce dernier est capturé par les Espagnols. Les Incas n'osent pas les attaquer de peur de mettre en danger la vie de leur empereur-dieu. Alors que Atahualpa est aux mains des Espagnols, ses armées prennent enfin le contrôle de tout le territoire et réunifient l'empire. Mais Pizarro alimente les querelles et encourage la rébellion des peuples dominés par les Incas. L'empire se morcelle… Toutefois, les Incas espèrent encore et souhaitent retrouver leur empereur. Pizarro propose une rançon : la pièce où est enfermé Atahualpa doit être remplie d'or. Les Incas obéissent mais Pizarro ne tient pas sa promesse et fait exécuter l'empereur déchu le 29 août 1533.

    Les Espagnols se lancent alors à la conquête de tout le territoire, soutenus par les peuples rebelles. Arrivés à Cuzco, ils pillent la ville et mettent sur le trône le demi-frère de Huascar, Manco Inca. Celui-ci est à la solde des Espagnols et est totalement impuissant face à la dislocation de l'empire inca.

    À partir de 1548, on peut dire que l'hégémonie espagnole est totale. La résistance des incas continuera durant plusieurs décennies, avec à leur tête : Tisoc, Manco Inca, Sayry Túpac, Tito Cusi et Túpac Amaru, qui sera décapité par les espagnols quarante ans après leur arrivée. La résistance aura un sursaut aux XVIIe et XVIIIe siècles, le plus important épisode sera celui de Túpac Amaru en 1780, toujours avec l’objectif avorté de restaurer l’antique empire du Tawantinsuyo.

    La conquête espagnole s'accompagne de pillages, d'apport de maladies qui déciment les populations, de la famine (ce que les Incas, un peuple prospère, n'avaient jamais connu du fait de l'utilisation de silos pour faire face aux mauvaises années), de l'asservissement des indiens et de l'évangélisation de la population. Celle-ci va se faire essentiellement en langue quechua (prononcer quetchua) et des peuples jusqu'alors insoumis aux Incas devront eux aussi apprendre cette langue qui est aujourd'hui encore parlée par sept millions de personnes en Amérique du Sud.

    La démographie indigène durant la colonisation est la suivante :

    1525 : 12 000 000 habitants
    1553 (après la première phase de la conquête) : 8 200 000 habitants
    1575 (gouvernement du vice-roi Francisco de Toledo) : 8 000 000 habitants
    1586 : 1 800 000 habitants
    1754 : 615 000 habitants


    La terrible chute de population, enregistrée à partir de 1575, correspond à la « pacification » définitive du Pérou et à la généralisation du travail forcé dans les encomiendas et les mines, où près de cinq millions d'indiens furent engloutis en moins d'un quart de siècle. Notons l’arrivée des esclaves africains, utilisés dans les mines de Potosí, car l'hécatombe dans la population indigène affecte les autres secteurs d'activités tels que l'agriculture et l'élevage.

    Les empereurs incas

    [/size]La liste des empereurs incas s'appelle la Capaccuna (en quechua les plus puissants parmi les êtres humains). Avant Viracocha Inca les empereurs incas sont semi légendaires et les dates de leurs règnes sont incertaines.

    Manco Capac


    ~1230 - ~1260 : Sinchi Roca
    ~1260 - ~1290 : Lloque Yupanqui
    ~1290 - ~1320 : Mayta Capac
    ~1320 - ~1350 : Capac Yupanqui
    ~1350 - ~1380 : Inca Roca
    ~1380 - ~1400 : Yahuar Huacac
    ~1400 - 1438 : Viracocha Inca
    1438 - 1471 : Pachacuti Yupanqui ou Pachacutec
    1471 - 1493 : Tupac Yupanqui
    1493 - 1527 : Huayna Capac
    1527 - 1532 : Huascar
    1532 - 1533 : Atahualpa


    Les rois de Vilcabamba
    Entre 1533 et 1572 une partie des fils de Huayna Capac se révolte contre les Espagnols et se réfugie dans la région de Vilcabamba. Leur pouvoir restera localisé aux alentours de ce centre de résistance.

    1533 - 1533 : Topa Hualpa
    1533 - 1545 : Manco Inca
    1545 - 1560 : Sayri Tupac
    1560 - 1571 : Titu Kusi Yupanqui
    1571 - 1572 : Tupac Amaru


    Religion



    Le culte des morts est particulièrement développé dans l'ensemble de la population. Dans les classes supérieures, cela se traduit par la momification des défunts, indispensable pour les souverains.

    Pour eux, le dieu créateur s'appelait " Viracocha ". Toutefois, ils adoraient particulièrement " Inti " le dieu soleil. Cet astre puissant leur procurait la chaleur, la vie et la fertilité. Leur grand chef se nommait " Sapa inca ", celui qui descendait directement du dieu Inti. Donc Sapa était un dieu. Ils vénéraient aussi la Lune, épouse d'Inti et portaient culte aux étoiles, au tonnerre, à la terre et à la mer.

    Viracocha a créé d'abord le ciel et la terre peuplée d'une humanité qui vivait dans les ténèbres. Ensuite, le dieu sorti du lac " Titicaca ", a inventé le soleil, la lune et les étoiles. Son œuvre achevée, le dieu a jeté à la surface de la mer son manteau et s'en est allé en direction du soleil couchant. Les défectuosités de la nature sont dues à la présence de " Tiguapica " (dieu maléfique), fils de Viracocha. (Lien, Comme nous pouvons le constater, la création du monde est, toute proportion gardée, similaire parmi tous les peuples du monde : les catholiques.) (Ex : l'ancien testament ; la création du monde.)

    Le culte du Soleil



    L'empereur Pachacutec

    Dans les Andes, chaque communauté avait pour tradition de se réclamer originaire ou descendante de tel lieu sacré, de telle étoile ou de tel animal. C'est dans ce contexte que les Incas se veulent être les fils du soleil appelé Inti en quechua. Pour leur contemporains, les victoires militaires et la politique éclairée des souverains incas semblent confirmer cette origine merveilleuse. Les Incas imposent donc le culte du soleil comme culte officiel dans l'empire : l'idole solaire cotoiera la myriade de divinité adorées dans l'empire. Il ne s'agit pas pour autant d'un culte monothéiste mais plutôt d'un animisme d'État.

    Pour instituer le culte, les Incas bâtissent des temples dédiés principalement au soleil. Le plus célèbre de tous est le Coricancha, temple du Soleil de Cuzco. Ce temple, principal dans l'empire, servait aussi de lieu de culte à d'autres entités divines comme Mama Quilla, la lune et Illapa divinité de la foudre, de l'éclair et du tonnerre.

    Le temple du Soleil à Cuzco, véritable saint des saints de l'empire n'a pas subsisté aux ravages de la conquête. Il n'en reste aujourd'hui que quelques descriptions ainsi que quelques murs témoins de la splendeur de l'ouvrage. Il fut construit avec des pierres de taille s'ajustant parfaitement les unes dans les autres, sans ciment. Sa circonférence faisait plus de 365 mètres. À l'intérieur du temple trônait, entre autres trésors, un disque d'or représentant le Soleil ainsi qu'une représentation du panthéon Inca. Il s'y trouvait également un jardin sacré où tous les éléments de la nature étaient représentés sous la forme de statuettes entièrement en or, métal symbolique du soleil.

    En signe d'allégeance ou de véritable vénération, les peuples soumis par les Incas bâtirent dans leurs provinces de nombreux lieux de culte du soleil. Certains sont encore visibles de nos jours, ils témoignent de l'extension géographique du culte. Au Pérou, on trouvera le temple de Vilcashuaman. Près du plus haut sommet du Pérou, le Huascaran, se trouvait un temple où avaient lieu des sacrifices. En Bolivie, un temple du Soleil avait aussi été érigé sur la isla del Sol du lac Titicaca. À Caranqui, Équateur, se trouve un temple qui autrefois contenait des jarres pleines d'or et d'argent.

    La principale fête de l'empire était l'Inti Raymi. Elle se déroulait au solstice d'hiver pour eux, le 21 juin, et était le jour le plus court. En remerciement à toutes les bonnes choses de l'année précédente, elle servait également à demander la protection du soleil pour les semences qui allaient commencer bientôt.

    Pour l'office du culte, les chroniqueurs nous rapportent qu'un tiers des terres cultivées dans les communautés étaient attribuées au Soleil. La mise en culture de ces terres constituait à la fois une forme de culte et une forme d'imposition économique.

    Adoration de Viracocha


    Le lac Titicaca

    Bien que le culte du soleil soit apparu comme le culte officiel institué dans l'empire, il apparaît au travers de nombreux récits et témoignages que les Incas observaient une vénération envers un dieu créateur/civilisateur désigné sous le nom de Pachacamac sur les côtes du Pérou et Viracocha dans les hautes terres de l'empire. Ce dieu bénéficiait d'une situation toute différente de celle du Soleil; en effet, pour ce dieu, ni terres consacrées, ni temples, tout juste le fameux temple de Pachacamac au Pérou. Les prières incas qui nous sont parvenues attestent pourtant d'une ferveur et de considérations spirituelles se rapprochant d'un culte monothéiste. Garcilaso de La Vega, nous rapporte que Viracocha aurait été le véritable dieu des Incas, le Soleil étant quant à lui une divinité de vitrine dans les Andes animistes.

    Toutefois, il est bon de préciser que Viracocha, ou Wiracocha, est dieu bien antérieur aux Incas, commun à toutes les cultures pré-incas. Pachacamac est un dieu de la côte centrale du Pérou, dont les origines sont incertaines. Quoiqu'il en soit, les premières traces du site de Pachacamac remontent à l'époque de la civilisation Lima. C'est cependant avec la civilisation Ishmay, civilisation locale qui se situait entre les fleuves Rimac et Lurin (100-1450 après J.C.), que ce site connaît son apogée.

    Culte aux Huacas

    Lorsque les Incas imposent le culte du Soleil, ils « destituent » les dieux locaux mais n'interdisent pas l'exercice des croyances animistes qui dans l'ensemble conforte et renforce le culte du Soleil qui se pose en clé de voûte du système. Parmi les croyances tolérées figure le culte aux Huacas. Dans la langue Quechua, le terme Huaca peut désigner tout ce qui sort de l'ordinaire et par extension, cela désigne tout ce qui est susceptible de faire l'objet d'un culte dans le contexte animiste. Les huacas sont des personnages, ou un lieu de l'espace géographique (comme une montagne, une rivière ou même un arbre), sacrés ou divins, associés à une divinité particulière, plus exactement des lieux où réside un esprit, comme dans toutes les religions animistes. Il en existait partout sur le territoire inca. Ces sites sont parmi les lieux saints les plus importants pour la population de l'empire inca. De nombreux sacrifices y étaient pratiqués, quotidiennement, saisonnièrement, et annuellement, pour satisfaire ces dieux. Sacrifices et intermédiaires permettaient aussi aux chefs spirituels de la communauté de communiquer avec les huacas (les esprits), afin d'obtenir des conseils ou de l'aide.

    [size=16]Prêtres et « femmes choisies »[/size]

    Les prêtres vivaient dans tous les temples et autres sanctuaires religieux importants. Ils remplissaient les fonctions de devins, sorciers, et médecins. Le titre de prêtre en chef à Cuzco était Villac umu. Celui-ci était marié et son autorité était en concurrence avec celle de l'Inca. Villac umu avait le pouvoir sur tous les temples et édifices religieux, et il pouvait nommer ou révoquer les prêtres.

    Les « femmes choisies », appelées aclla (« vestales » ou, pour les Espagnols, « vierges du Soleil ») étaient au service du Dieu-Soleil (Intip-aclla) ou de l'Inca (Incap-aclla). Elles devaient suivre une formation particulière et seules les plus qualifiées étaient choisies dès leur plus jeune âge. Elles vivaient dans la aclla-huasi (« maison des aclla ») et consacraient la plupart de leur temps à tisser les vêtements portés par l'Inca et les prêtres.

    Les princesses de sang royal étaient les Nustas, et l'une d'entres elles était appelée à devenir la Coya, l'épouse principale de l'Inca.


    Divination

    Feuilles de coca

    La divination tenait une place prépondérante dans la civilisation inca. Avant chaque action, on faisait appel à celle-ci et rien d'important ne pouvait être entrepris sans avoir auparavant consulté les auspices. La divination était utilisée aussi bien pour diagnostiquer des maladies que pour prédire le déroulement des batailles, exorciser ou punir un crime. La divination permettait aussi de déterminer quels sacrifices devaient être faits à quels dieux. Les Incas croyaient que la vie était contrôlée par des forces invisibles. Pour les représenter, les prêtres avaient recours à la divination.

    Il existait plusieurs méthodes de divination : on pouvait observer des araignées se déplacer ou analyser la disposition que les feuilles de coca prennent sur une assiette plate. On pouvait boire aussi de l'ayahuasca qui a des effets hallucinogènes en affectant le système nerveux central. Cette boisson permettait d'entrer en contact avec des puissances surnaturelles. Des prophéties pouvaient être aussi faites à partir de l'étude des poumons d'un Lama blanc sacrifié.

    Offrandes et sacrifice

    Les sacrifices et offrandes étaient quotidiens, dédiés aux dieux ou aux huacuas, ils rythmaient la vie du peuple. Les Incas offraient certaines choses qu'ils considéraient honorables aux yeux des dieux, surtout à la Pachamama, la Terre-Mère. Ces offrandes pouvaient prendre la forme d'épis de maïs ou de feuilles de coca entre autres.

    [color=#cc33cc]Les sacrifices d'animaux
    [/color]

    À chaque occasion importante, on offrait un sacrifice, l'animal le plus utilisé était un lama. Beaucoup de sacrifices étaient quotidiens afin de célébrer le culte du soleil.

    Les sacrifices humains

    Il faut noter que si sacrifices humains il y avait, ils se faisaient lors de périodes de grand troubles, lorsque l'Inca était malade ou décédé, par exemple.

    Les personnes, hommes, femmes ou enfants offerts en sacrifice devaient être en bonne condition physique et de parfaite constitution. Les victimes des sacrifices étaient souvent prises parmi les peuples défaits et considérées comme une partie du tribut.

    Selon la légende, une petite fille de dix ans, Tanta Carhua, avait été choisie par son père pour être sacrifiée à l'empereur Inca. L'enfant, supposée physiquement parfaite, fut donc envoyée à l'empereur à Cuzco où des fêtes et des parades étaient données en l'honneur de son courage. Elle a été enterrée vivante dans une tombe des montagnes andines.

    Les enfants, considérés purs, rencontraient l'empereur et des célébrations étaient faites en leur nom. Selon les croyances des incas, l'enfant sacrifié devenait un dieu une fois emporté par la mort. Avant d'être enterré vivant, l'enfant buvait de la chicha, un alcool, apparemment pour atténuer la perception de ses sens. Pour l'honorer, les prêtres conduisaient des cérémonies qui l'accompagnaient tandis que son esprit quittait la terre. Le même genre de rites est attesté dans d'autres sociétés précolombiennes, notamment celle des Aztèques.

    Décès de l'Inca

    Pour escorter l'Inca dans son voyage dans l'autre monde, deux de ses femmes, un serviteur et un guerrier étaient sacrifiés le jour de sa mort. Soi disant volontaires, ils étaient choisis dès leur plus jeune âge.

    Société


    Une société hiérarchisée

    La hiérarchie dans l'empire inca reprend l'organisation traditionnelle des communautés andines. L'Inca est à la fois chef de son clan et souverain de tout l'empire. L'organisation communautaire est à la base de la structure de l'empire. Dans de nombreux cas, l'Inca conquérant veille à ne pas bousculer l'organisation traditionnelle des populations à assimiler et laisse en place les autorités traditionnelles et leur confie des instructeurs du clan inca pour les informer des lois de l'empire et les instruire dans la religion officielle. Ces autorités locales étaient donc encadrées et rendaient comptes à des supérieurs hiérarchiques qui tous étaient membres du clan Inca.

    D'une manière générale, il existait trois classes : d'une part la classe laborieuse constituée des paysans et artisans, d'autre part la classe de gouvernance locale et enfin au sommet, la classe dirigeante de souche inca qui tenait toutes les rênes de l'empire. Cette classe dirigeante était organisée comme un clan ordinaire dont les membres étaient appelés aux plus hautes fonctions au sein de l'empire, qu'elles soient religieuses, militaires ou administratives.

    Cette société était donc basée sur un système de castes et on ne pouvait que très difficilement et exceptionnellement changer de rang. Un individu de la classe laborieuse pouvait accéder à la classe dirigeante suite à un exploit militaire ou grâce à quelque autre mérite. Il arrivait, dans un but politique, que des dirigeants coopératifs de peuples vaincus obtiennent des postes à responsabilités, souvent celui de Kurakas.

    Organisation sociale suivant la tranche d'âge :

    1 – 9 ans : À Partir de 5 ans, ils aident aux tâches ménagères.
    9 – 16 ans : Tâches selon leurs capacités, s'occupent des troupeaux de lamas.
    16 – 20 ans / 20 – 25 : messagers, bergers des lamas, accompagnent les seigneurs comme pages ou serviteurs.


    25 – 50 ans : fondent un foyer avec deux obligations :
    Payer les impôts, coloniser les régions éloignées (principe de fortification du royaume)(Mitimae)
    Effectuer le service militaire aux postes frontières ou comme réserviste.


    L'administration de l'empire

    L'empire est divisé en quatre régions : Chinchasuyu, Antisuyu, Cuntisuyu et Collasuyu, comme était divisée la ville de Cuzco en quatre « districts ». Les grandes zones sont elles-mêmes sous divisées en provinces, elles-mêmes sous divisées en des structures plus petites jusqu'à ce qu'on arrive à des structures de quelques familles.

    Pour arriver à contrôler cet immense empire, de nombreuses voies existaient pour relier entre elles toutes les villes de l'empire et permettre à l'empereur d'exercer son contrôle jusqu'aux confins du pays. Des représentants de l'autorité de l'Inca sont présents à tous les niveaux de la structure administrative. Pour faciliter la communication, des voies sont réservées aux messagers impériaux et voyageurs officiels. Ces voies royales (plus de 25 000 km) étaient conçues pour les piétons, les population ne connaissant pas la roue, et les caravanes de lamas, la plupart étaient pavées et des auberges se trouvaient tout le long de ces routes.

    La Politique



    L'empire Inca combinait le despotisme le plus absolu avec la tolérance envers l'ordre social et politique des populations soumises. Ainsi, les petites communautés rurales et leurs chefs étaient respectés.

    La domination inca s'appuyait sur la division de l'empire en petites communautés, les ayllu, composées d'un groupe de familles qui se réclamaient d'un ancêtre commun. S'opposant à l'aspect égalitaire et démocratique de ces communautés, des chefs héréditaires, les curacas, établis dans leur fonction par l'Inca, exerçaient en son nom, au sein des ayllu, une autorité qui s'étendait parfois sur plusieurs d'entre elles.

    Enfin, les ayllu regroupés étaient subdivisés en deux moitiés dénommées hanan-saya (moitié d'en haut) et hurin-saya (moitié d'en bas). Cette division bipartite, à la fois sociale et religieuse, s'est perpétuée jusqu'à nos jours sans qu'on puisse élucider clairement les raisons qui ont procédé à sa formation.

    Politique extérieure

    Les conquêtes se faisaient soit pacifiquement, alors les souverains conquis détenaient un certain pouvoir, soit elles se faisaient avec les armes, et le peuple vaincu était en partie déplacé dans une région inconnue de lui, avec sans autre choix que de survivre à son nouvel environnement et sans pouvoir dialoguer avec les autochtones. Ces peuples étaient remplacés par des Incas, qui fortifiaient l'empire, c'étaient les Mitimaes.

    L'administration de l'empire se faisait à grande échelle et on pouvait décider de déplacer des populations dans un but économique ou politique. Le système de communication mis en place sous les Incas était d'une très grande efficacité et a permis la gestion de cet immense empire.
    C'est ce qui fut une de ses faiblesse et au moment de l'arrivée des espagnols, beaucoup de ces peuples se révoltèrent aux côtés des conquérants.

    L'Inca

    L’Inca suprême est au sommet de la hiérarchie. Il est le descendant direct d’Inti, le dieu Soleil. L’insigne de son pouvoir est la mascapaïcha, une tresse multicolore enroulée plusieurs fois autour de la tête, et d’où pend sur le front, le lautou, une frange rouge à glands rouges fixés à de petits tubes d’or. Chaque Inca posséde un emblème particulier qui est représenté sur son bouclier. Son nom est toujours laudatif : Cousi Youpanqui est dénommé Pachacutec, le réformateur du monde. Personne ne doit le regarder ; tous y compris son épouse, baissent les yeux devant lui.

    L’Inca suprême épouse sa sœur aînée, la Coya, et entretient un nombre illimité de concubines. Atahualpa en aurait eu plus de deux cents. Chaque nouvel Inca fonde son propre ayllu lors de son avènement. Cet ayllu doit ensuite assurer les services dus au défunt et garder sa momie. L’Inca est l’héritier du trône et non des biens qui demeurent la possession de l’ayllu du souverain défunt. Cette constitution d’un ayllu personnel est une des causes essentielles des conquêtes menées pour le compte du souverain ; les nouveaux territoires lui permettent de se constituer un ayllu.

    Aucune règle précise ne fixe le choix du successeur ; le souverain garde de ce fait une totale liberté de choix. L’Inca change parfois de successeur en cours de règne comme Viracocha qui avait d’abord choisi Usco, puis Cousi Youpanqui. Le successeur désigné partage le pouvoir avec le souverain régnant
    Les grands événements du règne sont constitués par les cérémonies :

    d'avènement. Toutes les populations de l'Empire sont représentées. L'Inca retire sa mascapaïcha et en ceint le front de son successeur. Toutes les momies des prédécesseurs assistent à la cérémonie.
    le mariage de l'Inca a lieu de jour de son avènement et se déroule au temple du soleil.
    les funérailles. Le corps du monarque est embaumé, habillé de ses plus beaux vêtements. Pendant un an la momie visite la capitale, accompagné d'une suite de pleureuses. La momie réside dans son palais ; chaque Inca se fait donc construire son palais pour y résider.
    Le caractère sacré de l’Inca est renforcé la transgression d’un interdit : l’inceste.


    Les fonctionnaires



    Trois catégories de personnes font partie de cette élite :

    les membres de l'ayllu impérial ; les couracas, chefs soumis de gré ou de force qui s'intègrent dans la hiérarchie impériale à une place correspondant à l'importance numérique de leur tribu. Le signe de leur autorité est le port d'un costume spécifique et l'usage d'un siège bas lors des cérémonies.


    les « Incas par privilège », c'est-à-dire les Indiens qui se sont caractérisés par des travaux remarquables.
    Les enfants des ayllus impériaux et les fils de chef reçoivent une éducation spécifique sur quatre années ; cette formation comprend l’étude du runasimi, de la religion, des quipous et de l’histoire. Ils sont soumis à un examen final où ils doivent faire preuve de leur bonne condition physique, de leur adresse et de leur volonté. Les meilleurs candidats sont reçus par l’Inca qui leur remet diadème et pectoraux ; auprès quoi, ils peuvent avoir les oreilles percées afin de porter de lourds pendentifs, ce qui leur valait d’être surnommé « orejones ».

    L'Inca suprême récompense les orejones qui ont témoigné d'un mérite particulier en leur donnant soit une femme, soit des biens matériels qui deviennent alors des biens personnels. A mérite individuel, récompense personnelle. Quant aux femmes données par l'Inca, elles ont la primauté sur toutes les autres et ne peuvent être répudiées ; elles sont considérées comme le bien le plus précieux et sont transmissibles par héritage.
    Pour avoir à sa disposition de nombreuses femmes, les jeunes filles de l'élite entrent à huit ans dans les « maisons des femmes choisies » où elles sont initiées aux rites et à leur devoir de futures femmes. Dans ces maisons, elles occupent le rang correspondant à celui de leur famille dans la hiérarchie impériale.

    La masse de la population



    Elle est composée par l'ensemble des paysans, ouvriers et artisans. Tout est planifié, tout est réglé pour eux à travers la structure administrative impériale.

    L'ayllu constitue à la base de la société andine : il s'agit d'un groupe de famille unies par des liens de parenté et reconnaissant un ancêtre commun. Tous les travaux sont fractionnées par ayllu ; c'est à l'intérieur de cette communauté extrêmement vivante que s'effectue la répartition des travaux. L'ayllu est responsable pour chacun des membres qui le constitue. Il y a une véritable emprise de la communauté sur les individus.
    Ce n'est que parce qu'il y a cette communauté dans le travail que les terres peuvent être mises en valeur comme dans les moray

    La société inca se caractérise par une socialisation poussée à l’extrême : l’individu n’est rien et s’efface devant la communauté. Il y a un fort sentiment d’appartenance à un groupe : l’homme appartient à son ayllu ; un groupe d’ayllu forme une tribu ; et au sommet de la pyramide, l’Empire est divisé en quatre zones.

    http://www.reynier.com/Histoire/Colonisation/precol/Incas.html
    Pas d'écriture mais des quipus

    Exemple de quipu

    Alors que l'empire inca était très structuré et bureaucratisé, l'écriture n'y existait pas. Pour le gérer, un système de quipus a été mis en place. Les quipus sont des messages codés sous la forme de nœuds de différentes sortes sur des fils de laine, coton ou autre matériau et de différentes couleurs. Ces quipus servaient aux statistiques de l'État : recensement très précis (nombre d'habitants par âge et par sexe), nombre d'animaux, état des stocks, tributs payés et dus des différents peuples, enregistrement de l'ensemble des entrées et sorties de marchandises des entrepôts de l'État, etc. Seuls les administrateurs connaissaient la clé des quipus : c'étaient les Quipucamayocs.

    Il semblerait que les quipus aient aussi servi à notifier les grandes dates de l'Histoire et à consigner certains récits ou secrets religieux mais ceux-ci restent indéchiffrables de nos jours contrairement à certains quipus de statistiques.



    L'importance de l'agriculture


    L'empire inca était une théocratie : l'empereur, l'Inca, était considéré comme un dieu vivant et le culte du soleil, de l'Inti dont l'Inca était la représentation sur terre, était un des piliers de l'empire. Un autre pilier était constitué par l'agriculture.

    L'organisation de l'agriculture

    Environ 200 espèces de patates furent cultivées par les Incas et leurs prédécesseurs

    De fait, la structure de base de l'empire était constituée par l’ayllu. Il s'agit d'une communauté villageoise dont les origines seraient une même famille regroupée. Un territoire lui appartenait qu'elle gérait comme bon lui semblait. Un kuraka était à la tête de l’ayllu.
    Le Kuraka était chargé de la répartition des terres, qui se faisait sur un modèle de parts, entre chaque membre du village apte à travailler.


    Beaucoup de variétés de maïs étaient connues des Incas

    Les travaux agricoles étaient divisés en trois temps :
    la part de l'Inca et de la famille royale ; celle de chaque détenteur de lopin de terre, pour subvenir aux besoins de sa famille ; celle qui appartenait au village, afin de subvenir aux besoins des plus démunis. Un système d'entraide entre les familles était très développé. En plus des terres collectives, il existait des réserves qui permettaient de pallier le manque en cas de famine, ou quand venait une délégation de l'Inca.
    Un autre devoir de chaque membre de la communauté consistait à s'occuper des travaux collectifs (comme l'entretien des canaux d'irrigation).

    Ce système connaissait cependant des faiblesses : les kurakas abusaient parfois du système, s'enrichissaient et constituaient une nouvelle classe dont les privilèges étaient transmis par héritage.

    Les types de culture
     
    Un lama à Machu Pi

    À cette époque, l'agriculture était essentiellement une agriculture de montagne. La pomme de terre et de nombreux autres tubercules étaient les aliments de base. Ces végétaux sont sensibles et, les récoltes ne pouvant être garanties, des techniques de conservation étaient développées pour faire face à d'éventuelles années difficiles. La quinoa, une céréale, est plus facile à cultiver, elle pousse jusqu'à 4 000 m d'altitude. Autre culture répandue : le maïs. Bien que très apprécié, les conditions particulières pour sa culture limitent sa production et le maïs se trouvait souvent réservé aux offrandes ou réservé pour les fêtes. Pour développer cette culture, de nombreuses terrasses, les fameuses andenes, furent construites dont certaines perdurent jusqu'à de nos jours. Les Incas installèrent des réseaux d'irrigation comprenant canaux et aqueducs.

    Autres plantes cultivées selon les régions : des tomates, des arachides, des haricots, des piments, des ananas, le cacao, etc. ainsi que la coca, très importante pour le peuple inca puisqu'elle est utilisée dans toutes les cérémonies.



    Enfin, en ce qui concerne l'élevage, viande et laine provenaient essentiellement des lamas et alpagas.



    Arts et sciences


    Les sciences et les techniques ont été, chez les Incas, d'une importance capitale. Car ce peuple maîtrisait certaines techniques chirurgicales, tel les trépanations crâniennes et ablations d'os brisés.

    Les Andins se servaient de l'astronomie en agriculture. L'architecture était sans doute le point fort de ce peuple. Les Incas respectaient la pierre de telle façon que tous leurs monuments présentent aujourd'hui une précision incroyable.

    Il est important de souligner le fait que le peuple du soleil n'a pas inventé la roue. Pourquoi cela ?

    Voir l'article détaillé : Art inca


    Terrasses de Pisac



    En sciences, les Incas ont acquis beaucoup de connaissances dans certains domaines tels que les mathématiques, basées sur un système quadridécimal (base 40) et non décimal, ou l'astronomie. Capables de voir les solstices ou équinoxes, leur calendrier à la fois lunaire et solaire leur permettait de gérer au mieux les cultures. Certaines traditions expliquent que le déclin de l'empire fut décrit dans les astres cent ans avant l'arrivée effective des espagnols. Leur système d'irrigation complexe est une autre de leurs œuvres d'art inexpliquées léguées à leurs descendants. Dans le domaine de l'agriculture, leur avance était considérable. Ils avaient l'un des premiers laboratoires agronomiques du monde. En effet, sur les terrasses de Moray, les scientifiques modernes se rendirent compte que chaque niveau avait une température différente. Ceci aurait permit aux Incas d'étudier l'acclimatation des céréales, tubercules et autres plantes servant à leur alimentation. Ils purent faire des croisements et des améliorations de certaines familles.



    Leurs connaissances étaient également remarquables en médecine et architecture. En effet, les Incas étaient même en avance par rapport aux Européens dans le domaine médical. L'utilisation de la quinine (pour traiter la malaria) et de nombreuses autres plantes leur permettaient de guérir de nombreuses maladies et de soulager diverses souffrances. Ils avaient une très bonne connaissance des plantes et de leurs bénéfices. Les Incas pratiquaient même la chirurgie, notamment les trépanations crâniennes, utilisant la coca comme anesthésiant.

    Ruines incas d'Ollantaytambo



    Les Incas maîtrisaient l'art architectural. Leurs constructions sont imposantes et ingénieuses, souvent orientées à des fins utilitaires. Le nombre de bâtiments et autres constructions réalisés est vraiment élevé. L'un des secrets élucidés est celui de la forme des fenêtres et portes des temples. La forme trapézoïdale permet à l'édifice de résister beaucoup mieux aux tremblements de terre, très fréquents dans ces régions. En s'installant à Cusco, les espagnols ont d'ailleurs repris comme fondation de leur bâtiments les restes des temples incas. Les canaux d'irrigations sont également une preuve de la maîtrise qu'avaient les Incas. En effet, comment faire monter l'eau à Machu Picchu ?



    Quant aux routes, ils améliorèrent le réseau laissé par la civilisation Huari, ou Wari, qui leur permit de sillonner l'ensemble de l'empire dont le Chemin de l'Inca. Il ne fallait aux chasquis, les coursiers de l'empire, que deux jours pour atteindre Quito, capitale actuelle de l'Equateur, en partant de Cusco.



    Mur inca à Cuzco



    Parmi toutes leurs constructions figurent des ponts de corde suspendus allant jusqu'à cent mètres, des relais de poste, des aqueducs, des silos, des forteresses, des temples, des palais, les andenes, etc. Le matériau principal était la pierre mais ils n'utilisaient pas de mortier pour les joindre entre elles, elles devaient s'emboîter parfaitement en ne laissant aucun espace vide. On peut voir encore de nos jours ces merveilles entre autre à Cuzco avec sa forteresse Sacsayhuaman et surtout sur le fameux site de Machu Picchu.



    Calendrier Inca



    http://www.louisg.net/C_inca.htm

    les sites archéologiques



    Le Machu Picchu


    ccLe Machu Picchu est le plus célèbre des sites archéologiques d’Amérique du sud. Il n’est pourtant évoqué par aucune chronique des conquistadors espagnols et pour cause, il ne fut découvert qu’en 1911 par l’historien américain Hiram Bingham. Le souvenir du site n’était conservé que par quelques paysans Quechuas qui cultivaient la terre dans les environs.


    On pense aujourd’hui que le Machu Picchu était abandonné au moment de la conquête espagnole, raison pour laquelle il fut oublié jusqu’au début du XXeme siècle. Compte tenu de l’importance des ouvrages de pierre il semble évident que la cité fut un important centre rituel. On a découvert cinq kilomètres plus au Nord un nouveau site encore plus vaste que le machu picchu, baptisé maranpampa, il est pour l’instant inaccessible au grand public.



    Le site, situé a plus de 2000m d’altitude, est voué au culte du soleil. Il est rendu presque invisible d’en dessous par une jungle épaisse et des brumes fréquentes. L’Inca, qui était le fils du soleil, pouvait y contrôler le retour des longs jours d’été grâce à un petit pilier sculpté qui se dresse au sommet du principal sanctuaire du site l’Intihuatana.


    On y retrouve aussi la maison du Grand Prêtre du culte, une multitude de temple et un bloc carcéral.


    A quelques centaines de mètre du site principal se trouve le temple de la lune noyé dans un écrin de verdure.



    Sacsayhuaman



    Cette vaste ville fortifiée aux alentours de Cuzco avait la forme d’une tête de puma quant le reste de la ville en représentait le corps. Le fort fut le théâtre d’une des plus terrible bataille de la conquête espagnole, deux ans et demi après l’arrivée de Pizarro a Cuzco. Effectivement le rebelle manco inca reprit la forteresse pour acier l’Espagnol dans la ville en contrebas. Mais ces derniers, acculés, au bord des défaites reprirent la forteresse avec l’énergie du désespoir. L Inca fut pourchassé les années suivantes a Ollantaytambo puis a Vilcabamba.
    Les milliers de soldats tués lors de la bataille attirèrent une grande quantité de charognard et cet avènement donna a Cuzco les huit condors de ses armoiries.


    Le site fut ensuite démantelé par les Espagnols pour construire la cité coloniale. Mais les plus grosses pierres, colossales, restent en place ; ce décor rappelle a deux millénaires d’intervalle, les forticications myceniennes en Grèce.


    Ollantaytambo



    Ce village est dominé par une importante forteresse entourée d’immenses terrasses aménagées. Ce site servit de refuge à Manco inca après sa défaite à Sacsayhuamàn. En 1536 le jeune demi-frère de Francisco Pissaro tenta de s’emparer de l’Inca avec l aide de 70 cavaliers et de nombreux fantassins. Il dut subir une des rares défaites espagnoles lors de la conquête de l’Amérique du sud, en effet la difficulté de gravir les terrasses combinées à une habile manœuvre de L’Inca qui fit inonder la plaine contribuèrent à faire transformer la campagne du jeune Pissarro en quasi-déroute..


    Cependant La contre attaque espagnole fut impitoyable et l’Inca fut contraint de se réfugier dans le fort de Vilcabamba.



    Vilcabamba



    C’est la citadelle ou vécu Manco Inca de 1536(date de sa défaite a Ollantaytambo) en 1544 date de son exécution par les Espagnols. Le site abandonné a la jungle fut redécouvert dans les années 1960 mais il reste très difficile de le visiter.



    Pisac



    Les ruines de Pisac sont érigées au sommet d’une colline flanquée de gorges. Pisac est surtout reconnue pour la taille et la majesté de ses cultures en terrasses. La place y est optimisée et l’entretien facile. Au dessus des terrasses se dresse une forteresse imposante de laquelle on peut admirer un panorama superbe pour la région. Aux alentours s’entendent de nombreux tombeaux Incas, des escaliers escarpés et des tunnels Incas creusés dans la roche.
    http://negroni.frederic.free.fr/pagescult/inca.html

    http://www.reynier.com/Histoire/Colonisation/precol/Incas.html

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Inca

    http://www.dinosoria.com/incas.htm


    http://www.dinosoria.com/momie_amerique.htm
    hu


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